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Economie, finances et monnaie - Emploi et politique sociale
Selon Jean-Claude Juncker, la crise économique est née "de la trahison des principales vertus de l'économie sociale et de marché"
11-06-2013


LJean-Claude Juncker et son homologue grec, Antonis Samaras, le 11 juin 2013 à Athènesors de sa visite officielle en Grèce, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a fait plusieurs déclarations sur la crise dans la zone euro et la situation de la Grèce.

Un communiqué de presse diffusé par le gouvernement luxembourgeois fait état de ses propos à l’issue de son entrevue avec son homologue grec, Antonis Samaras, qui a eu lieu le 11 juin 2013.

Les deux chefs de gouvernement ont souligné que la crise en Grèce est loin d'être terminée, mais aussi constaté que des premiers signes de redressement commencent à se faire sentir, notamment au niveau de la consolidation des finances publiques. Ils ont également observé des signes précurseurs qui laissent présager un retour à la croissance en Grèce dès 2014.

Jean-Claude Juncker a pour sa part expliqué que "grâce aux efforts et grâce au courage appliqué du peuple grec, nous pouvons envisager avec beaucoup d'optimisme l'avenir de la Nation grecque et l'amélioration des conditions de vie des citoyens". Et le Premier ministre de continuer : "les progrès que le Grèce a accomplis sont impressionnants sur un certain nombre de points - un regain de productivité, une amélioration très nette de la compétitivité de l'économie et énormément  de réformes y compris structurelles". Jean-Claude Juncker a ajouté qu'il repartait de Grèce "avec beaucoup d'optimisme" mais pas avec "le sens du devoir accompli" dans la mesure où " tout le travail n'a pas encore été fait, ni du côté grec, ni du côté de la zone euro".

Pour ce qui est du chômage des jeunes, particulièrement grave en Grèce avec 60 % de jeunes de moins de 25 ans sans travail, le Premier ministre luxembourgeois s'est dit favorable à un avancement des aides décidées par le Conseil européen du 22 mai 2013. Au lieu de répartir ces aides de 6 milliards d'euros sur la période prévue 2014 à 2020, Jean-Claude Juncker a plaidé pour que ces fonds soient versés au cours des années 2014 et 2015 et qu'une bonne partie en soit attribuée à la Grèce. Jean-Claude Juncker a ainsi appelé la Commission européenne à assister la Grèce pour "la mise en place de programmes spécifiques de lutte contre le chômage des jeunes et de prendre comme année de référence pour l'attribution des aides non pas l'année qui ne fait pas de sens, c'est-à-dire 2010, mais de prendre l'année au cours de laquelle le chômage de masse a vraiment pris son envol en Grèce".

Par ailleurs, l’AFP relate dans une dépêche des déclarations "du Premier ministre luxembourgeois et vétéran européen Jean-Claude Juncker" faites le soir du 10 juin 2013 devant les principaux responsables du gouvernement grec à Athènes. Il y prône une "calinothérapie" entre pays européens pour ressouder leur continent en déclin et le sauver face à une crise qui "vient des Etats-Unis" et qui est née selon lui "de la trahison des principales vertus de l'économie sociale et de marché".  Face à cela, l'idée européenne est pour lui un "rempart contre la guerre".

"Nous avons en Europe omis de nous intéresser aux autres, nous avons perdu le sens de l'amour des autres, que savez-vous, vous, les Grecs des Finlandais du nord, de la Slovaquie ? Rien", a-t-il dit. "Nous avons conçu un système où tout le monde parle et codécide sans connaître la situation des autres, il faudra que nous réapprenions à nous aimer les uns les autres (...) C'est un processus long", a-t-il aussi dit, cité par l’AFP.

Mettant en garde contre les populismes, Jean-Claude Juncker a appelé les jeunes à se garder de voter aux élections européennes de mai 2014 en guise de contestation pour les partis extrémistes en guise et appelé à l'accélération de la mise en place d'un gouvernement économique au sein de la zone euro.