Le 6 août 2013, la Commission européenne a publié un communiqué de presse dans lequel elle déclare essentiel d'agir rapidement pour réduire les énormes différences de prix qu’elle observe entre Etats membres concernant le tarif des communications nationales sur réseau mobile.
Le pays de l’UE dans lequel le tarif moyen de ces communications est le moins élevé est la Lituanie. Une minute de communication y coûte 1,9 cent. Le pays dans lequel les consommateurs dépensent en moyenne le plus pour une minute de communication est les Pays-Bas, avec une minute à 14,7 cents. Ce qui permet à la Commission européenne de titrer son communiqué de presse : "Le prix des appels téléphoniques varie de 774 % entre pays de l'UE".
La moyenne européenne s’établit à 9,1 centimes par minute d’appel. Au-delà et en-deça de cette moyenne, les prix varient fortement, avec une tendance, à première vue, aux prix plus faibles dans les "nouveaux" Etats membres de l'UE et aux prix hauts dans les anciens.
"Ces écarts de prix ne s’expliquent pas par des différences de qualité ou de prix de revient des services, ni par des différences de pouvoir d'achat entre les États membres", fait toutefois remarquer la Commission européenne.
Certes, la Lituanie, la Roumanie (2,2 centimes par minute), la Lettonie (3,5) et la Bulgarie (4,4) offrent les prix les plus avantageux. A l’autre extrémité, les Pays-Bas, le Luxembourg (14,6 centimes par minute) et la Belgique (13,8) forment le trio des pays où passer une communication nationale sur réseau mobile coûte en moyenne le plus cher. Néanmoins, les Finlandais (6,1 centimes par minute) déboursent moins que les Estoniens (6,7), et les Italiens (6,9) moins que les Slovaques (9,1) et les Slovènes (10,6). De même, les Espagnols doivent payer 13,3 centimes par minute tandis que leurs voisins portugais déboursent "seulement" 7,6 centimes.
Le consommateur luxembourgeois doit pour sa part payer le deuxième prix moyen le plus élevé de l’UE, bien plus que les consommateurs allemands (8,8), et davantage que les consommateurs français (12,7) et belges (13,8).
La Commission européenne souligne que de tels écarts de prix au sein du marché unique européen sont une anomalie. "Pour les autres catégories de biens et services de base, [ils] sont beaucoup plus faibles", dit-elle en citant plusieurs exemples. Le prix d’un litre de lait ne varie que de 0,69 à 0,99 euro dans l'UE, soit une différence de prix de 43 %. Le prix d’un iPad connaît pour sa part des écarts de 11 % seulement.
La vice-présidente de la Commission européenne et commissaire en charge de la société numérique, Nelly Kroes s’est dit en tout cas déterminée à œuvrer à ramener les écarts de prix dans une fourchette plus raisonnable, par le renforcement du marché unique dans le secteur. "Ces chiffres montrent clairement que les 28 marchés nationaux des télécommunications que compte l'Europe aujourd'hui ne constituent pas un avantage pour les consommateurs comme le ferait un marché unique. Il est donc essentiel pour toute l’UE d'agir rapidement pour mettre en place un véritable marché unique, afin que notre continent soit véritablement connecté", a-t-elle déclaré.