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Droits fondamentaux, lutte contre la discrimination
A l’initiative de la ministre belge Joëlle Milquet, 17 pays européens sont venus à Rome pour soutenir la ministre italienne, Cécile Kyenge, victime de racisme, se mobiliser contre le racisme et proposer un Pacte européen pour la diversité réussie
23-09-2013


CecileKyenge  (Source: Gouvernement itatlien)A l’initiative de la vice-Première ministre, ministre de l’Intérieur et de l’Egalité des chances belge, Joëlle Milquet, les ministres et représentants de 17 Etats membres de l’Union européenne (l'Autriche, la Belgique, la Bulgarie, Chypre, la Croatie, la Grande-Bretagne, la Grèce, la France, l’Irlande, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, le Portugal, la Roumanie et la Suède),  soutenus par ailleurs par cinq autres États membres (la Hongrie, les Pays-Bas, l’Espagne, la Slovénie et le Luxembourg), se sont réunis le 23 septembre 2013 à Rome autour de leur collègue, la ministre italienne de l'Intégration Cécile Kyenge, qui a été ces derniers mois victime d'actes de racisme inacceptables, pour lancer un appel fort de rejet du racisme en Europe.

Depuis sa désignation au poste de ministre de l'Intégration, Cécile Kyenge s'est vue traiter d'orang-outang par un sénateur de la Ligue du Nord, parti opposé à l'immigration, et elle a reçu des bananes au cours d'un meeting. Ce sont ces actes choquants qui ont conduit la ministre belge à prendre l’initiative de réunir ses homologues à Rome. C'est d’ailleurs la première fois que des ministres européens se sont réunis de cette manière, en dehors des réunions formelles, pour se mobiliser ensemble, contre le racisme et qu'ils prennent une initiative collective sans procédures antérieures longues et diplomatiques.

Les ministres ont  présenté à la presse, après une réunion de travail, une Déclaration importante qui déplore que "malgré les engagements en droit, nombreuses sont encore les personnes en Europe qui sont victimes du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie (…)".

Selon l’Agence des droits fondamentaux, en Europe, 1 personne sur 4 issue d’un groupe minoritaire a été confrontée à un crime à caractère raciste. De plus, entre 57 % et 74 % de l’ensemble des agressions et menaces, dont les groupes minoritaires ethniques ont été victimes, ne sont pas signalées à la police.

Parce que l’intolérance et la xénophobie ne peuvent rester sans action ni réaction, la Déclaration de Rome se termine par un appel  à préparer, négocier et approuver une proposition pour un "Pacte 2014-2020 pour une Europe de la diversité et la lutte contre le racisme". "Nous pensons qu’il serait opportun qu’un tel pacte soit approuvé au plus tôt, poursuivent les 17 pays signataires. Ce sera un pacte entre les Etats membres, entre les Etats membres et les institutions européennes, entre les autorités et les citoyens et entre les citoyens entre eux."

Une rencontre avec la commissaire en charge de la justice et des droits fondamentaux, Viviane Reding, est proposée pour préparer le texte qui devrait être un texte d'engagement à la fois public et citoyen pour créer et construire au quotidien  l'Europe de la tolérance et de la diversité positive.

Les responsables politiques doivent être, selon la Déclaration, "des modèles d’unité, d’acceptation de la diversité et de la tolérance et non des acteurs de divisions et d’intolérance".

Le texte suggère qu’avec le soutien de la Commission, il faudra ouvrir ce "Pacte 2014-2020 pour une Europe de la diversité et la lutte contre le racisme" à chaque Etat, institution publique, association, ONG et citoyens européens qui pourront ainsi, via notamment les réseaux sociaux et internet, s'y engager, le promouvoir et  le défendre dans la société civile.

JoelleMilquet (Source: Gouvernement itatlien)Devant la presse, Cécile Kyenge a dit apprécier le geste de ses collègues même si le "problème ne concerne pas que moi", mais aussi "les institutions". Selon elle, son cas fait "ressortir des questions qui semblaient révolues et sont en train de ressurgir". "L'Europe est également faite de personnes dont la couleur de peau est différente, dont l'appartenance religieuse est différente, elle est faite de gens qui sont nés à l'étranger, mais qui ont choisi ce continent", a-t-elle rappelé, citée par l’AFP. Joëlle Milquet a quant à elle relevé "dans tous les pays européens, une poussée des partis d'extrême droite, qui s'assument ainsi et d'autres qui se cachent en parlant de préférence nationale ou en stigmatisant les personnes d'origine étrangère ou leur confession".