La Commission européenne, qui loue le bâtiment Jean Monnet, a annoncé qu’elle n’entendait pas renouveler le bail avec le Fonds d’urbanisation et d’aménagement du Kirchberg qui arrive à échéance fin 2014. La vétusté du bâtiment, construit en 1975 pour une durée de 25 ans, est en effet connue de longue date. Mais la construction d’un nouveau bâtiment, le Jean Monnet II, n’est prévue que pour 2020.
"Nous pensions prolonger le bail et rester dans le bâtiment jusqu'à la construction du Jean-Monnet II, mais les réparations à effectuer étant importantes et le contrat d'occupation arrivant à échéance à la fin de l'année, nous préférons finalement chercher de nouveaux locaux", annonçait ainsi Antonio Gravili, porte-parole de la Commission européenne à l’Essentiel dès le 12 février 2014. Le journal rapportait le témoignage de Miguel Vicente-Nuñez, de l'Union syndicale, qui évoquait le fait qu’il y a eu "plusieurs fuites d'eau récemment et une partie des sanitaires était bouchée".
Le bâtiment connaît en effet "des petites difficultés liées à son âge", rapporte le Quotidien dans son édition datée du 20 février. "Il y a de plus en plus de petits problèmes: avec le chauffage, l'électricité, des fuites d'eau...", expliquait encore le porte-parole de la Commission sur les ondes de RTL.lu le 19 février 2014. Cela ne ferait selon lui "aucun sens" de rester dans ce bâtiment jusqu’en 2020, et il juge à la fois "plus logique" et "plus efficace" de déménager. La raison est donc en partie financière.
Parmi les problèmes qui ont pesé pour prendre la décision, il y a aussi la présence d’amiante dans le bâtiment. La réunion organisée le lundi 17 février 2014 a permis d’aborder cette question. Il est arrivé que "des ouvriers percent des trous dans des volumes contenant de l'amiante et que des fibres soient libérées dans l'air", a raconté au Luxemburger Wort Francisco Fernandez Fernandez, vice-président du comité local du personnel. Ce qui est arrivé fin 2013 dans les locaux de l'imprimerie de la Commission "qui a été fermée plusieurs semaines pour être désamiantée", ainsi que le rapporte le Wort.
"Nous faisons un monitoring régulier de l'amiante" et "jusqu'ici il n'y a aucun danger", assure Antonio Gavrili, qui reconnaît toutefois au micro de RTL que "c'est un des problèmes parmi d'autres" qui a "encouragé" la Commission "à déménager plutôt que de rester encore 7 ans".
La question qui se pose est maintenant de savoir où vont déménager les fonctionnaires et agents qui travaillent actuellement dans le Jean Monnet et qui sont plus de 1800. Le bâtiment Jean Monnet compte 100 000 m2 de surface, ainsi que le rappelait Martine Reicherts, alors responsable de l’Office des infrastructures et de la logistique, dans un entretien de septembre 2004. Antonio Gavrili est donc bien conscient qu’il ne sera pas possible de trouver un bâtiment assez grand disponible à Luxembourg pour accueillir tout le monde.
Aussi, la Commission est-elle en train d’étudier les possibilités de réinstallation des différents services concernés dans différents locaux en attendant la livraison du Jean Monnet II. "Pour le moment, nous avons lancé une étude de marché pour voir ce qui est disponible", explique le porte-parole de la Commission au micro de RTL, "en toute sérénité" assure-t-il, car "on a le temps". "D’ici deux ou trois mois, on devrait y voir plus clair", rapporte le Quotidien. "Ce déménagement se fera au fur et à mesure, service après service", prévoit toutefois déjà le porte-parole de la Commission.
Le comité du personnel de la Commission européenne a toutefois adressé un courrier daté du 19 février 2014 au vice-président de la Commission charge des questions d’administration, Maroš Šefčovič, afin d’obtenir des informations plus précises sur ce déménagement, ainsi que le rapporte le Quotidien. "La date de l’annonce de ce déménagement nous étonne. Nous souhaiterions avoir des explications plus poussées. Normalement, M. Šefčovič doit venir à Luxembourg mercredi prochain pour voir Jean Asselborn. Nous souhaiterions qu’il en profite pour rencontrer le personnel", a précisé Robert Klar, président du comité du personnel, au journaliste Guillaume Chassaing.