Premier sujet abordé : l’obligation pour l’Etat de rénover à partir du 1er janvier 2014 3 % des surfaces des bâtiments publics en termes d’efficacité énergétique. Claude Turmes lance ici un appel à l’Etat "de mettre en œuvre cette partie de la directive de manière honnête", en clair, de ne pas recourir à des mécanismes de compensation. Les autorités publiques doivent adopter selon lui une attitude exemplaire, mener une politique marquée par la continuité, adjuger des travaux, créer par ricochet des emplois, contribuer ainsi à la constitution d’un savoir-faire et d’une capacité d’innovation dans le domaine des technologies environnementales. Claude Turmes est convaincu que la mise en œuvre de la directive contribuera à de nouveaux investissements et à une baisse des frais de fonctionnement des entreprises, dont les liquidités seront moins grevées par l’achat de carburant fossiles.
La directive ne prévoit pas les mêmes obligations pour les communes, remarque d'handwierk, qui veut savoir si Claude Turmes pense que les communes devraient être soumises elles-aussi à l’obligation de rénover 3 % des surfaces de leurs bâtiments. La directive oblige aussi les autorités régionales, souligne Claude Turmes, et au Luxembourg, ce sont de fait les communes qui sont pour lui des autorités régionales. Selon lui, le gouvernement devrait prendre des mesures "proactives" dans le cadre du pacte climatique, en clair mobiliser des fonds que les communes devraient utiliser "de manière exemplaire".
La directive prévoit aussi que les Etats membres élaborent des stratégies pour favoriser l’investissement dans la rénovation de l’habitat et des bâtiments commerciaux. D’handwierk demande à l’eurodéputé ce que le Luxembourg devrait envisager à ce titre. Un premier pas serait la mise en place d’un nouveau cadastre qui informerait sur l’âge et l’usure comme sur le besoin d’assainissement de l’ensemble du parc immobilier, répond Claude Turmes. Il faudra par ailleurs s’entendre sur une feuille de route avec des objectifs par décennie afin qu’en 2050, l’utilisation d’un immeuble à des fins d’habitation soit neutre en termes d’émissions de CO2, ajoute-t-il. Pour atteindre ces objectifs, il faudra aussi s’entendre sur des mécanismes de soutien, glisse l’élu écologiste : les entreprises artisanales devront constamment mettre leur savoir-faire et celui de leur personnel à jour, et cela devra être soutenu.
Les compteurs intelligents qui mesureront la consommation de gaz, d’électricité et de d’eau chez le consommateur final seront accessibles aux professionnels. D’handwierk veut savoir à quoi il faudra s’attendre dans ce domaine. Pour Claude Turmes, le "smart measurement" se développera rapidement et permettra d’optimiser la consommation énergétique des immeubles tout en constituant un nouveau créneau d’activités pour l’artisanat. Mais cela ne pourra se faire que si les entreprises artisanales misent sur une remise à jour constante de leur savoir-faire dans ce domaine et gardent un contact actif avec les entreprises industrielles qui travaillent dans les domaines de l’efficacité énergétique et des matériaux de constructions.
Claude Turmes suggère également des synergies entre entreprises artisanales, architectes, ingénieurs et institutions de crédit pour offrir des rénovations énergétiques face à une clientèle qui demande de plus en plus un interlocuteur unique pour mener à bien un projet, du financement à la finition.
Pour Claude Turmes, la directive poursuit un objectif à long terme : sortir l’Europe et donc le Luxembourg de la dépendance des importations de gaz et de pétrole, lui permettre d’investir les liquidités ainsi dégagées dans des technologies qui ont un futur, créer des « emplois verts », éviter que l’inévitable renchérissement des sources d’énergies traditionnelles ne conduise à de sérieux problèmes sociaux. D’où son appel à ce que gouvernement, acteurs économiques et organisations environnementales se mettent autour d’une table pour définir une "feuille de route commune".