Dans le cadre de la stratégie Europe 2020, l’UE s’est fixé des grands objectifs chiffrés à atteindre, entre autres en matière d’éducation. Il s’agit d’atteindre d’ici 2020 un taux de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur de plus de 40 % et un taux de décrochage scolaire de moins de 10 %. De grands objectifs déclinés au niveau national en fonction de la situation des différents pays.
Le Luxembourg s’est fixé en matière de décrochage scolaire un objectif qui correspond à celui établi au niveau européen. En revanche, ainsi que le gouvernement l’a indiqué dans son Plan national de réforme de 2012, le Luxembourg veut atteindre une proportion de 66 % de jeunes de 30 à 34 ans diplômés de l’enseignement supérieur d’ici 2020. Un objectif qui peut sembler très ambitieux mais qui est lié à la spécificité du marché du travail luxembourgeois qui attire de nombreux diplômés étrangers. Ainsi, au Luxembourg, si 30 % des personnes âgées de 25 à 64 ans sont diplômées de l’enseignement supérieur, parmi les personnes nées au Luxembourg, seulement 22 % sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur, tandis que cette proportion est de 40 % chez les personnes nées à l’étranger.
Dans le cadre du semestre européen, la Commission va évaluer les mesures prises par les Etats membres afin de se rapprocher de ces objectifs, et ces derniers vont se voir adressées des recommandations tenant compte, entre autres, des efforts à faire pour y parvenir.
Le 11 avril 2013, Eurostat a livré les derniers chiffres correspondant à ces deux indicateurs pour 2012. Des données collectées dans le cadre de l’enquête sur les forces de travail dans l’UE, qui fournit des données concernant la situation et les tendances sur le marché du travail de l’UE.
Il en ressort que la majorité des États membres de l’Union européenne ont réalisé des progrès sur la voie des objectifs de la stratégie Europe 2020 en matière d’éducation.
La proportion moyenne de jeunes quittant l’école prématurément dans l’UE est passée de 13,5 % en 2011 à 12,8 % l’année suivante. En 2012, 35,8 % des citoyens de l’UE âgés de 30 à 34 ans possédaient un diplôme de l’enseignement supérieur, contre 34,6 % l’année précédente.
Toutefois, observe la Commission, il subsiste encore de grandes disparités entre les États membres et entre les hommes et les femmes.
Dans douze États membres (Autriche, Danemark, Finlande, Irlande, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède), les taux de décrochage scolaire se situent désormais sous la barre des 10 % correspondant à l’objectif d’Europe 2020. Il s’agit d’une première pour l’Irlande.
C’est en Espagne (24,9 %), à Malte (22,6 %) et au Portugal (20,8 %) que les taux d’abandon des études sont les plus élevés, mais ces pays ont accompli des progrès par rapport à 2011.
En Allemagne, en Grèce, en Irlande, en Lettonie et au Royaume-Uni, ces taux ont diminué d’au moins un point de pourcentage, tandis qu’ils ont augmenté en Bulgarie, à Chypre, en Hongrie, au Luxembourg, en Pologne, en République tchèque, en Slovaquie, en Slovénie et en Suède.
Au Luxembourg, où le taux de décrochage scolaire était de 8,1 % en 2012, la hausse a été de 1,9 point de pourcentage en un an, ce qui est de loin la plus forte hausse observée sur cette période dans toute l’UE.
Dans l’ensemble, les filles font mieux que les garçons, à l’exception de la Bulgarie : le taux de décrochage scolaire des filles est inférieur de 24 % à celui des garçons. C’est à Chypre (+ 58 %), en Lettonie (+ 57 %), au Luxembourg (+ 57 %) et en Pologne (+ 55 %) que l’écart est le plus grand : le taux d’abandon des garçons y est plus de deux fois supérieur à celui des filles. Ainsi, au Luxembourg, le taux de décrochage des filles était-il de 5,5 % en 2012, contre 10,7 % pour les garçons.
En 2012, la proportion de personnes âgées de 30 à 34 ans titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur dépassait l’objectif d’Europe 2020, soit 40 %, dans douze États membres (Belgique, Chypre, Danemark, Espagne, Finlande, France, Irlande, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède). L’Irlande est le seul pays de l’UE à avoir franchi le cap des 50 %.
Au Luxembourg, le taux de jeunes diplômés était de 49,6 %, alors qu’il était de 46,1 % en 2010 et de 48,2 % en 2011. Loin donc des 66 % visés.
La Pologne et la Slovénie devraient franchir la barre des 40 % l’an prochain. Les taux de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur restent peu élevés en Italie (21,7 %), à Malte (22,4 %), au Portugal (27,2 %), en République tchèque (25,6 %), en Roumanie (21,8 %) et en Slovaquie (23,7 %). Fait préoccupant, le taux enregistré en Bulgarie (26,9 %), déjà faible, a légèrement baissé en 2012.
Dans l’ensemble, la proportion de femmes diplômées de l’enseignement supérieur dépasse de 27 % celle des hommes. La Lettonie (+ 85 %), l’Estonie (+ 79 %), la Slovénie (+ 68 %) et la Bulgarie (+ 67 %) sont les pays dans lesquels les différences entre les femmes et les hommes sont les plus marquées. Au Luxembourg, qui fait exception sur ce point, la tendance est inverse, puisque le taux de jeunes diplômés est plus élevé chez les jeunes hommes (50,4 %) que chez les jeunes femmes (48,9 %).