Le 29 novembre 2011, John Dalli commissaire européen à la santé et à la politique des consommateurs, a dévoilé deux nouvelles mesures – une proposition de directive relative au règlement extrajudiciaire des litiges et un règlement relatif au règlement en ligne des litiges - qui sont censées donner à tous les consommateurs européens, la possibilité de régler des litiges avec des entreprises en dehors des tribunaux, quel que soit le type de bien ou de service en cause et le lieu d’achat dans le marché unique européen - dans le pays du consommateur ou dans un autre.
Selon la Commission européenne, en 2010, un consommateur européen sur cinq a rencontré des problèmes lors de l’achat de biens et de services dans le marché unique. Selon les estimations, le coût des litiges de consommation non résolus atteint l’équivalent de 0,4 % du PIB de l’Union. L’accès universel à des organes extrajudiciaires de qualité dans toute l’Union devrait entraîner des économies pour les consommateurs d’environ 22,5 milliards d’euros par an. Les pertes subies par les consommateurs européens en raison de problèmes liés à des achats dans d’autres États membres, se situe à un montant entre 500 millions et 1 milliard d’euros.
Le règlement extrajudiciaire des litiges repose sur l’intervention d’un tiers (un arbitre ou un médiateur, par exemple). Il s’agit d’une procédure plus abordable, plus rapide et plus simple qu’une procédure judiciaire.
Le consommateur en conflit avec un vendeur refusant de réparer un ordinateur portable encore sous garantie ou avec un voyagiste refusant de rembourser un séjour gâché dispose de moyens de recours autres que judiciaires. Malheureusement, à l’heure actuelle, ces moyens de recours dits "extrajudiciaires" n’existent que dans certains secteurs d’activité ou régions de l’Union.
On compte aujourd’hui plus de 750 organes extrajudiciaires dans l’Union, mais certains États membres n’en proposent que dans des régions ou secteurs donnés (ceux des services financiers et des télécommunications, par exemple). Le règlement extrajudiciaire des litiges reste mal connu des consommateurs et des entreprises, et les systèmes de règlement en ligne des litiges liés à des achats transfrontaliers en ligne ne sont pas encore répandus.
La Commission a fait une proposition de directive relative au règlement extrajudiciaire des litiges afin d’apporter au consommateur une solution plus abordable, plus rapide et plus simple qu’une procédure judiciaire. Il aidera également les entreprises à gérer leurs relations avec la clientèle et à soigner leur image de marque. Par ce train de mesures de nature législative, la Commission entend accroître la confiance des consommateurs dans le marché unique européen, qui leur offre un choix plus vaste et des prix plus compétitifs, et contribuer ainsi à la croissance de l’économie de l’Union européenne.
Avec sa deuxième proposition de règlement relatif au règlement en ligne des litiges, la Commission souhaite créer une plateforme européenne unique à laquelle les consommateurs effectuant des achats par Internet dans d’autres États membres, pourront s’adresser pour régler en ligne tout litige de nature contractuelle, et ce dans les trente jours.
La nouvelle directive relative au règlement extrajudiciaire des litiges permettra de garantir l’existence d’organes extrajudiciaires de qualité pour tous les litiges de nature contractuelle entre les consommateurs et les entreprises. Elle prévoit:
Le Parlement européen et le Conseil se sont engagés à adopter le train de mesures, qui constitue l’une des actions prioritaires de l’Acte pour le marché unique, pour la fin de 2012 Ce train de mesures est également une action prévue par la stratégie numérique pour l’Europe. Les États membres auront dix-huit mois à compter de l’adoption pour transposer la directive susmentionnée. Le territoire de l’Union devrait donc être couvert intégralement par des organes extrajudiciaires de qualité au second semestre de 2014. La plateforme européenne unique de règlement en ligne des litiges sera pleinement opérationnelle six mois après ce délai (au début de 2015), le temps de mettre en place ou à niveau les organes extrajudiciaires nécessaires à son fonctionnement.