Dans un flash sur la conjoncture publié le 28 août 2013, le STATEC constate que la zone euro sort après un an et demi de la récession, mais souligne aussi que ce "rebond plus fort qu’escompté" s'inscrit "dans un contexte conjoncturel qui reste difficile".
Selon Eurostat, le PIB de la zone euro s'est accru de 0,3 % au 2e trimestre 2013. L'Allemagne y contribue beaucoup, grâce au redressement de sa production industrielle et une croissance du PIB de 0,7 %. La France affiche elle aussi une croissance de 0,5 %, et dépasse ainsi les attentes. Dans les pays en crise comme l’Espagne ou le Portugal, "la tendance globale est celle d'une moindre détérioration de l'activité". Les Pays-Bas par contre inquiètent, avec un recul de 0,2 %. Reste que, selon les prévisions de la Commission européenne de mai 2013, la zone euro devrait connaître un recul du PIB de 0,4 % sur l'ensemble de 2013, et ce seulement à condition "que la croissance s'élève de nouveau à 0,3 % sur les deux trimestres restants de 2013, ce qui est loin d'être acquis", écrit le STATEC.
D'autre part, le contexte conjoncturel reste "très difficile". Les indicateurs de confiance des entrepreneurs de la zone euro ne se situent pas encore à des niveaux compatibles avec une croissance soutenue, même s’ils se sont améliorés. La confiance des ménages, qui se redresse progressivement, demeure lourdement affectée par le niveau historiquement élevé du chômage. Car, met en exergue le STATEC, "le contexte macroéconomique européen reste marqué par des politiques budgétaires restrictives qui devraient continuer à contraindre la demande intérieure".
Le Luxembourg ne suit pas entièrement cette tendance positive, pense le STATEC, qui ne présente pas de chiffres sur le PIB, mais se réfère à la production industrielle. Celle de la zone euro s’est un peu redressée au 2e trimestre 2013, alors que la production industrielle du Luxembourg reste « toujours tendanciellement orientée à la baisse à l'issue du mois de juin (données estimées pour ce dernier mois), et ce "malgré la remontée des opinions des industriels luxembourgeois depuis mai". En fait, la plupart des branches industrielles du Luxembourg sont en croissance. Mais ce n’est pas le cas pour les plus importantes que sont la sidérurgie, la fabrication de machines et équipement, l'industrie textile et l'énergie.
La production des entreprises du secteur de la construction affiche elle aussi un recul de plus de 8 % par rapport à l'année passée sur l'ensemble des 5 premiers mois, en partie dû à un niveau d'activité extrêmement faible au 1er trimestre, lui-même lié aux conditions météo difficiles, mais aussi à une dégradation d'ordre conjoncturel. Dans la zone euro, la production du secteur de la construction accuse un repli de l'ordre de 4 % sur un an au 1er semestre 2013.
Autre signe problématique au niveau de la consommation : le recul au Luxembourg de 2 % sur le 2e trimestre et de 7 % sur un an des nouvelles immatriculations de voitures particulières. Or, cet indicateur avait bien résisté à la conjoncture morose de 2011 et 2012 comparé aux autres pays européens. Dans la zone euro par contre, on constate un rebond des immatriculations au 2e trimestre, après deux années de baisse continue.
Les dépôts bancaires, hors établissements de crédit et administrations publiques, affichent une progression relativement forte au cours du 1er semestre 2013, signale enfin le STATEC. Entre la fin de décembre 2012 et la fin de juin 2013, ils ont augmenté d'environ 14 %. Quatre cinquièmes environ de cette progression sont à mettre sur le compte des sociétés financières (hors banques), majoritairement constituées d'organismes de placement collectifs. Les dépôts de sociétés non financières sont eux aussi en croissance soutenue.
Les dépôts des ménages n’ont crû que de 2 % environ sur l'ensemble du 1er semestre, avec une légère baisse au cours du 2e trimestre (- 0,3 %). Ce léger repli, entre la fin mars et la fin juin, est la résultante de mouvements divergents : une hausse de 0,9 % pour les ménages résidents du Luxembourg, une baisse de 2 % pour ceux des autres pays de la zone euro et une stabilisation pour ceux du reste du monde.
Moins de postes vacants ont été déclarés à l'ADEM. Au 2e trimestre 2013, 2 355 offres d'emploi (ou postes vacants) ont été recensées auprès de l'ADEM, contre 2 445 au 1er trimestre. Le nombre de nouvelles offres reste cependant encore relativement élevé au début de 2013, estime le STATEC qui parle d’un "net rebond des nouvelles offres au 2e trimestre". Les branches les plus intensives en offres d'emploi restent l'Horeca et les services aux entreprises. L'industrie, la construction, les transports et l'administration publique affichent par contre les taux les plus faibles.
L'inflation a sensiblement reculé en juillet, passant de 2,1 % sur un an en juin à seulement 1,8 %. Plusieurs phénomènes sont à l'origine de cette modération : la fin de certains effets de base liés à des hausses de prix en juillet 2012 (services financiers, bière) ; des baisses de prix pour certains produits alimentaires, comme par exemple les fruits frais ou le poisson de salaison ; un effet lié aux soldes bien plus important cette année en juillet que sur les années précédentes, qui a considérablement impacté les prix de plusieurs catégories de vêtements, des articles de voyage, de la bijouterie, etc,, des signes pour "une conjoncture moins porteuse en matière de consommation des ménages".
Les recettes fiscales de l’Etat ont par contre augmenté de 5,5 % sur les 7 premiers mois. Entre janvier et juillet 2013, l’Etat a encaissé 7,2 milliards d’euros de recettes fiscales (hors cotisations sociales), soit 379 millions d’euros de plus qu’il y a un an sur la même période, "ce qui est en ligne avec la prévision budgétaire (+ 4,7 %) du gouvernement pour l'ensemble de l'année", précise le STATEC. Les impôts perçus sur les entreprises ont significativement baissé (-16 % sur les 7 premiers mois) mais cette moins-value de 196 millions d’euros a été compensée par la hausse des impôts sur les ménages qui ont augmenté de 222 millions d’euros suite à des augmentations des taux d'impositions, écrit le STATEC. La hausse de 16 % des recettes de TVA est due pour moitié à la TVA en matière de commerce électronique, recette qui diminuera fortement à partir de 2015. La taxe d’abonnement affiche aussi un gain de 16 % en lien avec la bonne performance des OPC au 1er semestre 2013.