Les dispositions fiscales des États membres doivent faire l'objet d'un examen approfondi, dans le cadre d’une initiative ciblée lancée par la Commission le 2 avril 2012 pour s'assurer qu'elles ne constituent pas une discrimination à l'encontre des travailleurs transfrontaliers. Selon les estimations, on compte plus de 1,2 million de travailleurs transfrontaliers dans l’UE. Les salaires bruts versés en 2010 à ces travailleurs ainsi qu'aux travailleurs saisonniers s’élevaient à 46,9 milliards d'euros. La mobilité des travailleurs a été désignée comme l'un des facteurs clés permettant de stimuler la croissance et l'emploi en Europe. Toutefois, les obstacles fiscaux restent l'un des principaux éléments qui dissuadent les citoyens de chercher un emploi dans un autre État membre.
C'est pourquoi, tout au long de l’année 2012, la Commission entend procéder à une évaluation approfondie des systèmes nationaux de fiscalité directe afin de déterminer si ceux-ci ne pénalisent pas injustement les travailleurs qui résident dans un État membre et travaillent dans un autre. En cas de discrimination ou de violation des libertés fondamentales de l'UE, la Commission signalera ces manquements aux autorités nationales et insistera pour que les modifications nécessaires soient effectuées. Si les problèmes persistent, la Commission engagera des procédures d'infraction à l'encontre des États membres en cause.
"Les règles de l’UE sont claires: tous les citoyens de l’UE doivent être traités sur un pied d’égalité au sein du marché unique, il ne peut y avoir de discrimination, et le droit des travailleurs à la libre circulation ne doit pas être compromis", a rappelé Algirdas Šemeta, commissaire chargé de la fiscalité, de l’union douanière, de l’audit et de la lutte antifraude. "La plupart des États membres respectent ces principes de base, mais je suis disposé à prendre toute mesure nécessaire afin de veiller à ce qu’ils soient pris en compte dans l’ensemble des règles fiscales des États membres", a-t-il prévenu.
Comme les entraves fiscales restent l'un des principaux freins à la mobilité transfrontalière, la Commission œuvre sur de nombreux fronts pour éliminer les obstacles rencontrés par les travailleurs de l’UE, par exemple dans le cadre de sa proposition visant à lutter contre la double imposition ou à renforcer la protection des travailleurs détachés.
La Commission va examiner de manière approfondie :
La Commission examinera non seulement la situation des travailleurs salariés, mais aussi celle des travailleurs indépendants et des retraités.
Les grands principes à appliquer pour l'imposition des travailleurs transfrontaliers ont été établis dans certains arrêts de principe de la Cour de justice de l'Union européenne, tels que les arrêts Schumacker (C-279/93), Wielockx (C-80/94), Turpeinen (C-520/04) et Gerritse (C-234/01).
Le droit de vivre et de travailler dans n'importe quel pays de l'Union européenne est à la fois un droit fondamental des citoyens européens et un instrument clé pour la création d’un marché du travail à l’échelle européenne. La Commission soutient les États membres dans la conception de politiques permettant de remédier aux obstacles juridiques et administratifs qui entravent la mobilité des travailleurs, mais également de garantir l’égalité de traitement entre les travailleurs transfrontaliers et les travailleurs nationaux et l’octroi d’avantages sociaux et fiscaux identiques aux deux types de travailleurs .