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Des élus verts européens, parmi lesquels Claude Turmes, plaident pour "une coopération franco-allemande sur l'énergie pour relancer l'Europe"
22-01-2013


Verts/ALEJürgen Trittin, président du parti vert allemand (Die Grünen), Rebecca Harms, députée européenne, co-présidente du groupe des Verts/ALE au Parlement européen, Yannick Jadot, député européen (Europe Ecologie les Verts) et Claude Turmes, député européen luxembourgeois, vice-président du groupe des Verts/ALE au Parlement européen, ont publié dans différents journaux européens une tribune à l’occasion du cinquantième anniversaire du traité de l'Elysée entre l'Allemagne et la France.

Ce cinquantième anniversaire du traité de l'Elysée, qui est fêté ce 22 janvier 2013, est pour les auteurs "l'occasion de se féliciter du chemin parcouru après deux guerres mondiales en moins de 30 ans". Mais "au moment où les égoïsmes nationaux priment sur l'intérêt général européen, la responsabilité de ces deux grandes nations (la France et l’Allemagne, ndlr) est de redonner une perspective au projet européen et de mettre en place des réponses efficaces à la crise économique, sociale, écologique et politique qui nous frappe. 60 ans après la création de la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier". Et ici, "la solution doit à nouveau venir de l'énergie."

L’énergie est devenue pour les auteurs du texte le "talon d'Achille" de l’Europe. "Sa facture énergétique vis-à-vis du reste du monde a dépassé 500 milliards d'euros l'année dernière, soit 4 % de son PIB", constatent-ils, alors que les prix continuent de monter. Selon eux, "près de 100 millions d'Européens souffrent de précarité énergétique" et "nos infrastructures énergétiques arrivent en fin de vie et des investissements gigantesques sont nécessaires". Bref, "plus que jamais notre futur dépend de nos choix énergétiques présents".

L’Europe a selon eux perdu le leadership dans la lutte contre le changement climatique, le marché du carbone s’est écroulé et "l'ébriété énergétique n'a pas été combattue". Les filières européennes de l’énergie renouvelable sont elles aussi "durement touchées". Et ils regrettent que "les éco-technologies ne soient toujours pas au centre d'une politique industrielle commune" et que "l'Europe continue d'entretenir une double dépendance aux énergies fossiles et au nucléaire".

Il faudrait donc lancer une initiative européenne sur l'énergie. Celle-ci serait "fondée sur les économies d'énergie et les renouvelables" et "serait le levier d'une nouvelle révolution industrielle tout en apportant des réponses concrètes aux besoins d'emplois et de pouvoir d'achat des citoyens européens."

Pour y arriver, les signataires du texte misent sur la coopération franco-allemande d’abord, mais aussi sur une victoire rouge-verte aux élections législatives allemandes du 22 septembre 2013, puisqu’à ce moment, "deux coalitions de même nature gouverneraient de chaque côté du Rhin".

L’Allemagne et la France partagent selon les élus verts des défis similaires : une même dépendance des importations de pétrole, ce qui implique un effort considérable sur la mobilité et les infrastructures de transport. Ils mettent par ailleurs l'abandon du nucléaire en Allemagne à un même niveau avec la réduction de 75 à 50 % de la part du nucléaire dans l'électricité en France d'ici 2025. Pour eux, il s’agit d’un "effort de transition" qui donne "l'occasion de démontrer que le soutien aux technologies des énergies renouvelables est une opportunité pour l'industrie et pour l'emploi, avec déjà 400 000 emplois crées en Allemagne." Les signataires de cette tribune revendiquent "la mise en place d'un marché commun de l'électricité, déjà dans le centre-ouest européen, pour garantir un approvisionnement efficace et respectueux des consommateurs" et que "les deux pays affichent des objectifs convergents pour l'efficacité énergétique et notamment la rénovation thermique des bâtiments".

Ce sera "la 3e révolution industrielle" qui sera ainsi lancée, et il s’agira de la financer sans imposer des charges inutiles aux consommateurs en ranimant après les élections allemandes "le système d'échange de quotas d'émission de CO2 par un objectif de réduction de 30 % de nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020".

Misant sur le poids économique et politique de la France et de l’Allemagne, les signataires prônent des "partenariats industriels" pour faire face à la Chine et  permettre "de nouveaux investissements dans le secteur de la fabrication des modules solaires". Ils prônent aussi une "coopération renforcée entre les institutions de financement, à commencer par la Kreditanstalt für Wiederaufbau et les coopératives de l'énergie côté allemand, la Caisse des Dépôts et Consignations, la future Banque Publique de l'Investissement et les sociétés d'économie mixte côté français". La coopération franco-allemande devra aussi "jouer au niveau européen pour mobiliser les fonds disponibles et lancer de nouvelles initiatives telles que les Green Projets Bonds de la Banque européenne d'investissement".

"Une coopération franco-allemande sur l'énergie doit être plus qu'un ajustement des échanges d'électricité", expliquent en conclusion les élus verts. Pour eux, "c'est notre entrée véritable dans le monde nouveau de l'après-pétrole". Au-delà de la paix, dans un monde en plein changement, il faut selon eux "renouer tous ensemble avec le progrès et la prospérité partagés », et eux, les Verts, veulent y jouer leur rôle « dans chacun de nos pays et au niveau européen".