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Protection civile et aide humanitaire
En visite au Luxembourg, Kristalina Georgieva a plaidé pour une meilleure coordination entre Etats membres et Commission pour faire face aux défis humanitaires, dans les situations d’urgence comme à long terme
17-10-2011


En visite au Luxembourg, Kristalina Georgieva, commissaire européenne en charge de la Coopération internationale, de l’Assistance humanitaire et de la Gestion de crise, a Kristalina Georgieva à Luxembourg le 17 octobre 2011rencontré le 17 octobre 2011 les députés de la commission des Affaires étrangères et de la Coopération de la Chambre, ainsi que les ministres de l’Intérieur, Jean-Marie Halsdorf, et de la Coopération et de l’Action humanitaire, Marie-Josée Jacobs. C’est avec cette dernière qu’elle a tenu une conférence de presse.

La Commission européenne et les Etats membres de l’UE sont les plus grands donateurs en faveur de l’aide humanitaire au monde. Ensemble, ils fournissent entre 30 et 40 % du financement apporté en réponse à une crise humanitaire, ce qui a représenté un total de 1,1 milliard d’euros l’année dernière, selon les chiffres présentés par Kristalina Georgiva. Ce financement concerne plus de 140 millions de personnes touchées par des conflits ou des catastrophes naturelles à travers le monde.

En cette période de crise, et en des temps où les catastrophes naturelles sont toujours plus nombreuses, - et ne touchent pas d’ailleurs que les pays les plus pauvres, - Kristalina Georgieva juge primordial de renforcer la coopération avec les Etats membres.

La commissaire s’est félicitée de l’engagement exemplaire du Luxembourg en matière d’aide humanitaire et d’aide au développement. Et elle s’est dite impressionnée par le projet "emergency.lu" qui devrait permettre de rapidement coordonner les efforts des acteurs humanitaires, une coordination qui s’avère vitale en cas de catastrophe humanitaire.

Actuellement la principale préoccupation de la Commission sur le plan humanitaire est la famine dans la corne de l’Afrique qui est en train de devenir une catastrophe humanitaire sans précédent. Le soutien de l’Europe ne faiblit pas, affirme la commissaire, car l’Europe s’est "montrée la plus généreuse, une fois de plus". Environ 700 millions d’euros ont été déjà redistribués afin de combattre la famine dans cette région. Elle souhaite voir l’Europe continuer à être "une force du bien autour du monde".

Marie-Josée Jacobs a reçu à Luxembourg Kristalina Gerogieva le 17 octobre 2011La commissaire Georgieva et la ministre Jacobs ont évoqué le changement d’orientation de l’aide humanitaire. L’aspect fondamental que Kristalina Georgieva entend développer est celui de la préparation et de la prévention des crises. Le Luxembourg investit par exemple 5 % de son budget humanitaire pour cet aspect de prévention, la Commission consacre elle entre 8 et 9 % de son budget à ce volet. Il s’agit de se donner les moyens d’agir à long terme. En ce qui concerne l’aide humanitaire, la commissaire n’a noté aucun affaiblissement du soutien des Etats membres. En revanche, sur le long terme, l’aide au développement, qui est pourtant vitale à la stabilité et à la paix dans le monde, est plus touchée par le recul du soutien des Etats membres. Nombre de ceux-ci ont diminué leur aide et n’ont pas accompli leurs engagements. Pour Marie-Josée Jacobs, qui n’a de cesse de plaider en ce sens auprès de ses collègues au Conseil, il faut que les Etats membres tiennent "leurs propres promesses" afin de jouir d’une certaine crédibilité aux yeux des Etats partenaires de l’Union.

Kristalina Georgieva a insisté sur la nécessité de rendre les comptes de façon irréprochable pour permettre aux citoyens d’analyser l’impact réel de leurs dons. Mais aussi sur la responsabilité de ceux qui reçoivent l’aide.

Un contrôle de l’utilisation effective de l’aide communautaire

À la question de savoir avec quelle certitude l’aide fournie à la corne de l’Afrique arrive belle et bien à destination, la commissaire a expliqué que dans le système européen d’aide humanitaire, les organisations humanitaires et les organisations des Nations-Unies sont testées de façon systématique et régulière pour leurs capacités. À cela s’ajoute le fait que ce n’est pas de l’argent qui est proposé par la Commission, mais des moyens matériels (nourriture, médicaments et tentes par exemple) et de l’assistance à ces organisations humanitaires.

Au sujet de la situation en Somalie, la commissaire a répété l’engagement d’assistance fait envers les organisations humanitaires sur place. Ce qui importe c’est de travailler sur le terrain avec des organisations locales, avec les autorités locales. La question de la sécurité est en effet prégnante, en témoignent les récents enlèvements au Kenya. La Commission s’évertue aussi à encourager la présence sur place d’autres organisations, comme le Croissant rouge turc par exemple. Malgré tous les efforts, la couverture n’est pas bonne partout et 2 millions d’enfants devraient par exemple être vaccinés. Autre idée soutenue par la commissaire, celle de s’appuyer sur la diaspora somalienne.