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Traités et Affaires institutionnelles
Présidence danoise de l’Union européenne : "L’Europe au travail"
18-01-2012


altLe 1er janvier 2012, le Danemark a endossé la présidence tournante de l’Union européenne pour la septième fois depuis son entrée dans l’UE en 1973. Face à la presse et au corps diplomatique accrédité au Luxembourg,  l’ambassadeur de Danemark au Luxembourg, Lene Louise Bang Jespersen a mis en avant un défi majeur en ces périodes de tensions économiques et diplomatiques suscitées par la crise : rester unis.

L’ambassadeur a ensuite fait part du programme des six mois à venir. Placé sous le slogan "l’Europe au travail », il poursuit un quadruple objectif décliné en autant d’adjectifs : faire émerger une Europe "responsable, dynamique, verte et sûre"

Une Europe responsable 

La responsabilité est ici pensée d’abord en termes de politique économique et "en garantissant des finances publiques solides et en mettant en œuvre les réformes structurelles nécessaires". L’action de la présidence danoise s’inscrira ainsi à la suite  des décisions prises en décembre dernier. Sous présidence danoise, le principe du renforcement de la coordination financière et économique devra ainsi être précisé. Ce semestre sera d’ailleurs aussi marqué par la mise en pratique du premier cycle complet du semestre européen décidé un an plus tôt.

La présidence veut également faire avancer la surveillance du secteur financier en cherchant à obtenir un consensus au sein du Conseil sur la proposition faite par la Commission visant à réviser la directive sur l’adéquation des fonds propres qui vise à transposer les standards du comité de Bâle III dans le droit européen.

Enfin, entamées sous présidence polonaise, les négociations sur le cadre financier pluriannuel du budget européen pour la période 2014-2020 seront poursuivies, dans l’espoir de préparer les conditions d’un accord sous présidence chypriote à la fin de l’année.

Une Europe dynamique

Le Danemark assurera la présidence du Conseil de l’Union européenne pendant le premier semestre de 2012Il s’agit  là de stimuler la croissance et donc la création d’emplois. "Nous avons plus que jamais besoin d’un marché unique durable, porteur d’emplois, de stabilité et de prospérité pour les citoyens et les entreprises de l’Union européenne", lit-on dans le programme. Pour ce faire, la présidence défend un perfectionnement du marché unique et un soutien approfondi à l’éducation, la recherche, l’innovation ou encore l’égalité des chances.

La présidence danoise voit un potentiel de croissance dans un approfondissement du marché commun. La simplification du cadre législatif des marchés publics comme la "meilleure intégration du marché de l’énergie" en sont des exemples.  Elle veut promouvoir des "échanges libres et équitables" au niveau mondial et développer un marché des connaissances unique et compétitif.  Ce dernier point fait le lien avec le troisième thème, en insistant sur le potentiel de développement que constitue la création d’emplois verts.

Une Europe verte

La présidence danoise insiste beaucoup sur l’écologie. Les nombreuses manifestations qui auront lieu au Danemark seront alimentées en électricité créée à partir d’énergies renouvelables tandis que le site internet de la présidence sera neutre en termes d’émissions de CO2. 

Elle met la transition vers une économie durable au centre de son action. Ainsi il s’agit de renforcer l’action et la lutte contre les formes de production polluantes, la surexploitation des ressources naturelles et le changement climatique. Mais elle entend aussi faire avancer d’idée de nouvelles normes vertes communes au sein du marché économique, à côté du développement du transport écologique, de la promotion de pratiques agricoles favorables au climat, à la nature et à l’environnement et la défense d’une réforme durable de la pêche. Le Danemark entend aussi s’assurer que l’Union européenne parlera d’une voix forte au sommet sur le changement climatique de Rio en juin 2012.

Une Europe sûre

En matière de sécurité aussi, la présidence danoise veut faire émerger une voix forte de l’Union européenne. L’unité sera visée en faveur d’une meilleure coopération sur la politique d’asile. "Lutter contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière" ira de pair d’autre part avec l’ouverture aux demandes de plus grande collaboration émises par les pays voisins de l’UE. Le Danemark "privilégiera les débats sur la poursuite des libéralisations commerciales et les aspects liés à l’immigration dans le cadre notamment de l’approche globale révisée pour l’immigration à la lumière de l’évolution de la situation dans les pays voisins au sud".

Ce programme contient aussi la volonté de faire du Service européen pour l’action extérieure devienne un «acteur puissant et dynamique».

La Pologne a fait le travail

L’ambassadeur de Pologne,  Bartosz Jalowiecki, a fait le bilan de la présidence de son pays au second semestre 2011. Au rang des succès, le diplomate met en avant l’aboutissement des négociations sur le six pack.

La Pologne est aussi fière d’avoir pu faire le lien entre l’UE et ses plus proches voisins. Sous sa présidence, le traité d’adhésion de la Croatie a été signé. Les négociations commerciales avec la Géorgie et la Moldavie en vue de la création d’une zone de libre échange et le renforcement du partenariat avec l'Azerbaïdjan et l'Arménie ont avancé. La Pologne se satisfait également d’avoir fait progresser l’UE en matière d’approvisionnement énergétique en obtenant un mandat permettant les négociations d'un accord gazier avec l'Azerbaïdjan et le Turkménistan.

Par contre, l’ambassadeur compte au nombre des échecs le fait que la Pologne n’a pas su faire admettre la Roumanie et la Bulgarie dans l’espace Schengen ni à signer un traité de libre échange avec l’Ukraine.

Présidence chypriote : un "défi gigantesque"

Chypre assurera la présidence tournante de l’Union européenne au second semestre 2012.

Pour l’heure, c’est davantage l’organisation qui importe que le programme politique. L’ambassadeur de Chypre, Nicolas Karaïtidis, a certes indiqué que la présidence chypriote devrait entre autres mettre sur le devant de la scène, le développement des relations entre l’Union européenne et le Bassin méditerranéen jusqu’aux pays du Golfe, le renforcement du modèle social européen en période de crise ou encore la  politique de développement . Mais pour l’heure, c’est l’organisation de l’échéance à venir qui occupe les esprits. "C’est un défi gigantesque" pour un petit pays, selon l’ambassadeur qui annonce que cette présidence pour laquelle un  secrétaire d’Etat a été spécialement nommé, sera une "présidence low-cost", dotée d’un budget de 50 millions d’euros.