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Politique étrangère et de défense
Jean Asselborn est intervenu au Conseil "Affaires étrangères" sur l’Ukraine et le partenariat avec les pays du Sud
18-11-2013


Le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Jean Asselborn, a participé au Conseil "Affaires étrangères" (CAE) de l’Union européenne qui s’est tenu le lundi 18 novembre 2013 à Bruxelles et a abordé les politiques de voisinage de l’UE avec l’Est et le Sud.

Le Partenariat oriental de l’Union européenne et la question de l’accord d’association avec l’Ukraine

Au cours de cette session du Conseil, les 28 ministres des Affaires étrangères de l’UE se sont penchés sur le Partenariat oriental de l’Union européenne, en faisant tout d’abord le point sur les préparatifs du sommet de Vilnius qui aura lieu les 28 et 29 novembre 2013.

Les discussions ont permis d’aborder de manière approfondie la situation en Ukraine, en évaluant si les conditions requises étaient remplies pour envisager l’éventualité d’une signature prochaine d’un Accord d’Association UE-Ukraine assorti d’un "Accord de libre-échange approfondi et global" (DCFTA), ce qui est un des objectifs prioritaires du sommet de Vilnius. La signature de l'accord dépend fortement d'une avancée du dossier de Ioulia Timochenko, l’ancienne Première ministre ukrainienne qui purge une peine de prison de sept ans pour abus de pouvoir. 

Jean Asselborn au CAE du 18 novembre 2013 à BruxellesUne décision n’a pas pu être prise par le Conseil, mais selon Jean Asselborn, l’on est tombé d’accord "de ne pas fermer la porte ni de l’ouvrir." Le ministre a renvoyé à la session du Parlement ukrainien, qui délibérera le 19 novembre de la réforme des systèmes électoral et judiciaire. Pour Jean Asselborn, Ioulia Timochenko est "le visage de la justice sélective" pratiquée en Ukraine. Or, "on ne joue pas avec l’Europe", a-t-il mis en garde à l’adresse du gouvernement ukrainien et de son président, Viktor Ianoukovitch. Ce dernier est exposé à des pressions de la part de la Russie, qui demande à l’Ukraine d’entrer dans son union douanière, et la menace sur le volet de ses livraisons de gaz au cas où l’Ukraine signerait l’accord d’association avec l’UE. L’Arménie, qui fait aussi partie des pays du Partenariat oriental de l’UE, a déjà cédé sur ce point en adhérant à l’union douanière avec la Russie et en renonçant à signer un accord d’association avec l’UE à Vilnius.        

Pour Jean Asselborn, ce serait dans l’intérêt économique de l‘Ukraine de se rapprocher de l’UE, et la Russie y gagnerait aussi en ayant pour partenaire une Ukraine économiquement renforcée. Le commissaire européen à l’élargissement, Stefan Füle, a été envoyé en mission à Kiev pour sonder les intentions du président Ianoukovitch. Jean Asselborn n’a pas exclu qu’il puisse y avoir une session extraordinaire du CAE avant le sommet de Vilnius pour faire le point sur la question de l’Ukraine.

L’AFP a commenté les événements de la manière suivante : "Si l'Ukraine faisait finalement faux bond, le sommet du Partenariat oriental devrait se contenter de deux accords de rapprochement de l'UE avec la Moldavie et la Géorgie. Un résultat bien loin des ambitions des 28 d'arrimer à l'ouest de nouveaux pays de l'ex-URSS sans pour autant leur promettre une future adhésion."

Le voisinage Sud  de l’UE

Les ministres ont aussi eu un échange de vues sur le voisinage Sud de l’UE. Dans ce contexte ont été abordés les derniers développements en Libye et les processus de transition initiés en Égypte et en Tunisie.

En ce qui concerne la Syrie, les ministres ont fait le point sur la mise en œuvre de l’accord de démantèlement de l’arsenal chimique syrien, avant de passer en revue les conséquences de plus en plus intolérables que le conflit syrien fait subir aux populations civiles affectées et la situation humanitaire désastreuse en Syrie. Le ministre Asselborn a mis en exergue l’importance d’insister sur la mise en œuvre effective de la déclaration présidentielle du Conseil de Sécurité (PRST) en date du 2 octobre 2013 sur la situation humanitaire en Syrie, qui comporte des dispositions exigeant l’accès immédiat, libre et sans entrave des secours humanitaires à l’ensemble du territoire syrien. Au cas où la PRST n’était pas mise en œuvre sur le terrain, le ministre Asselborn a suggéré que l’UE recommande au Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) d’étudier la possibilité d’adopter une résolution à cet effet.