Principaux portails publics  |     | 

Entreprises et industrie - Commerce extérieur - Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Flash du STATEC sur la conjoncture : la zone euro a eu un début d'année 2011 exceptionnel, mais la croissance ira en se modérant
26-05-2011


conjonctureFlashLa croissance économique a été particulièrement soutenue dans la zone euro au 1er trimestre, malgré des divergences notables entre les Etats membres. Les données conjoncturelles disponibles à l'issue du mois de mai laissent cependant entrevoir une expansion plus modérée par la suite. C’est ce que le Statec communique dans un flash sur la conjoncture paru le 26 mai 2011.

Un très bon 1er trimestre

L'activité économique dans la zone euro s'est nettement renforcée au cours du 1er trimestre de 2011. Le PIB de l'ensemble des Etats membres a progressé de 0.8% sur un trimestre (+2.5 % sur un an), soit bien au-delà des 0.4 % et 0.3 % enregistrés sur les 2 trimestres précédents. Ce rebond était largement annoncé par l'orientation très favorable des indicateurs conjoncturels européens du début d'année et a été renforcé par le report attendu d'une partie de l'activité qui n'avait pu être effectuée en décembre 2010.

Les tendances par pays restent contrastées, et l'origine du contraste n'a que peu évolué. Les deux leaders européens confortent leur position, l'Allemagne confirmant son rôle de locomotive (+1.5 % sur un trimestre) et la France tendant à lui emboîter le pas (+1.0 %). Pour l'Italie et l'Espagne, respectivement 3e et 4e puissances économiques de la zone euro, la tendance de reprise économique est certes incontestable, mais elle s'avère beaucoup plus timide.

Concernant les petites économies de la zone, les résultats relativement satisfaisants des Pays-Bas, de la Belgique et de l'Autriche (+1.0 % chacun au 1er trimestre) détonnent singulièrement avec ceux de la Grèce, de l'Irlande et – dans une moindre mesure – du Portugal, qui restent profondément marqués par les effets de la crise.

Les composantes du PIB pour la zone euro – qui ne seront publiées que début juin – devraient laisser apparaître une contribution notable à la croissance de la part des investissements et des exportations. Concernant les investissements, les données déjà disponibles pour la France et les Pays-Bas prolongent en tous cas la tendance haussière relevée dans l'ensemble de la zone euro depuis le 2e trimestre 2010.

Ralentissement attendu de la croissance

Etant donné la relation assez forte entre dynamique européenne et dynamique nationale, il est probable que le PIB luxembourgeois du 1er trimestre 2011 (qui sera publié début juillet) montrera une performance relativement satisfaisante: les indicateurs conjoncturels nationaux du début 2011 vont dans ce sens.

Par contre, la dynamique d'ensemble (zone euro et Luxembourg) est susceptible de ralentir par la suite. Les principaux indices avancés de conjoncture au niveau européen (Purchasing Managers Index, Economic Sentiment Indicator) subissent une tendance au recul depuis avril 2011, perceptible à la fois dans les secteurs de l'industrie manufacturière et des services, ce qui suggère une croissance moins forte à partir du 2e trimestre. Les enquêtes spécifiques à l'Allemagne (IFO, ZEW), témoignent pour leur part d'un essoufflement du climat économique allemand depuis mars.

La conjoncture reste porteuse pour l'industrie

Sur les 2 premiers mois de l'année, la production industrielle luxembourgeoise progresse de 4 % environ sur un an. La dynamique de reprise se poursuit pour l'ensemble des biens industriels, même si le rythme de progression s'est considérablement modéré depuis la mi-2010. Les biens intermédiaires (qui incluent les produits de l'industrie sidérurgique et comptent pour 50 % de la production totale) avaient été les plus rapidement impactés par la crise et leur volume de production reste encore inférieur de presque 15 % à celui du début 2008.

Pour les biens d'équipement, qui avaient été touchés avec plus de délai mais aussi plus lourdement, la différence est même encore de l'ordre de 20 %. Les résultats favorables des enquêtes de conjoncture jusqu'en mai et la hausse des commandes enregistrées (+30 % sur un an sur les 2 premiers mois de l'année) plaident pour une activité industrielle relativement soutenue sur l'ensemble du 1er semestre 2011.

Immobilier : transactions record au 4e trimestre

Les appartements ont bénéficié d'un niveau de transactions exceptionnellement élevé au cours du 4e trimestre 2010. Il est difficile de relier cette évolution à de purs éléments conjoncturels, et il est possible que l'annonce de la modification du "Bëllegen Akt" (avec frais de notaire à taux réduits conditionnés au revenu des ménages et suppression de la bonification d'intérêt) ait précipité certaines transactions. C'est particulièrement sur le secteur de l'ancien que s'est matérialisé ce mouvement, même si les ventes d'appartements neufs notent également une tendance favorable. Précisons que cette modification, qui devait être mise en œuvre au 1er janvier 2011, n'a finalement pas été adoptée par le Gouvernement.

Pour ce qui concerne les prix de vente de ces appartements, ils n'ont que peu évolué par rapport au 3e trimestre: +0.2 % au total, dont +0.7 % dans l'ancien et -0.9 % pour les biens neufs.

Secteur financier OPC: Luxembourg maillot jaune

Le patrimoine net des OPC luxembourgeois s'élève à près de 2 200 Mia EUR à l'issue du 1er trimestre 2011. Le mois de mars a été marqué par un léger recul (-0.8 % sur un mois), sous l'effet d'un impact négatif des marchés financiers que n'a pas pu compenser le faible investissement net en capital. Ceci ne remet cependant pas en cause la tendance globale de croissance qui prévaut depuis le 2e trimestre 2009.

La dynamique favorable des OPC est observée pour l'ensemble de l'Europe, mais certains pays en bénéficient plus que d'autres. C'est notamment le cas du Luxembourg, qui conforte sa place de leader et qui – comme l'Irlande et le Royaume-Uni – voit sa part de marché progresser sur le périmètre européen. Les parts de marché de l'Allemagne et de la France, qui avaient pu rebondir au moment de la crise de 2008-2009, semblent désormais renouer avec la tendance baissière des années précédentes.

Consommation : début d'année décevant pour les ventes de voitures

Les immatriculations de voitures neuves particulières sont toujours orientées à la baisse. Sur les 4 premiers mois de 2011, elles accusent un repli de 4% environ par rapport à l'année passée (contre -2 % dans l'ensemble de la zone euro sur la même période).

Sur les mois de mars et avril en particulier – traditionnellement les plus chargés en termes d'immatriculations, en lien avec le festival automobile – le recul est de l'ordre de 7 % par rapport à 2010.

La tendance à la baisse avait débuté vers la mi-2010, sans doute en raison de la fin de la prime à la casse (mise en place au début de 2009 et prolongée jusqu'en juillet 2010). Cette prime n'avait que peu soutenu les ventes de voitures neuves en 2009, comparé à d'autres pays européens ayant opté pour ce type de dispositif, mais les consommateurs semblent avoir été davantage stimulés au cours du 1er semestre 2010, au fur et à mesure que l'on se rapprochait de sa suppression.

Marché du travail : le chômage baisse sur le début de 2011

Le taux de chômage luxembourgeois (désaisonnalisé) est orienté à la baisse sur le début de l'année 2011. Le taux au sens strict passe ainsi de 5.9 % en janvier à 5.7 % en mars, celui au sens large, qui comprend également les personnes en mesure pour l'emploi, baisse de 7.7 % à 7.6 % sur la même période.

En dépit de la rupture statistique de série de décembre 2010 (liée à la modification du suivi des chômeurs par l'ADEM), il semble qu'une tendance baissière se mette en place sur les derniers mois, une évolution similaire étant d'ailleurs constatée dans les pays frontaliers et dans l'ensemble de l'UE sur la même période.

Ce recul doit toutefois être relativisé par l'effet de transfert des chômeurs vers les mesures pour l'emploi. Ainsi, même si le nombre de demandes d'emploi non satisfaites (DENS) baisse de 1.3 % au 1er trimestre 2011, l'ensemble des demandeurs d'emploi (DENS + personnes en mesures) évolue toujours positivement (+2.7 % sur cette période) en raison de la hausse importante des effectifs bénéficiant de ces mesures (+20 %).

Inflation: tension croissante sur les prix alimentaires

Après des taux négatifs en début de 2010, l'inflation sur les produits alimentaires accélère depuis un an (+2.9 % en variation annuelle au début du 2e trimestre).

Les prix des produits alimentaires non-traités ont été plus dynamiques (+3.2 %), principalement sous l'effet des légumes (0.6 point de %) et des fruits frais (0.4 point). Depuis avril cependant, les prix des produits traités subissent également un regain d'inflation, enregistrant désormais une hausse de 2.7% sur un an: le café (0.4 point), les fromages et le pain (0.2 point chacun) ou encore la farine (0.1 point) ont tiré l'inflation sur les produits traités.

Le rythme de progression des prix des produits à base de blé est encore loin de la poussée subie en 2008. Alors que les prix du blé affichent une forte hausse depuis l'été dernier sur les marchés mondiaux, les prix observés de ses produits dérivés sont visiblement moins en phase que précédemment, indiquant que la transmission n'est (encore) que partielle.

Relations extérieures: des échanges moins dynamiques au 2e trimestre

Le commerce international s'est accru de 1.4 % en volume au mois de mars. Les échanges du 1er trimestre 2011 bénéficient toujours du dynamisme des pays émergents, asiatiques en particulier.

La région asiatique a cependant été impactée en mars par les conséquences de la catastrophe sismique japonaise: l'archipel nippon a ainsi enregistré une baisse des exportations de 8 % et de la production industrielle de 15 %.

Selon les premières estimations et prévisions du Centraal Planbureau néerlandais, le Japon devrait contribuer substantiellement au ralentissement des échanges à partir d'avril, et les échanges internationaux de marchandises devraient connaître une progression plus modérée au 2e trimestre, en lien avec le ralentissement de la production industrielle mondiale.