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Statistiques - Politique régionale
Les offices statistiques de la Grande Région ont rassemblé dans une étude trente indicateurs qui permettent de se faire une idée de dix ans de "développement durable" dans la Grande Région
22-09-2011


Si les statisticiens sont souvent en marge des Sommets de la Grande Région, ainsi que l’a souligné le directeur du STATEC, Serge Allegrezza, il n’en reste pas moins que la coopération entre instituts de statistiques de la Grande Le développement durable dans la Grande Région - Indicateurs statistiques harmonisésRégion, elle, est ancienne. Elle se poursuit actuellement au sein d’un projet cofinancé par l’UE dans le cadre du programme Interreg IV-A Grande Région.

Le 22 septembre 2011, les offices statistiques de la Grande Région étaient ainsi en réunion à Bourglinster pour y présenter les résultats d’une étude réalisée dans le cadre de ce projet. Elle visait à analyser et à documenter des indicateurs statistiques harmonisés sur le développement durable en Grande Région.

Les statisticiens se sont basés sur la stratégie de l’UE en faveur du développement durable pour définir leur champ d’étude. Le développement durable repose sur trois dimensions en interaction, à savoir le développement économique, la protection de l’environnement et la cohésion sociale.

L’étude rédigée par Christiane Löhr s’appuie sur les indicateurs développés par Eurostat dans le cadre de son monitoring report sur le développement durable dans l’UE. Il s’agit en effet d’adapter ce système au niveau régional pour pouvoir être en mesure de comparer d’une part la Grande Région dans son ensemble avec le reste de l’UE, mais les différentes entités de la Grande Région entre elles.

Trente indicateurs pour mesurer prospérité économique, protection de l’environnement et cohésion sociale

Pour se faire, une trentaine d’indicateurs mesurant le degré de prospérité économique, le niveau de protection de l’environnement et enfin les différents paramètres de la cohésion sociale ont été passés au crible par les statisticiens.

Christiane Löh, auteur de l'étude "Indicateurs statistiques harmonisés - Le développement durable dans la Grande Région"Sur le plan du développement économique, des indicateurs comme le PIB par personne occupée ou le PIB à prix courants permettent de comparer la richesse produite dans chaque région (étonnamment, le Land de Rhénanie-Palatinat apparaît là nettement au-dessus du lot), mais aussi par habitant (ce qui change aussitôt la donne, le Luxembourg se distinguant très nettement, sans surprise, et la Grande Région apparaissant de façon générale bien plus prospère que la moyenne de l’UE).

En matière d’environnement, les statisticiens se sont par exemple penchés sur un indicateur comme la surface couverte par l’agriculture biologique par rapport à la surface agricole utilisée. Un domaine dans lequel la Sarre est particulièrement en pointe, mais dans lequel la Grande Région reste bien en-dessous de la moyenne de l’UE. L’étude rappelle aussi, par exemple, en analysant le taux de dépendance énergétique des différentes régions, que la Grande Région produit très peu d’énergie par rapport à ce qu’elle consomme, la Lorraine faisant quelque peu exception en raison de la présence de la centrale nucléaire de Cattenom sur son territoire.

En matière d’inclusion sociale et d’évolution démographique, le taux de fécondité est aussi un exemple d’indicateur utilisé par les statisticiens, ainsi que les taux de chômage des jeunes âgés de moins de 25 ans, ou encore des séniors. De même le taux de personnes ayant un niveau d’études supérieur est un des indicateurs choisi.

Autant d’indicateurs qui sont présentés de façon à pouvoir être comparés y compris dans leur évolution dans le temps, ce qui présente un intérêt capital pour les politiques.

La Grande Région est en pointe pour ce qui est de l’économie et de la cohésion, mais elle fait pâle figure en matière d’écologie

Il ressort de l’étude que, par rapport aux trois piliers du développement durable - prospérité économique, protection de l’environnement et enfin équité et cohésion sociale -, la force de la Grande Région est dansSerge Allegrezza, directeur du STATEC l’économique et le social. Le PIB par personne occupée est de 64 500 euros (2009) contre 53 000 pour l’UE. Image similaire pour le taux de motorisation : 550 voitures pour 1000 habitants contre 470 pour l’UE. En 2008, la part des personnes ayant un niveau d’éducation faible est nettement en-dessous de celle de l’UE (25,9 % pour la Grande Région contre 28,6 %). Cette avance ne se retrouve pas à tous les niveaux. Il y a par exemple égalité en ce qui concerne la part des diplômés du tertiaire (24 %).

L’analyse des indicateurs de protection de l’environnement révèle que la Grande Région fait en revanche moins bien que l’UE :

  • La part des énergies renouvelables dans la consommation finale, plus de 12 % dans l’UE, est en-dessous de 7 % dans la Grande Région. Même situation pour la consommation d’électricité provenant de sources renouvelables, 8,5 % dans la Grande Région contre 15,5 % dans l’UE.
  • Pour l’agriculture biologique, la situation est similaire: la part de la surface agricole couverte par l’agriculture biologique est de 4,1 % dans l’UE et de 2,7 % seulement en Grande Région (année 2007).

Et si on synthétisait tous ces indicateurs ?

Serge Allegrezza s’est par ailleurs amusé, pour les besoins de la présentation, à synthétiser les indicateurs individuels en un indicateur composite. Le résultat est certes "contestable du point de vue de la méthode", comme le reconnaît le directeur du STATEC, mais il a le mérite d’offrir un tableau contrasté du développement durable dans la Grande Région : les régions allemandes, notamment la Rhénanie-Palatinat, mènent le peloton devant la Wallonie et la Lorraine. Le Luxembourg, évident bon premier en matière économique, second de la classe pour ce qui est de la cohésion sociale, apparaît cependant comme la lanterne rouge de la Grande Région pour ce qui est de la protection de l’environnement : ce qui suffit à le faire reculer derrière la Rhénanie Palatinat selon ce classement. Un résultat qui devrait nourrir les discussions, ce qui est bien l’objectif du directeur du STATEC…