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Economie, finances et monnaie - Traités et Affaires institutionnelles
"Le Luxembourg défie Merkozy", titre le Financial Times Deutschland, parce que Luc Frieden déclare dans un entretien qu’il préférerait que les décisions sur la zone euro soient prises à l’Eurogroupe plutôt que par les chefs d’Etat et de gouvernement
22-03-2012


Financial Times DeutschlandDans un entretien avec les journalistes Wolfgang Proissl et Peter Ehrlich du Financial Times Deutschland publié le 22 mars 2012, le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, a plaidé pour un renforcement de l’Eurogroupe comme centre décisionnel de la zone euro.

Il a déclaré entre autres : "Les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro devraient donner les grandes orientations. Tout le reste devrait être du ressort des ministres des Finances. Sinon, des décisions seront prises qui ne peuvent pas être mises en pratique."

Le FT Deutschland rappelle que pendant la crise des dettes souveraines, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Nicolas Sarkozy, s’étaient imposés et avaient fait des rencontres au sommet entre chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro, devenues de plus en plus fréquentes, un gouvernement économique de fait de l’union monétaire. Une évolution qui a culminé selon le journal avec la désignation du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, comme président de ces sommets. Cela avait réduit selon le FT Deutschland l’influence de l’Eurogroupe et de son chef, Jean-Claude Juncker, sur la gestion de la crise. 

Pour Luc Frieden, cité par le FT Deutschland, "les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pas assez de temps pour aborder les choses dans le détail". Le journal paraphrase ensuite ses propos, écrivant qu’il y aurait eu des "décisions impraticables" qu’il a "fallu redresser". Luc Frieden a selon le journal cite en guise d’exemple les hésitations sur la participation du secteur privé au sauvetage de la Grèce.

Le FT Deutschland rapporte ensuite que Luc Frieden n’a pas voulu citer de nom en relation avec la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de l’Eurogroupe. Ses critères d’après l’article: qu’il soit le meilleur, qu’il vienne d’un pays qui bénéficie encore de la notation du triple AAA (ces pays ne sont dans la zone euro que l’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande et le Luxembourg), et qu’il soit pleinement d’accord avec la politique européenne des finances publiques saines codifiée par le pacte budgétaire. Pour le FT Deutschland, de tels critères sont un vrai obstacle pour des candidats venant de pays en crise.    

Luc Frieden ne s’est pas prononcé non plus sur la candidature du président de la BCL, Yves Mersch, à un poste dans le directoire de la BCE. Il a demandé selon le journal "un processus de sélection transparent", tout en signalant qu’Yves Mersch siège au conseil des gouverneurs de la BCE depuis sa création et qu’il y a assuré avec succès le suivi d’une politique axée sur la stabilité des prix.