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Développement et aide humanitaire - Politique étrangère et de défense
Charles Goerens a profité d’un échange de vues de la commission du Développement du Parlement européen avec Catherine Ashton pour interpeller la haute représentante sur "l'extinction de voix du Conseil" en matière de développement
29-02-2012


Le 29 février 2012, les eurodéputés de la commission du Développement (DEVE) ont eu un échange de vue avec Catherine Ashton, la Haute Représentante des Affaires extérieures et de la Politique de Sécurité de l'Union européenne, qui est aussi vice-présidente de la Commission européenne. Ce fut l’occasion de faire le point sur les deux premières années d’activité de Lady Ashton.

L’eurodéputé libéral Charles Goerens, seul parlementaire luxembourgeois qui est membre de cette commission, dans laquelle il est, en tant qu’ancien ministre ayant eu notamment la charge de la Coopération et de l’Aide humanitaire, très engagé, a saisi l’occasion pour faire part à Catherine Ashton d’un certain nombre de critiques. Il lui reproche notamment "d'avoir assisté passivement à l'affaiblissement du pôle de développement de l'Union européenne". "La confusion règne à propos des compétences de la Commission en matière de définition de la politique de coopération de l'Union européenne", déplore en effet Charles Goerens qui constate que cette confusion est loin de renforcer la lisibilité de l'Action Extérieure de l'Union européenne dans ce domaine.

L’eurodéputé luxembourgeois a par ailleurs demandé à la Haute représentante de s'exprimer sur "l'extinction de voix du Conseil", malgré la présence de celui-ci à toutes les réunions de la commission de Développement du Parlement européen depuis qu’elle exerce ses nouvelles fonctions. Dans la réalité, dénonce Charles Goerens, "le Conseil a cessé d'être un interlocuteur du Parlement européen".

Or, plaide l’eurodéputé, une meilleure coordination des 28 acteurs de développement institutionnels que sont les Etats membres et la Commission est impensable sans la participation effective du Conseil aux discussions publiques de la Commission de développement du Parlement européen. Charles Goerens a aussi fait observer que les rencontres semestrielles de trois heures chacune au niveau des ministres de développement ne sont plus à la hauteur des attentes légitimes de tout citoyen soucieux de voir les représentants des Etats membres s'investir dans le rapprochement de leurs priorités politiques auquel invite d'ailleurs le Traité.

Dans sa réponse, rapporte Charles Goerens dans le communiqué qu’il a diffusé à l’issue de la réunion, Catherine Ashton s'est ralliée en partie aux critiques ainsi formulées en affirmant que le département du service d'action extérieure, dont elle porte la responsabilité, est toujours en chantier. Quant à l'inertie du Conseil, elle a déclaré vouloir une participation plus active du Conseil des ministres du Développement aux travaux de la commission du Parlement européen.