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Statistiques - Emploi et politique sociale
Selon Eurostat, en 2010, 17 % des salariés percevaient un bas salaire dans l'UE et 13,1 % au Luxembourg
20-12-2012


Eurostat"La proportion de bas salaires parmi les salariés s'élevait à 17 % dans l'UE27 en 2010", révèle le service de statistiques européen (EUROSTAT) dans un communiqué de presse publié le 20 décembre 2012. Ces données sont le résultat d'une recherche sur les structures salariales entreprise tous les quatre ans. Les travailleurs à bas salaires sont définis comme étant les salariés qui gagnent deux tiers ou moins du salaire horaire national brut médian, le salaire médian étant pour sa part le niveau de rémunération qui divise les salariés en deux groupes de taille identique, la moitié gagnant moins et l'autre moitié gagnant plus que le salaire médian. Ainsi, selon les calculs d'Eurostat, le seuil de bas salaire, en brut, atteignait en octobre 2010 10,2 euros en Allemagne, 10,9 euros en Belgique, 11,9 euros en Belgique et 9,2 euros en France.

Le Luxembourg se situe en dessous de la moyenne de l'UE avec 13,1 % des salariés percevant un bas salaire. La France (6,1 %) et la Belgique (6,4 %) comptent, après la Suède (2,5 %) et la Finlande (5,9 %), parmi les pays qui sont comptent le moins de récipiendaires d'un bas salaire. Au contraire, l'Allemagne (22,2 %) se classe en 7e position, parmi les pays qui abritent la plus grande part de bas salaires, entre Chypre (22,7 %) et le Royaume-Uni (22,1 %). En la matière, le trio de tête est la Lettonie (27,8 %), la Lituanie (27,2 %) et la Roumanie (25,6 %).

Eurostat a également étudié l'influence de trois facteurs sur la probabilité de disposer d'une d'un bas salaire : le sexe, le niveau d'études et le type de contrat (déterminé ou indéterminé).

"De grandes différences subsistent entre hommes et femmes s'agissant de la proportion de bas salaires", souligne Eurostat. Dans l'UE, en 2010, 21,2 % des femmes salariées percevaient un bas salaire en 2010 contre 13,3 % des salariés hommes. Dans tous les États membres sauf en Bulgarie, la proportion de femmes salariées à bas salaire était supérieure à celle des hommes.

Les plus fortes proportions pour les femmes se situaient à Chypre (31,4 %), en Estonie (30,1 %), en Lituanie (29,4 %), en Allemagne et en Lettonie (28,7 % chacun) et au Royaume-Uni (27,6 %). Les plus faibles proportions se situaient en Suède (3,1 %), en France (7,9 %), en Finlande (8,0 %) et au Danemark (9,8 %).

Le Luxembourg s’approche avec la moyenne européenne pour ce qui est des femmes, mais il fait partie des quelques pays qui montre un écart supérieur du simple au double entre hommes et femmes. En effet, dans le Grand-Duché, 20,2 % des femmes salariées perçoivent un bas salaire (contre 9,3 % pour les hommes). L'Autriche (8,2 % chez les hommes, 24,8 % chez les femmes) et la Belgique (3,3 % des hommes 10,3 % des femmes) affichent une part trois plus importante de femmes gagnant un bas salaire que d'hommes.

"Le niveau d'études joue un rôle important: plus il est faible, plus la probabilité d'être un travailleur à bas salaire est élevée", constate par ailleurs Eurostat. Ainsi, 29 % des salariés ayant un faible niveau d'études perçoivent un bas salaire, contre 19,3 % de ceux ayant un niveau intermédiaire (deuxième cycle du secondaire et éducation post secondaire non supérieure) et 6 % de ceux ayant un niveau supérieur.

L'Allemagne arrive en tête de l'Union européenne pour ce qui est de la part de salariés ayant un faible niveau d'études percevant un bas salaire. En effet, plus de la moitié (54,6 %) de cette catégorie y est concernée. Suivent la Slovaquie (51,5 %) et la Roumanie (49,4 %).

La Suède (4,2 %), la Finlande (11,5 %), la France (11,9 %) et la Belgique (13 %) sont les pays qui comptent la plus faible part de bas salaires chez les salariés ayant un faible niveau d'études. Le Luxembourg est cette fois au-dessus de la moyenne européenne avec 33,7 % de ce type de salariés qui gagnait un bas salaire. Tandis qu'avec un taux de 0,9 %, le Luxembourg compte juste après la Belgique (0,2 %) la plus faible part de salariés ayant un niveau d'études supérieur rémunérés avec un bas salaire.

"Dans l'UE27, en 2010, 31,3 % des salariés en contrat à durée déterminée percevaient un bas salaire, contre 15,7% de ceux en contrat à durée indéterminée", explique enfin Eurostat. La même différence selon le contrat est constatée dans tous les États membres à l'exception de l'Estonie et de Chypre. Les plus fortes proportions de bas salaires parmi les salariés en contrat à durée déterminée s'observent aux Pays-Bas (47,9 %), en Pologne (42,5 %) et en Allemagne (38 %). Le Luxembourg n'est pas loin derrière avec 34,6 %. La France affiche un taux de 18,1 % et la Belgique de 22,4 %.

Pour ce qui est des contrats à durée indéterminée, le Luxembourg présente un taux de 11,1 % des salariés percevant un bas salaire contre 5,2 % en France, 5,1 % en Belgique et 20,9 % en Allemagne.