Les derniers chiffres du chômage dans l’Union européenne, publiés le 8 janvier 2014 par Eurostat, inquiètent la Confédération européenne des syndicats (CES). Dans un communiqué publié au surlendemain de leur divulgation, le 10 janvier, la CES estime ainsi que "les politiques de statu quo continuent à ignorer les peuples d’Europe confrontés à un avenir incertain fait de chômage et d’austérité".
Selon la CES, ces chiffres montrent que "l’Europe fait toujours face à une crise de l’emploi majeure". Le nombre estimé de citoyens sans travail s’élève en effet à 26,533 millions, marquant une nouvelle augmentation par rapport à l’année précédente. Le chômage atteint désormais 12,1 % dans la zone euro et 10,9 % dans l’UE.
Malgré ces statistiques, certains dirigeants européens continuent à plaider pour des politiques de maintien du statu quo, regrette l’organisation faîtière des syndicats européens qui appuie que ce n’est pas l’heure de "crier victoire". Si lors de la séance officielle d’ouverture de la Présidence grecque de l’UE, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a soutenu que le pire était passé pour l’économie et que l’Europe "émerge[ait] de la récession", pour la CES, il est au contraire "impératif de constater des signes de reprise significatifs", à savoir la "création d’emplois de qualité ainsi qu’un recul des inégalités et de la pauvreté".
Pour la CES, le peuple grec souffre toujours des "ravages causés par les politiques d’austérité sévères imposées par la Troïka". La Grèce fait ainsi partie des 14 pays européens qui ont vu leur taux de chômage augmenter depuis 2012 rappelle la Confédération. Environ 27 % de la population est actuellement sans travail et le taux de chômage des jeunes s’élève, "de façon alarmante", à 54,8 %.
"Les derniers chiffres en matière de chômage montrent que l’Europe a besoin d’une nouvelle voie pour sortir de la crise", juge la Secrétaire générale de la CES, Bernadette Ségol. "Malgré l’optimisme de la Commission européenne, des pays comme la Grèce restent anéantis par des politiques d’austérité sévères qui mènent à un chômage de masse et à une corrosion sociale."
"Au lieu de se cramponner à des politiques qui ont échoué, les responsables européens devraient se battre pour changer de cap, afin de proposer un plan basé sur des investissements en faveur d’une croissance durable et d’emplois de qualité. Sinon, le chômage continuera à grimper. La destruction de l’Europe sociale est inacceptable."