Connie Hedegaard, la commissaire européenne en charge de la lutte contre le changement climatique, était le 20 juin 2011 en visite officielle à Luxembourg, où elle a rencontré des membres du gouvernement, de la Chambre des députés, des ONG et des représentants de l’industrie et du commerce. L’objectif de sa visite était de plaider pour la feuille de route visant à transformer l'Union européenne en une économie compétitive et sobre en carbone à l'horizon 2050.
Cette feuille de route explique comment atteindre de manière rentable l'objectif que s'est fixé l'Union européenne de réduire de 80 à 95 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050, par rapport à leur niveau de 1990. Elle s'appuie sur une analyse coût-efficacité et oriente les politiques sectorielles, les stratégies de réduction d'émissions à long terme aux niveaux national et régional ainsi que les investissements à long terme.
Car pour la commissaire, la prévisibilité est indispensable pour orienter et attirer les investisseurs qui devraient fortement suivre une approche coût-efficacité. Une telle approche devrait permettre d’atteindre une réduction des émissions de CO2 de 25 % dès 2020, au lieu de 20 %, et de 35 % dès 2030. Pour la commissaire, le levier d’une telle évolution serait l’amélioration de 20 % de l’efficacité énergétique dans le cadre de mesures intra-européennes uniquement. 1,5 millions d’emplois nets et locaux pourraient par ailleurs résulter de mesures conséquentes dans ce domaine de l’efficacité énergétique, pense la commissaire, sans parler d’une baisse des prix de revient dans la mesure où globalement, moins de quotas devraient être sollicités par les entreprises. Ces mesures internes se traduiraient entre autres par la rénovation des bâtiments publics, la rénovation des bâtiments privés, l’amélioration de la performance énergétique des appareils électriques ou de l'efficacité de la production d'électricité et de chaleur, l’application du principe de l’efficacité énergétique au matériel industriel, etc.
Quant aux grandes négociations internationales sur a suite à donner aux protocoles de Kyoto, la commissaire Hedegaard a constaté qu’il n’y a pas de pression actuellement, puisque ni la Chine, ni la Russie, ni les USA ne bougent pour l’instant. L’UE est la seule partie importante – plus de 11 % des émissions globales – qui ait fait connaître ses objectifs pour éviter ou endiguer la hausse de la température terrestre, a souligné la commissaire. Pour elle, l’UE n’a aucun intérêt à ce que les principes de Kyoto – des engagements à des réductions d’émissions liées à des quotas qui, s’ils sont dépassés, doivent être de manière juridiquement contraignante financés par des achats de certificats dans le cadre d’un système et d’un marché créés à cet effet – soient suspendus après les échecs des conférences de Copenhague et de Cancún sur le climat. Lors de la nouvelle négociation à Durban fin 2011, les autres grandes parties devraient aussi s’engager sur des objectifs, a souhaité la commissaire.