"Les derniers grands sondages montrent que le projet qu’est l’Union européenne n’a plus la cote auprès des citoyens qui sont insécurisés ou en colère contre les gouvernements de l’UE, la plupart dominés par des majorités de droite et/ou libérales. Leur grande question est : pourquoi ne sortons-nous pas de la crise ?" C’est sur la base de ce questionnement et du constat que la crise se règle aux frais des simples citoyens que le député européen Claude Turmes (Verts/ALE) a donné, sur le parvis de la Banque européenne d’investissement, le coup d’envoi de son "Tour de Luxembourg", qui le mènera entre le 13 et le 18 mai 2013 de par le Luxembourg sous l’égide du slogan "Du bass Europa", "L’Europe, c’est toi".
Claude Turmes voit sa campagne comme un antidote à la manière dont la Commission européenne communique sur l’UE, une manière qu’il taxe de "propagande". Pendant une semaine, il veut "aller chez les gens pour discuter avec eux du projet européen" sous quatre angles : l’innovation, l’intégration, l’agriculture et la viticulture et la démocratie.
Claude Turmes, convaincu que l’on ne pourra sortir de la crise que grâce à la croissance durable par l’innovation, entend donc se rendre dans des entreprises innovantes comme AB, Hein, SES, Centre de médecine biologique à Belval et un exemple d’assainissement énergétique à l’exemple du chantier Witry à Herborn, où il rencontrera à chaque fois les promoteurs et acteurs de projets innovants. Côté intégration, il visitera les ateliers de personnes handicapées "Jardins de Wiltz" et le projet pour jeunes sans emploi, l’Atelier Schlaifmillen. Il a l’intention d’aller dans des écoles. Les lycées "Schengen" à Perl et "Nic Biever" à Dudelange sont ainsi prévus, pour discuter avec les jeunes. Et comme il juge que l’agriculture et la viticulture sont toujours des secteurs importants de l’économie du pays, une halte est prévue au Lycée technique agricole d’Ettelbrück, tout comme il y aura des rencontres avec des agriculteurs et des viticulteurs. Le soir, le tour fera des haltes pour donner des conférences à Sandweiler et à Lorentzweiler, et le stand sur le marché du samedi du Knuedler ne manquera pas non plus.
Son tour par le pays lui permettra, explique Claude Turmes, de tirer le bilan de ses rencontres, de juger de l’atmosphère dans le pays autour du projet européen. Il ne s’agit pas encore d’entrer en campagne électorale, mais de dialoguer avec les citoyens, de les écouter, "une partie normale de mon travail", insiste-t-il, "car c’est à partir des discussions sur leurs problèmes que naissent les positions des Verts". S’y ajoute qu’il "est nécessaire de sortir de la coquille bruxelloise". Claude Turmes voit aussi sa démarche comme une contribution à 2013 Année européenne des citoyens, qui, pour lui, n’a jusque là été qu’un "show".
Claude Turmes a profité de la rencontre avec la presse pour commenter les orientations du dernier G7 des ministres des Finances des 10 et 11 mai 2013 à Aylesbury au sujet de l’évasion fiscale. Pour lui, la crise a rendu les riches encore plus riches et les citoyens plus pauvres. Il est donc nécessaire à ses yeux de combattre l’évasion fiscale. Le Luxembourg en a en partie vécu, et c’est bien qu’il aille dans la direction de l’échange automatique d’informations. Cela permettra à la place financière de devenir un élément utile qui contribuera par ses investissements à l’économie de l’UE. Par ailleurs, l’extension du champ d’application de la directive sur la fiscalité de l’épargne permettra de taxer les produits de pointe vers lesquels les investisseurs se sont "depuis longtemps rabattus", ce que les autres pays de l’UE ne pouvaient plus accepter. "Mais le Royaume Uni joue ici un rôle ambigu", a mis en avant Claude Turmes, qui soupçonne les Britanniques de vouloir attirer les Luxembourgeois et les Suisses vers une solution qui inclurait entre autres les trusts et les multinationales dans le champ d’application de la directive, tout en cherchant une solution qui leur permettrait de ne pas les taxer chez eux.