Réunis au Centre Culturel de Moesdorf le 19 janvier 2014, les membres du Parti pirate luxembourgeois ont adopté leur liste de candidats aux prochaines élections européennes du 25 mai 2014. Le président du parti, Sven Clement (informaticien indépendant, 25 ans), sera la tête de liste. Les cinq autres candidats pirates sont : Ben Allard (étudiant en informatique, 25 ans), Marc Goergen (indépendant, 29 ans), Camille Liesch (pensionné, 66 ans), Andy Maar (informaticien, 30 ans) et Michèle Stiefer (étudiante, 22 ans).
Le but affiché des Pirates est d’atteindre la barre de 3 % des suffrages, ce qui reviendrait à améliorer légèrement le score de 2,94 % réalisé lors des élections législatives du 20 octobre 2013. Pour cela, les Pirates luxembourgeois mettent en avant un slogan : "Europa kann et besser !", "L’Europe sait mieux faire", par lequel ils indiquent l’importance qu’ils accordent au rôle de l’Union européenne dans l’action politique.
Dans son discours d’introduction au Congrès, le président et tête de liste, Sven Clement, a déploré le développement d’un "sentiment selon lequel l’UE serait nuisible au Luxembourg" et en a rejeté la responsabilité aux responsables politiques nationaux. "Ce sentiment malsain provient du fait que notre politique nationale abandonne volontiers à Bruxelles et Strasbourg les décisions impopulaires pour ne pas se salir les mains", a déclaré en effet Sven Clement. Or, c’est bien entre les mains des gouvernements nationaux que se concentre encore aujourd’hui la majeure partie du pouvoir politique, a-t-il ajouté.
Pour les Pirates, l’Europe sait et peut mieux faire, notamment dans trois domaines développés par Sven Clement et contenus dans le Programme commun des partis pirates européens que les délégués ont également entériné à Moesdorf : le renforcement de la démocratie, de la protection des données et la transparence dans la prise de décisions.
Le renforcement de la démocratie serait atteint en accordant davantage de pouvoirs aux citoyens et au Parlement européen. Il s’agit de construire une Europe où les citoyens et le Parlement "ont un réel pouvoir et où est menée de nouveau une politique visionnaire au lieu d’exécuter ce que les gouvernements nationaux ne veulent eux-mêmes pas réaliser". Ce serait la voie vers "une Europe qui réunit les gens au lieu de les séparer".
Les révélations du lanceur d’alerte américain Edward Snowden auraient démontré pour leur part tout le travail qui reste à faire en termes de protection des données. La Piratepiratei Luxembourg pense d’ailleurs que ce sujet leur est particulièrement favorable. "Il n’a encore jamais été aussi important que la politique s’emploie à défendre les droits fodamentaux de l’homme qu’aujourd’hui", juge Sven Clement. Les politiques n’auraient pas réagi suffisamment à cette affaire. "Les Pirates se présentent pour une Europe dans laquelle les droits de l’homme ont encore une valeur et où la notion d’Etat de droit a plus de sens qu’un simple aveu du bout des lèvres !" Pour eux, "aucune conséquence n’a encore été tirée des révélations sur la NSA” alors que "les droits de l’homme ont été piétinés".
Enfin, les Pirates déplorent le manque de transparence qu’illustreraient les négociations de l’Accord de Partenariat et d’investissement transatlantique (TTIP). Là, ce sont les leçons du dossier ACTA qui n’auraient pas été tirées. Cet Accord de libre échange mènerait à un nivellement par le bas de la législation dans la zone économique, selon Sven Clement. La parade résiderait dans des négociations menées "dans la transparence et démocratiquement (...) au lieu de remplir les voeux des lobbys derrière des portes closes tandis que les citoyens se distancient toujours plus de l’UE."