Le député européen libéral Charles Goerens a fait le 25 mai 2012, en vue du Conseil européen de la fin du mois de juin, "cinq propositions pour sortir de la crise". L’eurodéputé aux fortes convictions fédéralistes croit que le pacte budgétaire sera ratifié par les Etats actuellement réticents à le faire à condition qu’il soit lié à un paquet de mesures en faveur de la croissance. Pour dissiper "l’euro-sinistrose ambiante" le député a dressé une liste d’atouts de l’UE – une dette publique moins importante que celle des Etats-Unis, un commerce extérieur en bonne santé, une réduction progressive de la dette et des déficits publics qui servira la croissance – avant de développer ses cinq points.
Premier point avancé par Charles Goerens, il est temps d’introduire des eurobonds pour mutualiser les dettes publiques des Etats membres, qui sont nombreux à dépasser la norme des 60 % de dette publique par rapport au PIB et celle d’un déficit budgétaire inférieur à 3 %, et de cesser de montrer les autres pays du doigt, dans la mesure où presque tous les Etats membres ont violé à la fois les règles des traités européens et du pacte de stabilité.
Deuxième point développé par l’eurodéputé, dans la mesure où les élections en Grèce et d’autres événements montrent et ont montré le fossé grandissant entre les citoyens et la politique et le peu d’identification avec le projet européen, il faut lancer un message à la Grèce qui dirait : "Nous sommes tous dans un même bateau. Personne ne peut s’en sortir seul. Nous ne vous donnerons plus de leçons".
En troisième lieu, Charles Goerens appelle les chefs d’Etat et de gouvernement à cesser de semer la confusion autour du dossier grec avec leurs déclarations contradictoires, et il entend demander au successeur de Jean-Claude Juncker à la tête de l’Eurogroupe – Charles Goerens souhaite que ce soit le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble – de veiller à cette cohérence.
Le quatrième point exposé par l’eurodéputé consiste à exiger que les plus de 50 milliards de fonds structurels non encore absorbés ne soient pas rendus aux Etats membres, mais réaffectés au sein de l’UE, de préférence à la BEI, afin de mettre celle-ci en mesure d’investir dans de grands projets qui soutiendront la croissance.
Enfin, en cinquième point, Charles Goerens propose, pour en finir avec "une politique qui court derrière les marchés", de faire adopter des positions plus cohérentes au sein des partis politiques et de créer également des coalitions entre partis ou personnalités politiques comme pôle s’opposant à la soumission du politique à l’économique en Europe, soumission qui porte en elle la dissolution de ce projet, et ce avec une perspective : forger dès maintenant des alliances pour la désignation et l’élection d’un président de la Commission qui veuille une Europe vraiment communautaire où la politique prime sur les marchés.