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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Les propositions des patrons de Businesseurope pour sortir l’Europe de la crise à la veille du Conseil européen des 28 et 29 juin
26-06-2012


Le 26 juin 2012, Businesseurope, l’organisation européenne représentant 41 fédérations patronales membres de 35 pays européens, a présenté ses propositions pour sortir l’Europe de la crise. La FEDIL luxembourgeoise est membre de Businesseurope.

Dans le document intitulé "Growing out of the crisis – five steps to restore confidence", l’organisation met en avant ses revendications qui devraient permettre à l’Europe de se relever de cette phase difficile. Businesseurope appelle à la mise en œuvre, aux niveaux européen et national, de politiques encourageant la croissance tout en assurant la consolidation des finances publiques. Une meilleure utilisation des budgets européens pour favoriser la compétitivité de l’Europe est préconisée. La sauvegarde de la monnaie unique figure au premier plan de cet agenda. Le renforcement du marché intérieur et l’amélioration de la position de l’Europe dans le commerce extérieur sont abordés.

Robert Dennewald, président de la FEDIL (à gauche) lors de la réunion de Businesseurope avec Herman Van Rompuy, le 26 juin 2012  source:consiliumLe président de la FEDIL, Robert Dennewald a participé à la présentation de ce document à la presse. La délégation de Businesseurope a rencontré le commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn et Herman van Rompuy, président du Conseil européen, afin de leur exposer ses revendications en vue du Conseil européen des 28 et 29 juin prochains. Elle devrait aussi rencontrer le président de la Commission européenne, José-Manuel Barroso.

Pour Robert Dennewald, il est important que les entreprises lancent un message fort aux décideurs européens avant le rendez-vous important du 28 juin. Il a ainsi déclaré: "Les entreprises européennes sont le moteur de la croissance en Europe. Elles ont besoin d’une politique qui leur permet d’être compétitives afin de créer des emplois et de sortir l’Europe de cette période morose. Une politique d’investissement conséquente fondée sur des finances publiques stables sera possible si elle est accompagnée par des réformes structurelles cohérentes. Nous attendons un signal fort des dirigeants européens allant dans ce sens."

Pour la fédération patronale européenne, la politique doit donner de nouvelles assurances aux marchés financiers que l’UE est unie, veut préserver l’euro et entend reprendre le chemin de la croissance. Pour Businesseurope, il n’y a pas de contradiction entre la croissance et la consolidation budgétaire. Tout au contraire : les deux sont la pré-condition pour une croissance durable. Il faut des finances publiques saines, un engagement sur des réformes structurelles et une mise en œuvre qui suit les lignes tracées par les recommandations de la Commission. Les gouvernements et l’UE doivent avant tout adopter des politiques qui soutiennent  l’effort de croissance du secteur privé.

Businesseurope mise sur 5 axes : sauvegarder l’euro, assainir les finances publiques et aller vers des réformes structurelles, promouvoir l’investissement privé, lever les entraves au marché unique et développer le commerce extérieur.

1. Sauvegarder l’euro

Un euro stable est pour la fédération patronale la clé du succès des affaires en Europe. Il faut de la confiance et de nouveaux pas vers une intégration politique de l’UE. Il faut selon les patrons européens un secteur bancaire qui fonctionne bien, qui inspire confiance aux consommateurs et permette l’accès des entreprises aux financements. La situation actuelle constitue une véritable menace pour l’économie européenne. Businesseurope veut donc une meilleure intégration des marchés financiers et une meilleure protection du secteur bancaire. La fédération salue dans ce contexte la faculté de l’ESM de prêter à des institutions financières. L’intégration budgétaire lui tient aussi à cœur. Elle exige « un transfert conditionnel de compétences nationales budgétaires significatives vers le niveau européen ». Les eurobonds peuvent être envisagés à long terme, mais cette mutualisation de la dette publique ne doit pas être un moyen d’éluder la consolidation budgétaire et les réformes structurelles.   

2. Assainir les finances publiques et aller vers des réformes structurelles

Pour Businesseurope, la maîtrise des finances publiques est la clé de la restauration de la stabilité financière en Europe. Des budgets en équilibre, une prioritarisation des dépenses publiques, revenir sur le financement passif, créer des espaces de recherche et d’éducation, investir dans les infrastructures et d’autres secteurs favorables à une croissance durable sont les objectifs à poursuivre. Là aussi, les réformes devraient avancer et les recommandations de la Commission être suivies. Cela ira dans le sens de plus de productivité, un moindre coût de production, plus d’innovation et une meilleure compétitivité européenne. L’objectif doit être selon les patrons européens de réformer le fisc, le secteur de la santé, les systèmes de pension et les mécanismes de fixation des salaires. S’y ajoute une revendication de "mettre fin aux rigidités du marché du travail", avec des contrats de travail plus flexibles, une baisse des coûts qui ne sont pas directement salariaux et une réforme des systèmes d’éducation qui offriraient avant tout des formations dont les entreprises ont besoin. 

3. Promouvoir l’investissement privé

Businesseurope souligne aussi les difficultés des entreprises pour accéder aux crédits. Les patrons veulent un secteur financier plus stable, un renforcement de la BEI, à la fois de sa capacité de prêter aux PME et de rendre plus attractifs pour les investisseurs le financement de grandes infrastructures viables à travers les obligations dites project bonds.  

4. Désentraver le marché unique

Businesseurope déplore que les entreprises soient encore confrontées à de nombreux obstacles bureaucratiques liés aux frontières. D’où la revendication d’un marché unique encore plus intégré. S’y ajoute la nécessité pour l’Europe de disposer d’infrastructures de transport et de communication  intégrées et de haute qualité. Les patrons demandent également des investissements dans l’infrastructure énergétique qui permette un accès adéquat et à bon marché à l’énergie.

5. Développer le commerce extérieur

Les patrons se plaignent des difficultés d’accès des entreprises européennes aux marchés extérieurs. Ici, l’UE devrait agir pour permettre un meilleur accès au bénéfice des industries manufacturières et des services européens au niveau global, en établissant des relations de commerce et d’investissement plus étroites avec des partenaires commerciaux stratégiques.