La Banque européenne d'investissement (BEI) a annoncé le 16 octobre 2012 le lancement de l'initiative MicroMED Tunisie, un programme de 4 millions d'euros visant à favoriser l'essor du secteur de la micro-finance dans ce pays.

Le programme MicroMED Tunisie, initié en collaboration avec la Direction luxembourgeoise de la coopération au développement, répond à un appel à l'aide émanant des pouvoirs publics tunisiens soucieux de valoriser le secteur de la microfinance à la suite du printemps arabe.

Il a pour but d'améliorer l'environnement réglementaire ainsi que la capacité des institutions de microfinance à accroître leurs activités pour satisfaire la demande, indique la BEI dans un communiqué.

Il permettra de renforcer les compétences des institutions de microfinance, d'améliorer la transparence du secteur et de faciliter l'émergence de produits financiers inclusifs adéquats, notamment au profit des jeunes entrepreneurs. Il préparera le terrain pour de futures opérations de capital-investissement ou d'émission de dette en Tunisie.

Ce programme, qui sera mis en œuvre par l'ONG "Appui au développement autonome" (ADA) au cours des cinq prochaines années, bénéficie du soutien du Fonds fiduciaire de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP), créé en 2004, qui a pour principal objectif de soutenir le développement du secteur privé dans les pays partenaires méditerranéens.

Avec des engagements qui ont atteint près de 27 millions d’euros en dix ans dans la région du Sud et de l’Est de la Méditerranée, la BEI soutient des institutions locales de microfinance qui prêtent de l’argent à plus de 800 000 emprunteurs actifs. La BEI a aussi financé 2300 micro-entreprises et PME qui ont créé 30 000 emplois et elle a apporté plus de 102 millions d’euros pour des opérations d’assistance technique visant à construire de la connaissance et des capacités afin de faire avancer l’intégration de la région.

Pendant ces 20 dernières années, la Direction luxembourgeoise de la coopération au développement a contribué à nombre de programmes en Tunisie, notamment dans les domaines de l’éducation et de la formation professionnelle avec l’objectif de soutenir le développement du pays par le progrès social. La croissance économique est un pilier tout aussi crucial du développement du pays, et la microfinance et la finance inclusive peuvent apporter des leviers considérables aux efforts allant dans ce sens. Le Luxembourg a près de 20 ans d’expérience en matière de microfinance et c’est donc en toute logique que la ministre Marie-Josée Jacobs dit avoir fait le choix de soutenir ce programme pilote.

Robert Wagener, président d’ADA, a pour sa part salué le soutien considérable de la BEI et du gouvernement luxembourgeois, qui démontre leur volonté commune de renforcer le secteur de la microfinance dans un souci de le rendre autonome. "MicroMED est une nouvelle étape pour ADA" et l’ONG se réjouit de pouvoir partager son expertise en termes de financement, de renforcement des capacités et d’innovation avec les acteurs de la finance inclusive de Tunisie.

"Le programme MicroMED Tunisie est un excellent exemple de la manière dont des partenaires peuvent s’unir au service d’un objectif supérieur, en l’occurrence la promotion de l’inclusion financière par le biais de nos projets. Grâce à notre collaboration avec l’État luxembourgeois et l’ADA, nous pouvons engranger de meilleurs résultats en contribuant plus encore au développement du secteur tunisien de la microfinance. Nous espérons pouvoir, dans un avenir proche, reproduire cette initiative prometteuse dans d’autres pays du bassin méditerranéen", a ajouté Philippe de Fontaine Vive Curtaz, vice-président de la BEI.