En février 2012, l’Association européenne des jeunes entrepreneurs (AEJE) avait réagi aux nombreuses attaques contre Strasbourg, siège du Parlement européen, avec la publication d’un rapport intitulé "Le siège dans tous ses états. Pour ou contre le siège du Parlement européen de Strasbourg".
La publication de ce rapport avait reçu entre autres le soutien de l’eurodéputé luxembourgeois Frank Engel (PPE) et des eurodéputées françaises Nathalie Griesbeck (ALDE) et Véronique Mathieu (PPE), enracinées dans la Grande Région et l’Est de la France. Un des aspects marquants du rapport était la réfutation des chiffres avancés par les députés "anti-Strasbourg" sur le coût et la pollution causés de la transhumance mensuelle des eurodéputés entre Bruxelles et Strasbourg.
En février 2014, l’AEJE a publié un deuxième rapport intitulé "Le siège dans tous ses états. Deux ans après …. " dans lequel elle rappelle et actualise les arguments de son rapport de 2012 "tout en livrant la traduction politique et démocratique de notre combat pour Strasbourg et donc pour l’Europe".
Pour l’AEJE, qui s’oppose à ceux qui veulent "faire de Strasbourg une question", il s’agit de "démontrer qu’elle est la solution".
Pour l’AEJE, "l’histoire, la géographie, les traités et la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne légitiment le choix de Strasbourg comme siège unique du Parlement européen. Remettre en cause le fragile équilibre institutionnel et le principe de diversité géographique produirait tensions et conflits entre Etats membres nécessiterait de renégocier les traités."
Pour l’AEJE, le Parlement européen "est le reflet du principe de diversité géographique des institutions. A Strasbourg, les sessions plénières bénéficient d’un climat propice au travail parlementaire et la ville est épargnée par les critiques adressées à l’Europe de la 'bulle eurocratique' incarnée par Bruxelles, tant décriée en cette période de campagne électorale."
Face aux multiples approximations fallacieuses des opposants à Strasbourg, l’AEJE dit avoir démontré, dès février 2012, que le coût du siège (entretien des immeubles et fonctionnement des sessions) se limite à 52 Millions d’euros par an en moyenne, soit 10 cents d’Euros par an et par citoyen. Ce chiffre est explicitement confirmé par le secrétariat général du Parlement européen dans les derniers documents budgétaires que ce dernier a adressés le 15 janvier 2014 à la Commission de contrôle budgétaire. Il est quatre fois inférieur au plus de 200 millions d’euros, "chiffres tronqués" selon l’AEJE des opposants à Strasbourg.
L’AEJE dit avoir trouvé la réponse dans une étude récente du secrétariat général du Parlement qui révèle qu’un tel projet nécessiterait un endettement évalué à 1,2 milliards d’euros, remboursable sur plus de 40 ans, à la charge du contribuable européen pour atteindre d’hypothétiques économies annuelles prudemment qualifiées de "théoriques" par les rédacteurs. L’AEJE précise que "cette étude reste par ailleurs silencieuse sur les autres conséquences négatives d’un tel projet : coûts sociaux, coût d’entretien des locaux laissés vacants, préjudices économiques subis par les villes et régions désertées."
L’empreinte carbone du siège de Strasbourg est selon l’AEJE faible et en constante régression, selon "la déclaration environnementale " annuelle approuvée par les députés européens. Elle s’élève à 3 250 tonnes de CO2 (2011), soit 6 fois inférieure aux estimations tronquées diffusées par ailleurs. Les installations du siège du Parlement constituent un modèle écologique pour les autres implantations européennes.
Des améliorations notables sont observées quant à l’accessibilité et à l’accueil à Strasbourg, fortement critiqués par les adversaires de Strasbourg. Des progrès restent à accomplir, y compris avec l’aide du Parlement et des députés européens qui détiennent une partie de la réponse à l’amélioration des conditions de leur accueil à Strasbourg. L’AEJE les appelle au rétablissement de la semaine de 5 jours pour les sessions plénières et à a levée du blocage des investissements immobiliers à Strasbourg
Mettre en avant l’inconfort des voyages mensuels à Strasbourg, à l’instar de certains députés et fonctionnaires européens, n’est pas pour l’AEJE un argument recevable. En effet, la mobilité et les déplacements dans l’Union relèvent de leur vocation d’élus de 500 millions de citoyens européens. D’autant que pour leurs diverses réunions de groupes et de commissions, les députés choisissent de se déplacer tout au long de l’année sur l’ensemble du territoire européen.
Les europhobes et adeptes du repli national sont parmi les défenseurs les plus virulents de la suppression du siège de Strasbourg, dit avec véhémence l’AEJE. En alimentant cette polémique visant à concentrer toutes les institutions à Bruxelles, les anti-Strasbourg "cherchent à fragiliser le Parlement, son indépendance et ses capacités à prendre des décisions. Un regroupement à Bruxelles leur permettrait de redoubler leurs critiques à l’égard d’une Europe centralisée et bureaucratique." Et de demander si "par leurs votes anti-Strasbourg, les députés européens cautionnent ce combat".
L’AEJE considère que les citoyens européens attendent de leurs députés une impulsion et des décisions fondamentales pour résoudre la crise et développer une Europe plus efficace et solidaire, "plutôt que mener des débats stériles sur leurs lieux et conditions de travail".