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Agriculture, Viticulture et Développement rural
Le FLB craint que l’atterrissage en douceur de la production laitière luxembourgeoise ne se transforme en crash lorsque les quotas de production seront levés en 2015
21-09-2011


Elevage de vaches, source: SERLe Fräie Lëtzebuerger Bauereverband, le FLB, qui compte 515 membres, dont 80 % peuvent être considérés comme des producteurs de lait, a exposé le 21 septembre 2011 les préoccupations des producteurs laitiers luxembourgeois sur la période de transition entre maintenant et la levée des quotas laitiers en 2015. L’atterrissage en douceur du secteur préconisé par la Commission et les ministres européens de l’Agriculture pourrait bien se transformer au Luxembourg en un crash.

Pourquoi ? Les producteurs de lait luxembourgeois dépassent depuis une vingtaine d’années, donc après la restructuration de l’agriculture luxembourgeoise et l’accent mis après 1990 sur le lait, de manière systématique les quotas de limitation de production imposés dans le cadre de la politique agricole commune. Les quotas imposés correspondent encore aujourd’hui à la situation des années 1980, lorsque le pays n’avait que de petits producteurs. Mais avec la restructuration, ils se sont agrandis, la production a augmenté. Conséquence : pour chaque kilo de lait en dépassement des quotas, ils doivent payer actuellement 27 cents, un million d’euros sur un an actuellement.

Or, au niveau européen, la production totale reste entre 5 et 7 % en-dessous des quantités permises, tous quotas rassemblés. Et dans cet ensemble, le Luxembourg fournit seulement 0,2 % de la production de l’UE. Bref, pour les dirigeants du FLB, il est grotesque que les producteurs laitiers luxembourgeois soient obligés de payer des amendes salées pour dépassement de quotas, quand l’UE dans son ensemble reste bien loin en-deçà des limites fixées. Ils se sentent discriminés et victimes d’une concurrence faussée, maintenant et pour l’avenir. Car les quotas pour le Luxembourg et les amendes qui pleuvent actuellement empêchent, selon le FLB, les producteurs luxembourgeois d’adapter leurs exploitations à la période qui suivra la fin des quotas en 2015. Pour le FLB, dans le marché libéralisé qui s’annonce, les producteurs de lait luxembourgeois n’auront aucune chance pour résister à la concurrence, faute de mécanismes leur permettant un atterrissage en douceur. D’autant plus que leurs concurrents dans la Grande Région produisent plutôt 700 000 kilos par an, contre 400 000 en moyenne au Luxembourg. 

Un moyen de s’en sortir pendant cette période de transition serait de mettre l’ensemble de la production laitière des 27 Etats membres dans la balance pour décider d’un dépassement de quotas. Un autre serait de réduire les amendes pour dépassement au Luxembourg et dans les trois autres pays régulièrement touchés par les amendes : le Danemark, l’Autriche et les Pays-Bas.

Le FLB sait que le ministre de l’Agriculture, Romain Schneider, a fait une analyse similaire de la situation, mais il est tenu d’appliquer les règles européennes décidées à la majorité qualifiée dans le cadre de la PAC. Le FLB mise sur le soutien des députés européens luxembourgeois – celui d’Astrid Lulling s’avère acquis, celui de Claude Turmes moins évident - et sur un contact direct avec la Commission.