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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Examen annuel de la croissance 2012 - Les eurodéputés, inquiets de l’impact social de la crise, exigent des réformes effectives, plus de coordination économique et d'efforts en matière de croissance, d'emploi et de lutte contre la pauvreté
15-02-2012


Le 15 février 2012, les députés européens ont voté à la suite d’un débat trois résolutions relatives à l'examen annuel de la croissance pour 2012 de laCommission publié fin novembre 2011.

L’examen annuel de la croissance est un document qui fixe les priorités économiques et budgétaires de la Commission européenne pour l'année à venir. L'examen annuel de la croissance 2012 souligne que la gouvernance économique doit être renforcée, que les déficits publics doivent être réduits (assainissement budgétaire et modernisation de l'administration publique) et que plus d'efforts doivent être faits pour remettre l'Europe sur la voie de la croissance et de l'emploi. La stratégie soumise par la Commission s'inscrit dans le cadre du Pacte de stabilité et de croissance et de la stratégie Europe 2020. Elle marque le début du "semestre européen", cet outil de coordination des politiques économiques et budgétaires mis en place suite à la crise. Lors du Conseil européen de mars 2012, les Etats membres s'appuieront sur ce document pour identifier les principaux défis de l'UE et formuler des conseils stratégiques pour l'année à venir.

Les trois résolutions, d’abord un rapport général, ensuite une résolution sur l'emploi et les aspects sociaux et enfin un rapport sur la proposition de décision du Conseil relative aux lignes directrices pour les politiques de l'emploi des États membres exigent une meilleure mise en œuvre des réformes pour parvenir à davantage de coordination économique. Les textes appellent aussi à davantage d'efforts en matière de croissance, d'emploi et de lutte contre la pauvreté.

Les banques devraient prêter davantage à l'économie réelle, soulignent les députés, qui appellent à des propositions législatives sur la gestion de la crise bancaire avant l'été, dans une résolution sur l'examen annuel de la croissance. Les parlementaires demandent également à la Commission de mettre en lumière les mesures prises par les États membres dans le cadre de la mise en œuvre de leurs programmes nationaux de réforme.

Les mesures budgétaires, de croissance et d'emploi doivent être prises simultanément, car elles sont interdépendantes, selon les résolutions. Le texte portant plus spécifiquement sur l'emploi et les aspects sociaux  demande au Conseil de s'assurer que les mesures d'assainissement budgétaire n'auront pas pour effet d'augmenter la pauvreté ou de freiner les efforts visant à lutter contre le chômage. Par ailleurs, constate ce texte, les objectifs nationaux sont actuellement insuffisants pour atteindre ceux définis par la stratégie Europe 2020 en matière d'emploi, d'éducation et de réduction de la pauvreté.

L’eurodéputé luxembourgeois et ancien dirigeant syndical Georges Bach (PPE), qui n’est pas intervenu au cours d’un débat qui a été houleux, a néanmoins pris position. Le député n’est pas opposé à une coordination des politiques économiques ni à une maîtrise des déficits budgétaires. "Mais une politique d’austérité seule ne suffit pas pour une croissance durable à long terme." Georges Bach plaide pour un nouvel équilibre entre les Etats membres, ainsi que pour des investissements qui servent la croissance et l’emploi. Il déplore que les objectifs de la stratégie Europe 2020, notamment les objectifs sociaux, soient sortis de la mire de la Commission. Et ce alors que la situation de nombreux citoyens de l’UE est "dramatique". Et de citer les 23 % de citoyens de l’UE et les 17 % de résidents du Luxembourg menacés de pauvreté et d’exclusion sociale (voir le rapport d'Eurostat), sans oublier les 10 % de chômeurs en moyenne, ni surtout les 22 % de jeunes concernés par le chômage dans l’UE,  un chiffre qui atteint des sommets de plus de 40 % dans des pays comme l’Espagne. Georges Bach voudrait qu’un jeune de l’UE puisse se voir offrir après 4 mois de chômage une formation ou un emploi.