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Environnement
L’air que respirent les citadins européens est trop pollué selon le rapport sur l’air 2012 de l‘Agence européenne de l’Environnement
27-09-2012


aae-air-report-2012Jusqu'à 95 % des citadins européens respirent un air trop pollué, principalement par les particules fines, relève l'Agence européenne pour l'Environnement (AEE ou EEA) qui se fonde sur les critères de l'Organisation mondiale de la santé, dans un rapport publié le 20 septembre 2012. D'après les normes de qualité de l'air de l'Union européenne, moins strictes, près d'un tiers des habitants des villes sont concernés.

Le rapport 2012 de l'AEE sur la qualité de l'air en Europe examine l'exposition des citoyens aux polluants atmosphériques et donne un aperçu général de la qualité de l'air en Europe. Ce rapport a pour but de soutenir la mise en place de politiques plus efficaces en faveur d'un air propre.

"En dépit de lois et d'un certain nombre de succès en matière de pollution de l'air, des populations en Europe respirent encore de l'air contenant des substances dangereuses", note l'AEE. "La pollution atmosphérique réduit notre espérance de vie de près de deux ans dans les villes et les régions les plus polluées", souligne sa directrice, Jacqueline McGlade.

Les principales conclusions du rapport de l'AAE

Les particules (PM) constituent le risque sanitaire le plus grave lié à la pollution atmosphérique dans l'UE et entraînent une mortalité prématurée. Les auteurs du rapport estiment qu'en 2010, 21 % de la population urbaine a été exposée à des concentrations de PM10 supérieures aux valeurs limites journalières les plus strictes de l'UE destinées à préserver la santé. Dans quatre Etats membres, ces limites n’ont pas été dépassées : au Danemark, en Finlande, en Irlande et au Luxembourg.

Jusqu'à 30 % de la population urbaine a été exposée à des concentrations de particules plus fines, les PM2.5, supérieures aux valeurs limites annuelles (moins strictes) de l'UE. Selon les niveaux de référence de l'OMS, qui sont encore plus stricts que ceux imposés par la législation de l'UE, respectivement jusqu'à 81 % et 95 % des citadins ont été exposés à des concentrations de particules qui dépassent les valeurs de référence fixées pour la protection de la santé humaine, ce qui souligne l'urgence de réexaminer prochainement la législation en matière de qualité de l'air.Ce sont les centres urbains et industriels d'Europe centrale et orientale, mais aussi de l'est de la France ou du nord de l'Italie, qui sont les plus mauvais élèves. Au Luxembourg, aucun dépassement n’a été signalé.

L'ozone (O3) peut être à l'origine de problèmes respiratoires et entraîner une mortalité prématurée. L'exposition à ce polluant est très élevée dans les villes ; en effet, 97 % des habitants des zones urbaines de l'UE ont été exposés en 2010 à des concentrations d'ozone supérieures au niveau de référence de l'OMS. 17 % ont été exposés à des concentrations supérieures à la valeur cible de l'UE pour l'ozone. En 2009, 22 % des terres arables en Europe ont été exposées à des concentrations d'ozone préjudiciables, ce qui s'est soldé par des pertes agricoles. Au Luxembourg, des dépassements sensibles ont été enregistrés.

Agence européenne de l'environnementLe dioxyde d'azote (NO2) est une cause majeure d'eutrophisation (croissance excessive des algues et des végétaux dans l'eau) et d'acidification, et contribue également à la formation de particules et d'ozone. En 2010, 7 % des Européens vivant en milieu urbain ont été exposés à des niveaux de NO2 supérieurs aux valeurs limites de l'UE. Dans de nombreux pays européens, les émissions d'oxydes d'azote dépassent encore les plafonds d'émission fixés par la législation de l'UE et dans le cadre des accords des Nations unies. Il s’agit de l’Autriche, de la Belgique, du Danemark, de la Finlande, de la France, de l’Allemagne, de Irlande, du Luxembourg, de Malta, des Pays-Bas et de la Suède.

Un autre sujet d’inquiétude est le benzo(a)pyrène (BaP) qui est un agent cancérogène. Une proportion considérable de la population urbaine de l'UE (20 à 29 % entre 2008 et 2010) a été exposée à des concentrations dépassant la valeur cible de l'UE, qui doit être respectée d'ici à 2013. L'augmentation des émissions de benzo(a)pyrène en Europe au cours des dernières années est donc préoccupante. Le Luxembourg semble encore épargné par cette vague.

En ce qui concerne le dioxyde de soufre (SO2), des progrès notables ont été enregistrés : les émissions ont été réduites de manière significative au cours des dernières années grâce à la législation de l'UE qui exige l'utilisation de technologies d'épuration des émissions et une plus faible teneur en soufre des carburants. 2010 a été la première année où la population urbaine de l'UE n'a pas été exposée à des concentrations de dioxyde de soufre supérieures à la valeur limite de l'UE. Au Luxembourg, aucun dépassement n’a été constaté.

Dans l'UE, les concentrations de monoxyde de carbone, de benzène et de métaux lourds (arsenic, cadmium, nickel, plomb, mercure) dans l'air extérieur sont généralement faibles, localisées et sporadiques, avec peu de cas de dépassement des valeurs limites et valeurs cibles fixées par la législation de l'UE. Néanmoins, le Luxembourg fait partie d’un groupe de 17 pays, dont les pays baltes, la Pologne et des Balkans occidentaux, où des concentrations de mercure critiques sont répandues à travers 90 % de leur écosystème. (p. 82 du rapport)