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Migration et asile - Droits fondamentaux, lutte contre la discrimination
L’ASTI propose de cultiver le vivre-ensemble au potager grâce à un cofinancement du FER
"Beieneen" : un projet de jardin interculturel qui s’adresse aux demandeurs d’asile du foyer de Marienthal et aux habitants des environs
24-05-2011


Le 18 mai 2011, l’ASTI conviait la presse à Marienthal pour y présenter un projet tout juste lancé dans le cadre du Fonds européen pour les réfugiés (FER). Ce fonds, qui a pour vocation d’aider à financer des actions d’intégrationdes demandeurs d’asile, des réfugiés et des personnes déplacées, l’ASTI le connaît bien. asti-logo

De 2008 à 2010, l’association a en effet bénéficié de ce cofinancement européen pour son projet "Participation et formation pour le vivre ensemble". L’objectif était de favoriser l’inclusion sociale et le bien-être des demandeurs d’asile qui, avant de venir s’installer à Marienthal en 2009, vivaient dans des conditions difficiles. Non seulement le foyer était assez isolé, comme celui de Marienthal l’est encore, mais il était vétuste et a dû être fermé pour travaux. Il s’est donc agi de proposer des sorties pour les familles, mais aussi des activités visant à favoriser l’inclusion sociale : des cours de français et d’allemand, des stages pour les enfants et les jeunes, qui sont nombreux parmi la population vivant dans le foyer et qui ont ainsi pu rencontrer des résidents des communes alentours autour du thème des contes Les enfants du foyer de Marienthal se préparent à investir le jardin interculturel en semant leurs premières graines...et de la marionnette, ou encore des échanges de recettes pour les adultes, ainsi que d'une fête du vivre ensemble.

Le travail mené au cours de ces trois années s’est fait grâce au soutien de nombreuses personnes, comme les enseignants, le bourgmestre, mais aussi d’organismes comme le SNJ qui a mis à disposition ses infrastructures à Hollenfels à plusieurs reprises, ou encore de la mairie elle-même. Des contacts que l’ASTI entend continuer à cultiver.

Car l’une des caractéristiques des projets cofinancés par les fonds européens, comme le FER, est qu’ils sont limités dans le temps. En l’occurrence, la durée d’un projet est dans le cas du FER limitée à trois ans. Ce qui peut être parfois un peu frustrant quand les projets fonctionnent bien et restent pertinents au vu des besoins, comme ce fut le cas à Marienthal, mais qui conduit à aller chercher de nouvelles idées…

"Jardiner c’est se projeter dans l’avenir", explique Eliane Lamesch

Pour ce nouveau projet, dont le financement a été accepté début mars pour un premier versement début mai, l’ASTI et ses partenaires bénéficient d’un cofinancement provenant pour moitié du fonds européen et pour moitié du Ministère de la Famille et de l’Intégration. Le volet administratif du projet étant assez conséquent pour une petite équipe, des prestataires de service viennent apporter leur savoir-faire pour certaines activités.Un lopin de terre où cultiver le vivre ensemble, à deux pas du foyer de Marienthal

Le projet, qui a toujours pour vocation principale l’inclusion sociale des demandeurs d’asile et leur bien être, se concentre sur un "jardin interculturel" qui a pour objectif de créer des liens entre demandeurs d’asile et résidents des communes voisines du foyer de Marienthal, le lien se faisant par une pratique commune du jardinage… "Beieneen", le titre choisi pour le projet, veut évoquer à la fois l’idée du vivre ensemble et le site situé à proximité des ruches dans le parc du SNJ à Hollenfels.

"Jardiner c’est se projeter dans l’avenir", explique Eliane Lamesch, qui est chargée, avec Pauline Trollé, de la mise en œuvre du projet. C’est une activité qui fait sens et, pour des personnes en mal d’attendre, dans un lieu certes charmant mais isolé, une décision qui statuera sur leur sort, on comprend que la pertinence de telles activités. D’autant plus si ce lopin de terre où des rêves et des envies pourront prendre racine est aussi un lieu de rencontre et de partage avec les habitants de la région…

Visites de jardins, formation, ateliers de jardinage, cours de langues et groupes de parole : les ingrédients d’une inclusion sociale par le potager

Une rencontre encadrée par des activités aussi régulières que variées qui tiennent compte des besoins des demandeurs d’asile et de leurs enfants. Les animations et sorties organisées autour du jardinage s’articulent ainsi avec des cours de langue. Pour que l’échange soit possible !

Diana Mratinkovic, formatrice en langue française, travaillera donc main dans la main avec Regina Schneider, "gartenthérapeute" de formation, qui va animer des ateliers de jardinage pour adultes et enfants, organiser des visites de jardin – la première étant déjà prévue le vendredi 27 mai 2011 à Ansembourg en compagnie du jardinier Frank Adams - et des formations. Au menu de ces dernières, "Pesto", ou comment utiliser les plantes aromatiques,  le 23 septembre, "Aphrodite", ou comment fabriquer des remèdes de grand-mère, confectionner des crèmes et autres douceurs pour le corps, le 21 octobre et enfin, le 25 novembre, il sera question de séchage de fruits et légumes…

Opération défrichage avant la mise en place du jardin interculturel destiné aux résidents du foyer de Marienthal et aux habitants des environsSigrid Fickinger, présidente de l’association Mosaïques asbl, spécialisée sur les questions de santé mentale et d'exil, va prendre en charge enfin l'organisation et l’animation de groupes de parole, en lien avec la dimension plus terre-à-terre des jardins interculturels : pour que le potager soit un lieu d’expression, et de prévention !

Si Pauline Trollé confie qu’il n’a pas été aisé de trouver une parcelle à cultiver à proximité du foyer, elle en est d’autant plus reconnaissante aux préposés de la Nature et des Forêts, MM. Gilson et Besenius, qui, par leur soutien, ont permis de trouver une parcelle…et même de la défricher puisqu’ils n’ont pas hésité à retrousser leurs manches et à donner un coup de main précieux pour défricher ce petit bout de terre où semer tant d’espoirs.

Dix petites parcelles ont été préparées pour les résidents du foyer dès le 10 mai 2011 et les premières pousses se font déjà voir! Les demandeurs d’asile avaient en effet commencé à préparer leurs cultures dans des bacs en attendant d’avoir champ libre.