Le 28 février 2013, la Commission européenne proposait un train de mesures en matière de "frontières intelligentes" afin "d’accélérer, de simplifier et de renforcer les procédures de vérification aux frontières pour les étrangers qui se rendent dans l’Union". Ce train de mesures comprend un programme d’enregistrement des voyageurs (RTP) et un système d’entrée/sortie (EES) qui, selon la Commission, "faciliteront la vie des voyageurs fréquents provenant de pays tiers lorsqu’ils se présenteront aux frontières extérieures de l’espace Schengen, et accroîtront la sécurité aux frontières de l’Union".
Le 6 mars 2013, à la veille d’un conseil JAI à l’occasion duquel la Commission entend présenter ces propositions aux ministres en charge des Affaires intérieures et de l’Immigration, la section jeune du parti écologiste, déi jonk gréng, a exprimé par voie de communiqué son inquiétude au sujet de ce projet, évoqué comme une "politique à la big brother", et a appelé le gouvernement à afficher une claire opposition à ce paquet législatif dès qu’il sera présenté au Conseil.
Ce paquet législatif prévoit l’introduction d’un système d’entrée/sortie de l’UE qui va enregistrer la date et le lieu d’entrée et de sortie de tous les ressortissants de pays tiers qui se rendent dans l’Union, rappellent les jeunes écologistes qui ajoutent que l’on réfléchirait aussi à l’utilisation d’empruntes digitales numériques. Autant de données qui seront enregistrées dans une base de données à l’échelle de l’UE, ce qui signifie, pour déi jonk gréng, "jeter par-dessus bord les principes fondamentaux de la protection des données au nom de la simplification des procédures d’entrée et de sortie".
La mise en œuvre de ces propositions impliquerait en pratique la création d’une énorme base de données sur les étrangers, sans compter que les frontières extérieures vont à l’avenir être surveillées à l’aide de drones et autres technologies de surveillance visant les réfugiés, dénoncent déi jonk gréng qui se disent "horrifiés" par la proposition de la Commission. A leurs yeux, en renforçant les mesures de sécurité, on place tout voyageur non pas sous la présomption d’innocence, mais sous la présomption de culpabilité. Or, les jeunes écologistes luxembourgeois s’opposent à ce que tout voyageur doive prouver son innocence en délivrant toutes les données le concernant.