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Emploi et politique sociale - Santé
Les eurodéputés de la commission EMPL se saisissent de la question de l’amiante dans un rapport d’initiative qui se concentre sur les risques pour la santé au travail
Pour Georges Bach, rapporteur fictif sur ce dossier, il s’agit d’un rapport "très courageux sans pour autant être irréaliste"
28-01-2013


Les eurodéputés de la commission Emploi et Affaires sociales ont adopté le 23 janvier 2013 un rapport d’initiative rédigé par Stephen Hughes (S&D) portant sur les risques liés à l’amiante pour la santé au travail et les perspectives d’élimination complète de l’amiante encore existante.

Le rapport passe en revue les différents domaines dans lesquels l’Union européenne peut intervenir. Il se prononce pour une politique qui protège efficacement les travailleurs et la population. Il constate que des millions de tonnes d’amiante présents dans des bâtiments ou des équipements continuent à représenter un danger pour la santé en Europe.

La résolution qui sera soumise au vote en plénière appelle la Commission européenne à mettre en place une stratégie cohérente. Mais elle préconise aussi l’établissement d’un cadastre des bâtiments contenant de l’amiante, tout en appelant à assurer la qualification et la formation des travailleurs chargés du désamiantage, à veiller à une meilleure indemnisation des maladies professionnelles causées par l’amiante, é mettre fin aux dérogations qui permettent l’importation d’amiante chrysotile dans l’Union européenne et à interdire les exportations de déchets contenant de l’amiante vers les pays en voie de développement.

La Confédération européenne des syndicats a salué un rapport qui correspond selon elle largement aux orientations qu’elle défend avec les organisations de victimes de l’amiante dans différents pays.

"Avec ce rapport d’initiative très courageux sans pour autant être irréaliste, nous avons fixé comme objectif pour 2028 de vivre dans une UE sans amiante", résume Georges Bach, rapporteur fictif sur le dossier

L’eurodéputé luxembourgeois Georges Bach (PPE) était rapporteur fictif pour son groupe parlementaire sur ce dossier dont le Parlement européen s’est saisi en février 2012 et qui a rencontré le large soutien des membres de la commission EMPL puisqu’il a été adopté par quarante voix pour, deux contre et une abstention. 

"Ce sujet me tient énormément à cœur", a expliqué Georges Bach par voie de communiqué. A ses yeux, il est en effet "grand temps que ce poison qui nous vient du passé passe enfin sous contrôle et qu’il y ait plus de transparence en la matière". L’ancien syndicaliste est en effet conscient que l’amiante reste un problème important au Luxembourg, où 2155 travailleurs sont actuellement soumis au risque d’être en contact avec de l’amiante.

Georges Bach, qui a introduit un amendement demandant la création de registres publics relatifs à l’amiante, veut être certain que personne ne soit plus livré à ce danger invisible sans le savoir. Et il se réjouit qu’un compromis ait pu être trouvé pour que le dépistage et l’enregistrement de la présence d’amiante soit obligatoire et que la création de registres publics soit elle aussi prévue.

Georges Bach ne perd pas de vue non plus que le nombre de personnes qui souffrent de maladies dues à l’amiante ne cesse d’augmenter en raison du très long temps de latence de ce matériau. "Il est de notre devoir de veiller à ce qu’il n’y ait pas en plus de nouvelles contaminations", estime Georges Bach qui s’est engagé tout au long des travaux pour faire en sorte que des formations soient prévues pour que les jeunes travailleurs soient informés des risques qu’ils courent au contact de l’amiante, que, bien souvent, ils ne savent pas identifier. Les parlementaires appellent donc dans leur résolution à mettre en place des exigences minimales pour garantir des qualifications obligatoires en matière d'amiante chez les ingénieurs civils et les architectes, ainsi que les employés de sociétés de désamiantage agréées.

Enfin, l’eurodéputé luxembourgeois souligne l’importance de la mise en place de plans d’actions harmonisés dans les différents Etats membres. A cette date, pointe Georges Bach, seule la Pologne a mis sur la table un plan d’action national qui prévoit que l’amiante soit éliminée du pays d’ici 2032. "Avec ce rapport d’initiative très courageux sans pour autant être irréaliste, nous avons fixé comme objectif pour 2028 de vivre dans une UE sans amiante", résume le parlementaire, ce qui implique qu’il va falloir faire les efforts nécessaires pour prendre en main le problème de l’amiante.