Dans sa nouvelle édition de statistiques annuelles sur le nombre d’établissements financiers publiée le 16 janvier 2012, la Banque centrale européenne (BCE) établit que l’Union européenne comptait, au 1er janvier 2012, 9.587 établissements financiers. La zone euro en abritait pour sa part 7.533.
L’UE a ainsi perdu 334 unités, par rapport à la situation relevée un an plus tôt (-3 %). Avec 332 établissements de moins, la zone euro enregistre pour sa part une baisse de 4%, qui s’ajoute à des reculs respectifs de 3,3 % et 2,6 % à l’issue des exercices 2009 et 2010 (l’année 2008 avait connu une progression de 5.9 %).
A noter que dans la zone euro, les institutions de crédit représentent 82,4 % des établissements financiers, tandis que les Organismes de placement collectif monétaires en constituent 16,9 % et les banques centrales et « autres institutions » (0,4 %) complètent le paysage.
La BCE souligne d’ailleurs dans son communiqué de presse que la «diminution substantielle» attestée par ses statistiques est en partie due à la nouvelle définition des organismes de placement collectif monétaire introduite par la nouvelle «Orientation de la BCE» du 25 août 2011. C’est d’ailleurs une partie de l’explication à la forte baisse observée au Luxembourg.
Sixième pays le plus doté d’établissements financiers de la zone euro avec 554 unités, dans laquelle France et Allemagne en abritent à elles deux 42 %, le Grand-Duché figure en effet en seconde position des pays de l’UE qui ont connu l’évolution négative la plus prononcée sur un an. Avec une perte de 48 établissements financiers, soit un recul de 8% par rapport à l’année précédente, le Grand-Duché arrive derrière l’Irlande, pays le plus touché avec un recul de 15 %, mais devant Chypre (-6 %), la France (-5 %) et la Grèce (-5 %).
Dans le groupe des pays membres de l’UE mais n’appartenant pas à la zone euro, la Pologne est l’Etat membre qui accueille le plus grand nombre d’établissements financiers (703), malgré un recul de sept unités en un an. Elle abrite 34 % des établissements présents dans ce sous-groupe de pays. Elle est suivie sur ce point de la Grande-Bretagne (20 %) et de la Hongrie (12 %).
Les institutions de crédits dites étrangères représentent 10% du total des institutions présentes dans la zone euro. 17 % d’entre elles étaient établies en Allemagne au 1er janvier 2012. L’Estonie, la Belgique et Chypre sont les pays qui comptent la plus grande part d’institutions étrangères sur leur territoire. Elles y représentent plus de la moitié des institutions dénombrées. La BCE souligne encore que 64 % de ces institutions étrangères avaient leur maison mère dans un autre pays de la zone euro. Dans 14 % des cas, elles venaient du Royaume-Uni. D’ailleurs, dans le groupe des pays membres de l’UE n’appartenant pas à la zone euro, le Royaume-Uni est le siège de 51 % des institutions étrangères qui s’y trouvent.
Malgré l’adoption de la monnaie unique par six états membres depuis cette date (Grèce, Slovénie, Chypre, Malte, Slovaquie et Estonie), le nombre d’établissements financiers dans la zone euro a baissé de 20 % (soit 2 323 institutions) depuis janvier 1999. Le Luxembourg est proche de cette moyenne avec une baisse de 18%.
Avec une réduction de 12 % et 1 322 institutions, l’Union européenne a connu une décrue moins prononcée. Elle a pour sa part bénéficié de l’arrivée de 1 608 établissements financiers lors du grand élargissement du 1er mai 2004 et de 72 autres lors de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie le 1er janvier 2007.
L’Irlande, qui enregistre le plus important recul en un an, n’en reste pas moins le pays qui a connu la plus forte progression du nombre d’établissements financiers depuis 1999, avec un solde positif de 494 unités. Les Pays Bas (-55 %), la France (-41 %) et l’Allemagne (-40 %) auront été dans le même temps les plus démunis.