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Pour Claude Turmes, le Luxembourg ne peut défendre ses intérêts les plus vitaux aux moments décisifs qu’en se rendant utile dans l’UE
07-02-2014


Inquiet de voir le Luxembourg perdre son rang d’élève modèle sur le plan de la politique européenne, Claude Turmes a pris la plume et signe une tribune publiée dans l’hebdomadaire d’Lëtzeburger Land daté du 7 février 2014.d'Land

L’eurodéputé écologiste part du constat que la défense de la place financière a coûté beaucoup d’énergie au Luxembourg et a visiblement écorné l’image du pays.

"A tort", juge pourtant Claude Turmes qui estime que soupçonner le Luxembourg de ne faire que freiner dans l’UE est irrecevable quand on y regarde de plus près. "A de nombreux niveaux, le Luxembourg est un ambassadeur très engagé de l’idée européenne", souligne le parlementaire. Les représentants luxembourgeois dans les institutions sociopolitiques bruxelloises sont de grands défenseurs du renforcement des standards sociaux, et nombre de Luxembourgeois font avancer l’Europe au quotidien dans les domaines de l’environnement ou du développement, assure en effet le député qui ne perd pas non plus de vue le travail qui est fait dans diverses ONG, au Parlement européen et à la Représentation permanente par quelques Européens convaincus qui contribuent à la bonne réputation du Luxembourg.

Pour l’eurodéputé, l’enjeu est par conséquent de parvenir à mieux valoriser dans la politique étrangère du Luxembourg la diversité et la vigueur de l’engagement européen du pays. "C’est le seul moyen de sortir de la défensive et de redonner à notre pays plus de crédibilité et de poids à Bruxelles", affirme Claude Turmes. Concrètement, il s’agit selon lui d’avoir une vision plus large de la politique européenne et de s’engager plus fortement dans des dossiers qui n’ont pas forcément un intérêt économique direct visible. En d’autres termes, de compter parmi les pays de l’UE qui souhaitent faire avancer l’UE en termes de standards sociaux, d’environnement et de lutte contre le changement climatique, de questions de droit civique ainsi que de fiscalité et de finances. Il salue de ce point de vue le premier pas "courageux" qui a été fait par le gouvernement en rejoignant le groupe d’Etats membres plaidant pour des objectifs contraignants en matière de climat et d’énergie.

Du point de vue de Claude Turmes, le Luxembourg ne peut défendre ses intérêts les plus vitaux aux moments décisifs qu’en se rendant utile dans l’UE. Mais il est à ses yeux tout aussi nécessaire de prendre au sérieux le droit européen au Grand-Duché pour faire bonne figure. Le parlementaire évoque là les retards "dramatiques" du Luxembourg dans la transposition de directives, comme dans le cas de la qualité de l’eau, mais aussi les "chamailleries juridiques gênantes" concernant l’octroi de bourses d’études aux frontaliers.

"Le temps d’un nouveau départ et d’un nouveau réalisme est venu en matière de politique européenne", plaide enfin Claude Turmes qui encourage ministères et administrations à soutenir et à coordonner plus fortement  la politique européenne. En d’autres termes, il appelle à sortir de la ligne défensive en matière de politique européenne. Car, conclut-il, pour que le Luxembourg puisse maintenir sa voix et éviter l’isolement, "il a besoin d’ambassadeurs convaincants à tous les domaines et doit être prêt à conclure de nouvelles alliances dans les différents domaines politiques pour faire avancer la communauté de valeurs et de prospérité qu’est l’UE".