Lors d’une conférence nationale qui a eu lieu le 22 février 2014, la KPL, le parti des communistes luxembourgeois a adopté son programme et sa liste de candidats pour les élections européennes.
La KPL est d’avis que la politique de l’UE "est fixée par les directoires des banques et des consortiums et formulée au cours de tractations entre les gouvernements des pays les plus puissants de l’UE dans des lois et directives auxquelles le Parlement européen n’a qu’à donner son approbation." Il est aussi convaincu que "les représentants des intérêts des banques et des consortiums agissant comme lobbyistes dans son environnement ont beaucoup plus de pouvoir et d’influence que les députés élus."
La KPL est également d’avis que l’UE ne représente pas toute l’Europe, dans la mesure où elle exclut la Turquie, la Russie et le Belarus et "pousse l’Ukraine à nouer des liens plus étroits avec elle, en exploitant les états d'âme antirusses d’une partie de la population, afin de pousser sa zone d’influence jusqu’aux frontières de la Fédération de Russie, réduisant ainsi l’influence de la Russie au territoire de l’ancienne URSS."
Pour la KPL, "aussi bien dans le fonctionnement que dans les procédures décisionnaires de l’UE, les principes démocratiques continuent à faire défau", et pourtant, "les chefs d’état et de gouvernement des pays de l’UE réunis derrière des portes fermées se montrent incapables de prendre des mesures efficaces mettant fin à la crise capitaliste."
La KPL reproche à l’UE de préparer de nouvelles guerres. Elle critique ainsi la participation du Luxembourg au financement d’un avion de transport militaire type A400M et à d’autres projets d’armement comme l’achat de drones. Elle s’oppose aux "prétendues missions de l’UE en Méditerranée, dans la Corne d’Afrique et dans différents autres pays d’Afrique" qui "n’ont guère contribué à y amener la paix, mais bien favorisé ou provoqué des conflits supplémentaires."
La KPL critique également la politique de "sauvetage" des banques faite "dans l’unique but de garantir les bénéfices de leurs propriétaires, les dividendes des actionnaires et le profits spéculatifs des boursicoteurs". Pour la KPL, les conséquences de cette politique, ce sont "les hausses des taxes et impôts, la réduction des dépenses des pays membres pour la santé, l’éducation et presque toutes les dépenses sociales, la privatisation des entreprises publiques, la flexibilisation des conditions de travail, la déréglementation des horaires de travail, l’allongement de la durée de vie au travail avec de soi-disant réformes des retraites, ainsi que l’exigence de mobilité des travailleurs suivant le bon vouloir et les intérêts des entreprises."
La KPL s’en prend à la limitation de la souveraineté nationale des Etats membres de la zone euro où "les parlements nationaux ne peuvent plus décider librement des dépenses de l’Etat" et "aux nouvelles mesures de démontage social », estimant que « la direction de l’UE s’efforce à rabaisser autant que possible les standards sociaux dans tous les pays de l’UE" et que "la vraie mesure de cette harmonisation vers le bas est la situation des pays en crise".
Selon les communistes luxembourgeois, "l’euro a exacerbé les problèmes", contribuant à une hausse des prix des biens de consommation courante et des services, pour les terrains ainsi que pour le loyers, et de l’autre côté à la mise à l’arrêt "dans tous ses pays membres des entreprises et des secteurs industriels entiers, tout comme furent réduites la production et les surfaces agricoles". La KPL s’en prend particulièrement au fait qu’il y a "plus de 26 millions de personnes qui n’ont pas de travail – ce chiffre ayant augmenté de plus de 10 millions depuis le début de la crise actuelle".
La KPL est également opposée à l’accord de libre-échange entre l’UE et les USA, le TTIP, qui est en cours de négociation, les dirigeants européens voulant selon elle en profiter "pour poursuivre leur dérégulation des conditions de travail et l’affaiblissement des syndicats en rendant des textes du droit du travail états-unien applicables dans l’UE".
Partant de là, la KPL est persuadée "que l’UE n’est pas réformable" et qu’elle ne peut pas devenir "une organisation au service des intérêts des travailleurs". Son programme se décline donc avec les revendications suivantes :
La KPL veut que l’UE "soit dissoute dans sa forme actuelle et que soit créée une nouvelle structure de collaboration régionale pour tous les peuples du continent européen dans l’intérêt des travailleurs".