Le Grand-Duché de Luxembourg et la Banque européenne d’investissement (BEI) s’engagent dans une troisième opération commune d’assistance technique à la microfinance. Luc Frieden, ministre des Finances, et Philippe Maystadt, président de la BEI, ont en effet signé le 5 juillet 2011 un nouvel accord de coopération permettant de conjuguer l’expertise, les réseaux et les moyens de la BEI et du Ministère des Finances pour le développement de la microfinance et du secteur privé dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).
La microfinance se définit comme la prestation de services financiers à petite échelle, tels que l'épargne, le crédit, l'assurance ou d’autres services financiers de base, à des personnes sans ou à faible revenu exclues du système bancaire traditionnel. Ces services financiers de taille modeste permettent à leurs bénéficiaires d'exercer des activités leur assurant un revenu journalier, de réaliser des projets productifs et si possible de constituer une épargne, et ainsi de se construire un futur.
La BEI soutient activement le secteur de la microfinance et des petites et moyennes entreprises dans les pays ACP depuis plus de 40 ans. Elle est active dans ce secteur également dans les pays du sud de la Méditerranée, ainsi qu’au sein même de l’Union européenne. Parmi ses interventions, elle prend des participations dans des sociétés de portefeuille ayant pour objet de créer ou développer des institutions de microfinance, ces intermédiaires formels ou semi-formels qui offrent des services financiers de proximité aux micro- ou petites entreprises. Ces investissements ont un effet stimulateur important sur le développement du secteur privé et la croissance économique en général. Cependant, afin d'assurer la durabilité des investissements et d'aider les institutions de microfinance à devenir autonomes sur le plan commercial et financier, il est indispensable de les accompagner en parallèle par des projets d'assistance technique et de formation permettant de renforcer leurs capacités institutionnelles et de gestion.
Le Ministère des Finances du Grand-Duché de Luxembourg s’engage à consacrer une nouvelle enveloppe de 3 millions d’euros (1 million par an d’ici à 2013) à des projets d’assistance technique venant en appui aux investissements de la BEI dans des sociétés et institutions de microfinance, ces intermédiaires qui offrent des services financiers de proximité aux petites ou micro-entreprises. L’assistance technique prend la forme de soutien et de formation en matière de comptabilité, d’administration, de gestion des risques, et de bonne gouvernance de ces institutions.
Par leur accord de coopération, la BEI, à travers sa participation dans les fonds d'investissement qu'elle soutient, identifie pour le Grand-Duché de Luxembourg les projets d'assistance technique qui méritent un financement. Sur base de la recommandation de la BEI, et après examen, le Ministère des Finances finance alors directement l’opération d’assistance technique. Le suivi et l'évaluation se font ensuite de façon commune.
Au cours des cinq dernières années, sur base des deux accords précédents, 15 projets de microfinance ont bénéficié d’aide et d’assistance technique pour un montant total de 5 millions d’euros, dans 9 pays : au Cameroun, en Ouganda, au Tchad, au Ghana, en République Démocratique du Congo, au Sénégal, en Tanzanie, en Namibie et en Afghanistan.
Le gouvernement luxembourgeois a reconnu très tôt le potentiel de la microfinance dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. Le ministre Frieden a d’ailleurs souligné lors de la signature de cet accord que c’est à ce titre qu’elle constitue un élément important de la politique de coopération au développement du gouvernement luxembourgeois. Luc Frieden a insisté cependant sur les conclusions qu’il a tiré des développements récents dans le secteur pour ce troisième accord de coopération avec la BEI qui met un accent particulier sur les performances sociales des institutions de microfinance.
Philippe Maystadt, le président de la BEI, a exprimé sa satisfaction quant à la pertinence de ces accords, qui s’appuient sur la longue expérience de la BEI et sa connaissance de ce secteur. Au vu des résultats des opérations précédentes, Philippe Maystadt a expliqué que les investissements du gouvernement luxembourgeois, venant en complément des engagements financiers de la BEI, ont été déterminants dans les opérations réalisées conjointement. Si la BEI dispose de ressources à allouer à l’assistance technique, elles sont loin de répondre à l’ensemble des besoins, a-t-il en effet souligné. La demande venant des milieux de la microfinance pour cette assistance est en effet très forte et le besoin est réel.