Les États membres de l'UE doivent agir davantage en vue d'améliorer le bien-être des animaux en transit en mettant en œuvre les règles, en contrôlant la durée des voyages et en imposant des sanctions dissuasives aux contrevenants, affirment les députés de la commission de l'agriculture dans une résolution adoptée le 11 octobre 2012. Afin de raccourcir les voyages vers les abattoirs, l'UE devrait également promouvoir le recours aux abattoirs locaux et envisager une limite européenne de 8 heures de trajet, plaident-ils encore
"Les transports sur de longues distances font souffrir les animaux et augmentent les coûts pour les consommateurs. Contrairement à la Commission européenne, nous estimons que les exigences relatives au transport des animaux doivent faire l'objet d'actions immédiates, en particulier en vue de réduire le nombre d'animaux transportés et la durée du transport", a déclaré le rapporteur Janusz Wojciechowski (ECR).
La résolution a été adoptée par 31 voix pour, 4 voix contre et 3 abstentions.
La résolution répond à l'évaluation de la Commission européenne sur les règles existantes en vigueur depuis janvier 2007. En mars 2012, le Parlement a adopté une déclaration écrite demandant une limite de 8 heures pour le transport d'animaux vers l'abattoir, et de nombreux députés ont également signé une pétition en ce sens.
L’eurodéputée luxembourgeoise Astrid Lulling (PPE) s’est réjouie par voie de communiqué de l’adoption de ce rapport d’initiative auquel elle a apporté certains amendements. Elle salue notamment le fait qu’une durée maximale de 8 heures de transport ait pu être établie, tout en regrettant que cette règle ne vaille que pour les animaux destinés à l’abattoir et non pour ceux qui sont à l’engrais. Sa revendication consistant à exclure de ces obligations plus strictes les chevaux de race et de concours, animaux qui bénéficient déjà, du fait de leur valeur, d’un traitement de faveur de leurs propriétaires, a rencontré le soutien de la majorité, ce dont l’eurodéputée se réjouit.
Le nombre d'animaux transportés dans l'UE a fortement augmenté en 2005-2009, de 70 % dans le cas des porcs par exemple. Un tiers de ces voyages ont duré 8 heures ou plus.
Afin de résoudre les problèmes persistants relatifs au bien-être des animaux pendant les transports, la législation existante dans l'ensemble des États membres doit être mise en œuvre de manière adéquate et uniforme, soulignent les députés. Il faudrait mener davantage d'inspections sur le terrain, et les sanctions nationales à l'encontre des contrevenants devraient être harmonisées et beaucoup plus dissuasives, affirment-ils.
Des mesures visant à réduire à 8 heures le temps de transport des animaux vers l'abattoir devraient être envisagées, tout en autorisant des exceptions géographiques et scientifiquement fondées pour certaines espèces, selon la commission parlementaire.
Un voyage limité à 8 heures ne suffirait cependant pas à améliorer le bien-être des animaux, qui, souvent, dépend davantage d'équipements adéquats dans le véhicule et du bon traitement des animaux, expliquent les députés.
Par conséquent, la commission parlementaire demande des améliorations, fondées scientifiquement, des conditions de transport, notamment de l'espace pour les animaux et un approvisionnement en eau.
Afin d'éviter les transports inutiles d'animaux sur de longues distances, l'UE devrait contribuer à créer des chaînes d’approvisionnement courtes et transparentes et prendre des mesures en vue de mettre fin au déclin des petits abattoirs locaux et de promouvoir le traitement de la viande au niveau local, soulignent les députés.