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Economie, finances et monnaie
Eurogroupe : Une tranche de l’aide d’urgence à la Grèce devrait être débloquée, et pour le long terme, l’idée d’une implication volontaire du secteur privé progresse
19-06-2011 / 20-06-2011


Jean-Claude Juncker, Eurogroupe, 19-20 juin 2011 (source: Consilium)Lors de la réunion de l’Eurogroupe à Luxembourg qui s’est déroulée pendant la nuit du 19 au 20 juin 2011, la zone euro a ouvert la voie au versement de la cinquième tranche de prêts d'urgence à la Grèce, à condition qu'Athènes fasse aussi des efforts dans le domaine de la consolidation fiscale, des privatisations, qui devraient lui permettre de récupérer 50 milliards d’euros d’ici 2015 et des réformes structurelles lui permettant de revenir à la croissance à moyen terme.  

La Grèce doit montrer "d'une façon crédible" qu'elle tient ses engagements, et pour cela "il faut attendre le vote final (par son parlement, n.d.l.r.) sur le programme" sur lequel elle s'est engagée envers ses interlocuteurs internationaux, a insisté le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à l’issue de la réunion. Si tous ces facteurs sont réunis, la prochaine tranche des 110 milliards d'euros de prêts promise l'an dernier à la Grèce avec le Fonds monétaire international sera débloquée à la mi-juillet.

L’Eurogroupe a aussi fait un pas en avant dans la définition d'un plan d'aide supplémentaire à plus long terme pour la Grèce qui n’aura selon les ministres des Finances « pas accès aux marchés financiers privés avant 2012 » et qui est toujours menacée de faillite. "Nous nous sommes mis d'accord sur l'implication volontaire du secteur privé alors qu'il y a une semaine ou deux, différentes options étaient sur la table", s'est félicité Jean-Claude Juncker à l’issue de la réunion.

Cet accord était possible, parce que l’Allemagne est revenue après l’entrevue entre le président de la République française, Nicolas Sarkozy et la chancelière fédéral Angela Merkel le 17 juin 2011 sur sa position qui était d’exiger une participation obligatoire du secteur privé au deuxième plan d'aide, qui s'ajouterait à partir de 2013 à de nouveaux prêts et à des privatisations. Cette participation obligatoire a longtemps fait débat, car elle risquait d'être assimilée à un défaut de paiement de la Grèce susceptible de provoquer la panique des marchés et une contagion de la crise à d'autres pays de la zone euro.

La participation privée se fera selon le communiqué des ministres "sous la forme la forme de roll-overs informels et volontaires de la dette grecque existante arrivée à maturité", selon leur communiqué. Le "debt roll-over" désigne, en jargon financier, le fait que les créanciers, quand leurs prêts arrivent à maturité, les remplacent par d'autres de même montant. Les ministres soulignent dans leur communiqué que cette opération devrait représenter un apport "substantiel" au programme grec "tout en évitant un défaut (de paiement) sélectif" du pays, qui par effet domino risquait de mettre toute la zone euro en danger.

Vu les difficultés que le gouvernement grec rencontre dans son parlement – le gouvernement vient d’être remanié, l'ancien ministre de la Défense Evangelos Venizelos a été nommé le 17 juin nouveau ministre des Finances et vice-premier ministre et doit aider à faciliter l'adoption d'une loi d'austérité cruciale pour le pays et l'UE, l’opposition demande néanmoins des élections anticipées, les ministres ont appelé "tous les partis politiques en Grèce à soutenir les objectifs principaux du programme et les mesures clés qui permettraient sa mise en œuvre rigoureuse et sans délai. Vu la durée, l’ampleur et la nature des réformes nécessaires en Grèce, l’unité nationale est un préalable à son succès"