Le plan budgétaire pluri-annuel d'austérité portant sur la période 2012-2015 a été adopté le 29 juin 2011 au Parlement grec par 155 voix sur 300. Sur un total de 298 députés présents, le projet a reçu le soutien de 154 voix socialistes et d'une voix dissidente de droite, tandis que 138 députés de l'opposition de gauche et de droite ont voté contre.
Tous les regards étaient rivés sur la Grèce dans l’attente d’un vote dont le résultat conditionnait en partie le versement à la Grèce de la 5e tranche des prêts prévus dans le cadre du plan d’aide décidé au printemps 2010, mais aussi la mise en place d’un nouveau plan d’aide demandé par la Grèce le 23 juin 2011 à l’occasion du Conseil européen.
Aussi, la rapidité des réactions au niveau européen n’aura étonné personne. Le Premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Juncker a salué ce vote en faisant part de son soulagement. "Avec ce programme la Grèce cimente son engagement pour un redressement de sa situation économique et budgétaire", commente le président de l’Eurogroupe qui ajoute que "la voie pour le versement de la 5e tranche des prêts bilatéraux des pays membres de la zone Euro et du FMI est dès à présent dégagée".
Mais Jean-Claude Juncker ne manque pas de renouveler toutefois son appel à l’opposition grecque qu’il souhaiterait voir "soutenir le gouvernement en ces temps graves et cruciaux pour la Grèce". "L’heure est à la responsabilité collective et à l’union nationale", juge en effet Jean-Claude Juncker qui souligne que "ce n’est qu’en joignant toutes leurs forces et tout leur talent que les Grecs surmonteront cette épreuve".
Les présidents du Conseil européen et de la Commission européenne, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, saluait eux aussi dans un communiqué commun la "responsabilité nationale" dont a fait preuve le Parlement grec, en adoptant par un vote "historique" le plan d'austérité.
La Grèce a fait "un pas vital" pour s'éloigner d'un défaut de paiement, soulignaient-ils avant de préciser qu’un "deuxième vote positif ouvrira la voie au déboursement de la prochaine tranche d'assistance financière" et à "un travail rapide sur un deuxième plan d'assistance" à plus long terme. Le Parlement grec doit en effet se prononcer le 30 juin sur les mesures d’application de ce programme d’austérité.
Le président du Parlement européen, Jerzy Buzek, a salué pour sa part, par voie de communiqué lui aussi, "le vote historique" de mesures qui "aideront à rétablir la crédibilité financière de la Grèce". "Il est maintenant de notre devoir à tous en tant qu'Européens de soutenir les efforts du gouvernement et des citoyens grecs afin qu'ils ne sombrent pas sous le poids de la dette", a-t-il ajouté, faisant part de son espoir que "le vote sur la mise en œuvre du plan d'austérité recevra le même soutien demain".