A l’issue des élections européennes du 25 mai 2014, les conservateurs du Parti populaire européen (PPE) arrivent, malgré un fort recul, largement en tête, en obtenant 212 sièges dans le prochain Parlement européen. Ils se positionnent loin devant les socialistes, qui devraient conserver 186 de leurs 196 sièges et les libéraux qui ont remporté 70 sièges, en perdant 14.
Le scrutin a été marqué dans plusieurs pays par la percée tant redoutée de l’extrême-droite, notamment en France, au Danemark et en Autriche, et par les populistes, comme au Royaume Uni.
Les Verts, annoncés en recul par les sondages, devraient se maintenir, avec 55 sièges, tandis que le groupe GUE-NGL se renforce sensiblement, avec 43 sièges contre 35 actuellement.
Europaforum.lu a fait le tour des Etats membres pour donner un aperçu des principaux résultats.
Allemagne
Les chrétiens-sociaux (CDU/CSU) de la chancelière Angela Merkel arrivent en tête des élections européennes en Allemagne, malgré une percée du parti anti-euro AFD et des sociaux-démocrates du SPD.
Selon les estimations diffusées par le Parlement européen, les conservateurs de la CDU/CSU étaient crédités de 36,6 % des voix (contre 37,9 % en 2009), soit 36 sièges, devant leur allié au sein du gouvernement de grande coalition, le SPD (socialistes) qui obtiendrait 27,4 % (27 sièges) en très forte hausse par rapport aux 20,8 % obtenus en 2009, selon les mêmes sondages.
Le nouveau parti anti-euro AFD (7 sièges), créé au printemps 2013, qui plaide pour une dissolution de la monnaie unique européenne, réaliserait un score de 6,5 % - conforme aux derniers sondages avant l'élection - qui lui permet de faire son entrée au Parlement européen.
Les Verts, en baisse d'environ un point, arrivent en troisième position, à 10,5 ou 11 % des voix (10 sièges), juste devant la gauche radicale Die Linke, qui enregistre une poussée notable à 7,5 % ou 8 % (6 sièges), contre 6,1 % en 2009. L'ancien allié libéral FDP dans le précédent gouvernement Merkel confirme son effondrement constaté aux dernières législatives, donné à 3,4 % (3 sièges), contre 11 % aux européennes de 2009.
Autre élément notable, le parti néo-nazi NPD va faire son entrée au Parlement européen pour la première fois : avec 1 % des voix et 300 000 voix, il obtient en effet un siège sur les 96 dont dispose désormais l'Allemagne.
Le taux de participation s’est élevé à 47,9 %, en hausse.
Autriche
L'extrême droite a enregistré une forte poussée aux élections européennes en Autriche, remportées par le parti de centre-droit ÖVP.
Le FPÖ, qui espère constituer un groupe commun avec notamment le Front national français de Marine Le Pen dans le prochain Parlement européen, arriverait troisième du scrutin avec 20,5 % des suffrages, contre 12,7 % en 2009. Le FPÖ obtiendrait ainsi 4 sièges.
Les chrétiens-démocrates ÖVP sont en tête avec 27,3 % des suffrages (2,7 points de moins qu'en 2009), et devrait pourvoir 5 ou 6 des 18 sièges de députés européens attribués à l'Autriche. Ils sont suivis des sociaux-démocrates du SPÖ, qui atteindraient 24,2 % (+0,5 points) et donc 5 sièges selon les résultats définitifs compilés par l'agence de presse APA. Le SPÖ et l'ÖVP gouvernent ensemble l'Autriche dans une coalition dominée par le SPÖ.
Les Verts progressent de plus de 4 points par rapport à 2009 pour obtenir 14 % des voix et 2 ou 3 sièges. Le parti libéral NEOS (8,5%) obtient un siège. Le BZÖ, parti fondé par l'ancien dirigeant d'extrême droite Jörg Haider après une scission du FPÖ, disparaît quasiment de la scène politique avec 0,5 % des voix.
Le taux de participation s’est élevé à 45,7 %.
Bulgarie
Le parti conservateur des "Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie" (GERB) a amélioré son score de 2009 en récoltant 30 % des voix, et apporte six sièges au groupe PPE.
Le Parti socialiste bulgare (BSP), du président du Parti socialiste européen Sergueï Stanishev, arrive deuxième, avec 18,5 % des voix, derrière le GERB et obtient quatre sièges.
Les socialistes ne devancent que légèrement le mouvement des droits et des libertés (DPS), qui progresse avec 18,4 % des suffrages, qui gagne aussi quatre sièges. Le bloc européen constitué autour de la figure de l’ancienne commissaire européenne Meglena Kunewa a un siège.
Une coalition hétérogène emmenée notamment par le parti Bulgarie sans censure prend deux sièges. Le parti d’extrême droite Ataka (3 %), a perdu les deux sièges qu’il avait gagnés en 2009.
Chypre
Les conservateurs du Rassemblement démocrate (DISY), au pouvoir, améliorent leur résultat de deux points en récoltant 37,7 % des voix et s’emparent de deux sièges. Le Parti progressiste des travailleurs (AKEL), d’obédience communiste, qui était au coude à coude en 2009 avec le DISY, arrive en second, loin derrière (26,9 %) et apporte deux sièges au groupe GUE/NGL. Le Parti démocratique (DIKO) a emporté 10,8 % des suffrages. Le Mouvement social-démocrate (EDEK) et le Parti vert de Chypre (KOP), qui se présentaient sur une liste commune ont récolté 7,9 % des suffrages et prennent le dernier siège. Le taux de participation s’est élevé à 43,97 %.
Croatie
Selon des estimations, la coalition emmenée par l'Union démocratique croate (HDZ) et le Parti croate du Droit (HSP AS) gagne l’élection, en rassemblant 41,39 % des suffrages, et s’assure cinq sièges, dont quatre vont aller au groupe PPE et un au groupe ECR.
La coalition menée par le Parti social-démocrate (ADP), et le Parti populaire croate (HNS) arrive en seconde position. Avec 29,79 % des voix, elle gagne quatre sièges. Le parti pour le développement durable croate (ORaH) obtient 9,41 % des voix et un siège. L’Alliance pour la Croatie gagne le 11e et dernier siège croate. Le taux de participation s’est élevé à 25,06 %, un taux de participation très bas, et pourtant en hausse substantielle par rapport aux élections de 2013.
Espagne
Les deux grands partis traditionnels espagnols, le Parti populaire (droite, au pouvoir) et le Parti socialiste, ont reculé de manière spectaculaire aux élections européennes, selon les résultats officiels quasi-définitifs publiés dimanche soir.
Sur un total de 54 députés européens, le PP remporterait 17 sièges contre 24 actuellement tandis que le PSOE aurait 14 députés contre 23, cédant du terrain face aux petites formations, de gauche notamment, comme Podemos, né de la mouvance des indignés, qui entre au Parlement européen avec cinq sièges. Le taux de participation s’est élevé à 45,9 %.
Finlande
En Finlande, le taux de participation aux européennes, après une chute drastique entre 1996 et 1999, puis une hausse progressive, se stabilise à 40,9 %.
Le Parti de la Coalition nationale (KOK), parti des conservateurs de droite, s’est vu attribuer 22,6 % des suffrages et il obtient ainsi 3 sièges sur les 13 que compte la Finlande. Trois autres sièges ont été remportés par les centristes du KESK qui ont obtenu 19,7 % des voix et rejoindront au Parlement l’ALDE. Les sociaux-démocrates, en perte de vitesse, reculent clairement à 12,3 % des voix (contre 17,5 % en 2009), mais conservent leurs deux eurodéputés. Les Verts n’obtiennent plus qu’un siège tandis que le parti populiste "des vrais Finlandais" remporte 12,9 % des suffrages, ce qui lui permettra de mander auprès du PPE deux de ses représentants. Le taux de participation s’est élevé à 40,9 %.
Hongrie
Le parti conservateur Fidesz du dirigeant hongrois Viktor Orban a largement dominé les élections européennes en Hongrie dimanche, tandis que l'extrême-droite du Jobbik se tassait de près de 6 points par rapport aux législatives d'avril.
Selon les résultats définitifs communiqués par la commission électorale, le Fidesz remporte 51,5 % des suffrages, ce qui lui vaudra 12 des 21 sièges hongrois au Parlement européen.
Le Jobbik, un parti ultra-nationaliste au discours volontiers raciste, antisémite et anti-Roms, arrive en seconde position avec 14,7 % des voix (3 sièges). Il recule toutefois de six points par rapport à son score des législatives du 6 avril.
Troisième force, le parti socialiste MZSP ne sort pas de sa crise. Avec 10,9 % des voix, il n'aura que 2 députés. L'opposition de gauche avait obtenu 26 % aux législatives. Le MZSP avait formé pour l'occasion une alliance avec des petites formations centristes.
Les Verts en progrès, à 5 %, gagnent le premier siège d’eurodéputé de leur histoire. Deux nouveaux partis de gauche emportent les trois sièges restants : La Coalition démocratique (DK) de l'ancien premier ministre Ferenc Gyurcsány, fondée en 2011, obtient deux sièges, tandis qu’Ensemble 2014 (Együtt 2014) de l’autre ancien Premier ministre Gordon Bajnai, formée en 2012, en obtient un. Le taux de participation s’est élevé à 28,92 %.
Irlande
En Irlande, le nombre de sièges à pourvoir est passé de 12 à 11 avec l’adhésion de la Croatie. Le Fine Gail, parti de centre droit au pouvoir du Premier ministre Enda Kenny, garde ses quatre sièges, malgré un score nettement inférieur (22 %) par rapport à 2009 (29 %). Le Labour qui fait partie de la coalition gouvernementale obtient seulement 6 % et perd ainsi ses trois sièges, au profit de la gauche radicale Sinn Fein du leader nationaliste Gerry Adams qui arrive en troisième position (avec 17 %) et obtient ainsi trois sièges (contre 11 % en 2009). Le Fianna Fáil, parti conservateur, perd deux sièges et n’enverra que deux eurodéputés au sein du groupe ALDE. Avec 6 % des voix, les Verts ont gagné un siège tout comme le parti des Independents.
Le taux de participation a atteint 51,06 % et se situe au-dessus de la moyenne européenne, mais il est inférieur à celui de 2009 (58,64 %) quand le scrutin avait fait test de figure en amont d’un référendum sur le traité de Lisbonne.
Lettonie
Selon les estimations, le parti Unité du Premier ministre Valdis Dombrovskis l’emporterait avec 46 % des voix. Il devance l’Alliance nationale "Tout pour la Lettonie ! – Pour la patrie et la liberté/LNNK" (14 % des voix). Le parti social-démocrate Saskaņa avec 13 % apporterait un siège au groupe S&D. L’Union des verts et des paysans (ZZS) et le parti Pour les droits de l'homme dans une Lettonie unie, pour le groupe Les Verts/ALE auraient chacun un siège.
Pologne
Le parti de centre droit au pouvoir, la Plateforme civique (PO) du Premier ministre Donald Tusk, est arrivé en tête avec 32,8 % et 19 députés sur les 51 élus que la Pologne envoie au Parlement européen, devant Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski qui a obtenu 31,8 % des voix (19 députés aussi qui vont aller rejoindre les rangs du groupe CRE), selon les estimations du Parlement européen.
Le parti social-démocrate SLD est en 3e position (9,6 % des voix, 5 députés), devant KNP et l'allié de la PO, le Parti paysan PLS (7 % et 4 députés qui iront grossir les rangs du PPE). Le petit parti europhobe polonais, Congrès de la nouvelle droite (KNP), est sur le point d'entrer au Parlement européen avec quatre députés, en obtenant 7,2 % des voix aux élections de dimanche, selon un sondage à la sortie des urnes publié dans la soirée.
La participation s'est chiffrée à 22,7 %, soit moins que les 25 % aux précédentes européennes il y a cinq ans.
Slovénie
Le parti démocrate d'opposition de centre-droit SDS remporte le scrutin avec 24,6 % des voix et obtient 3 des 7 sièges alloués à la Slovénie. Suivrait une coalition « Nouvelle Slovénie - Parti chrétien populaire » avec 15,2 % des voix. Le parti Je crois obtiendrait un siège et le Parti démocrate des retraités slovènes auraient chacun un siège. Avec seulement 7,9 % des voix, contre 18,45 % des voix en 2009, le parti social-démocrate SD arriverait à sauver un siège.
Estonie
Le parti de la Réforme Eesti Reformierakond, qui est affilié au groupe ADLE, serait en recul à 18 % et aurait deux sièges. Le Parti du centre Eesti Keskerakond, qui est lui aussi dans le groupe ADLE, aurait 17 % et un siège.
Le Parti social-démocrate (16 %) et le groupe indépendant I Tarand (11 %) et IRL (14,5 %) auraient chacun un siège.
Pays-Bas
Le parti libéral de gauche D66, qui est membre du groupe ADLE, arrive légèrement en tête avec 15,1 % des voix et il obtient 4 sièges. Les conservateurs du CDA obtiennent eux aussi 4 sièges avec 14,8 % des voix. Le parti de la liberté de Geert Wilders arrive en troisième position, avec 12,9 % des voix. Il marque un recul de 3,5 % par rapport à 2009 et va envoyer trois députés au Parlement européen.
Les deux partis de la coalition au pouvoir, les libéraux de droite VVD (12,4 %) et les sociaux-démocrates (PvdA) (10,3 %) obtiennent trois sièges chacun. Les Verts obtiennent deux sièges avec 7,5 % des voix. L’alliance des Unions chrétiennes et la coalition des partis réformés, qui a obtenu 8 % des suffrages, enverra deux eurodéputés sur les bancs du Parlement européen, l’un allant rejoindre l’ELD et l’autre le CRE.
République tchèque
Selon les estimations, le parti formé par le milliardaire Andrej Babiš en 2011 et membre de la coalition au pouvoir, Ano 2011, l’emporte avec 16,13 % des voix d’une courte tête, devant une coalition constituée du parti de centre droit Tradition, responsabilité, prospérité 09 (TOP 09) et des « maires et indépendants », qui obtient 15,95 %. Ces deux partis arrivés en tête gagnent quatre sièges chacun, le premier pour le compte de l’ADLE, le second pour le PPE.
Le Parti civique démocrate (ODS) s’écroule, passant de 31,45 % des voix en 2009 à 7,67 %, et ne conserve plus que 2 des 9 sièges qu’il détenait. Les sociaux-démocrates arrivent en troisième, en net recul de 22,38 % des voix en 2009 à 14,17 % en 2014. Avec près de 11 % des voix, le Parti communiste de Bohême-Moravie a perdu un de ses 4 sièges. L’Union chrétienne démocrate (KDU) obtient 9,95 % de voix et trois sièges. Enfin, le Parti des citoyens libres emporte un siège en récoltant 5,54 % des voix. Le taux de participation s’est élevé à 19,5 %.
Danemark
Le Parti populaire danois, formation anti-immigration, est arrivé en tête des élections européennes au Danemark, avec 26,5 % des voix (4 sièges), selon les estimations nationales diffusées par le Parlement européen.
Les sociaux-démocrates au pouvoir récolteraient 18,6 % des suffrages, soit trois sièges et le parti libéral, crédité de 17,3 %, deux sièges. Le taux de participation s’est élevé à 56,4 %.
France
Le Front national (extrême droite) a provoqué dimanche un véritable séisme en France en arrivant en tête du scrutin européen, avec un score historique de 25% selon les estimations, devant l'opposition de droite UMP (20%), alors que les socialistes au pouvoir subissent une nouvelle déroute avec moins de 15%.
Le Front national quadruple son score de 2009, distançant nettement l'UMP (20 à 21%), selon les estimations concordantes de cinq instituts de sondages. En troisième position, le PS n'obtiendrait que 14 à 15% des voix. Le taux de participation s’est élevé à 43,5 %.
Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, le parti UKIP, emmené par Nigel Farage qui dirige le groupe europhobe ELD, se hisse en tête, avec plus de 29 % des suffrages, ce qui devrait lui permettre d’envoyer 23 eurodéputés au Parlement européen, sur les 73 dont dispose le Royaume-Uni.
Le parti conservateur au pouvoir, qui est affilié au groupe CRE, arrive en deuxième position, avec 23,95 % des voix et 16 eurodéputés.
Le Labour, qui est dans l’opposition, obtient 23,7 % des suffrages et va donc envoyer 14 eurodéputés au Parlement européen.
Quant aux libéraux-démocrates, membres du gouvernement de coalition, ils obtiendraient 6,9 % des voix et ne conserveraient qu’un siège d’eurodéputé.
Italie
Le Parti démocrate, la formation de centre gauche du chef du gouvernement italien Matteo Renzi, est arrivé en tête aux élections européennes en devançant le Mouvement Cinq Etoiles de l'eurosceptique anti-partis Beppe Grillo, selon les premiers sondages.
Selon les dernières estimations, le PD s'adjugerait 33 % des suffrages (26 sièges), le M5S 25 se situerait à 26,5 % (21 sièges), tandis que Forza Italia, le parti de centre droit de Silvio Berlusconi arriverait troisième avec 18 % (14 sièges).
Le scrutin représentait un test important pour le patron du PD, arrivé au pouvoir à la place d'Enrico Letta, en février, après un putsch interne à leur parti. Les élections européennes avaient pris l'allure d'un référendum sur les premières mesures de cet ambitieux Premier ministre de 39 ans qui a promis une relance rapide de l'économie.
Le M5S est un mouvement né très récemment et qui avait créé la surprise aux législatives de février 2013 en s'emparant d'un quart de l'électorat avec un record de 25,5% des voix à la Chambre des députés. Le taux de participation s’est élevé à 60 %.
Lituanie
Selon des estimations, le Parti social-démocrate lituanien (LSDP) l’emporterait avec 23 % des voix, contre 18,62 % en 2009. Ils conservent leurs trois sièges. Le Parti du travail (DP), centriste, arrive en seconde position arriverait 2e avec 17 % des voix, et obtiendrait deux sièges. Les chrétiens-démocrates du TS-LKD du Premier ministre Andrius Kubilus chuteraient lourdement de 26,8 à 13,5 %. Ils n’auraient plus que 2 de leurs 4 sièges. Le parti Ordre et Justice (TT) arriverait en 4e position (avec 12 %) et garderait ses 2 sièges. L’Union centriste et libérale (LiCS-TAIP) et les libéraux de droite du LRLS auraient chacun un siège.
Malte
A Malte, le parti travailliste (groupe S&D) l’emporterait avec 53 % des voix et aurait 4 sièges tandis que le parti nationaliste obtiendrait 40 % des voix et deux sièges.
Portugal
La coalition de centre droit au pouvoir au Portugal serait largement devancée dimanche par l'opposition socialiste aux élections européennes, traduisant un fort rejet de sa politique d'austérité, selon les premières projections des télévisions.
Les différents sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote créditent le PS de 30 à 36 % des voix (sept à neuf députés), contre 25 à 29 % (six à huit députés) pour la coalition au pouvoir, formée par le Parti social-démocrate PSD (centre droit) et le CDS (conservateur).
Les Portugais se sont toutefois peu mobilisés. Le taux d'abstention, traditionnellement très élevé aux Européennes, était évalué 65,5 %, contre 63,22% en 2009, au-delà du record de 64,46% enregistré en 1994.
L'alliance communistes-verts de la CDU serait la troisième force politique ayant obtenu, d'après ces premières estimations, entre 11,4 et 15% des voix, ce qui lui permettrait de décrocher trois à quatre sièges (contre 10,66 % et deux sièges en 2009).
Le Parti de la Terre (MPT), sans affiliation politique, a créé la surprise en était crédité de 6,6 à 8,8 % des suffrages (un à deux sièges), devant le Bloc de Gauche (coalition d'extrême gauche), qui recueillerait entre 4,2 et 7 % des voix (un à deux sièges), contre 10,73 % des voix et trois sièges en 2009. Le taux de participation s’est élevé à 34,5 %.
Roumanie
L'alliance de centre gauche dirigée par les sociaux-démocrates au pouvoir en Roumanie est arrivée très largement en tête des élections européennes avec environ 41 % des voix, selon deux sondages sortie des urnes. Les libéraux (PNL, opposition de centre droit) arrivent en deuxième position, avec environ 14 % des voix, selon ces sondages réalisés par les instituts CURS et IRES.
Ils sont suivis par les démocrates-libéraux (PDL, opposition, environ 12 % des voix), et par le Mouvement populaire (PMP, opposition de centre droit (6 %). Le seul autre parti à avoir franchi le seuil des 5 % pour être représenté au Parlement européen est l'Union démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR, 6 %). Le parti d'extrême droite Romania Mare (PRM), en chute libre depuis plusieurs années, a obtenu environ 2,5 % des voix, privant son chef historique Corneliu Vadim Tudor du siège qu'il détient actuellement à Bruxelles.
Le taux de participation, traditionnellement bas en Roumanie, s'élevait à 26,52 % deux heures avant la clôture des urnes mais était néanmoins supérieur à celui enregistré lors des précédentes élections européennes (21,63 %).
En Slovaquie, où seulement 13 % des inscrits ont voté, le parti social-démocrate (SMER) a emporté les élections mais passerait de 5 à 4 sièges.
Suède
En Suède, les sociaux-démocrates, dans l'opposition, sont arrivés en tête avec 24,7 % des voix, soit presque le même score qu’en 2009 (24,6 %) mais un siège supplémentaire avec 6 mandats. Il arrive devant les verts suédois (15,1 % et 3 sièges) et le parti de centre-droit des Modérés au pouvoir avec 13,4 % des voix, soit trois députés. Le taux de participation a connu une hausse de 43,8 % en 2009 à 48,8 % en 2014. Le Parti des pirates, qui veut principalement protéger les internautes et légaliser le partage de fichier sur Internet, et qui avait emporté 7,1 % des votes et était entré au Parlement européen avec un député, chute à 2,2 %. Le taux de participation s’est élevé à 48,8 %.
Grèce
Le parti de la gauche radicale grecque Syriza est arrivé en tête dimanche aux élections européennes. Le parti, dirigé par Alexis Tsipras, Syriza, qui a bâti sa campagne électorale sur la dénonciation des mesures de rigueur liées à la crise, obtiendrait 26,5 % et 7 sièges, devançant Nouvelle-Démocratie (droite, au pouvoir) créditée de 23,2% et 6 sièges. En troisième position arriverait le parti néonazi Aube dorée avec un score autour de 9,34 %, ce qui devrait lui donner deux députés européens sur 21 élus grecs. La surprise est aussi le score estimé des socialistes du Pasok qui participent avec la droite au gouvernement de coalition mené par ND. Ils arriveraient en quatrième position avec 8 % (deux sièges), très loin des 36,64 % de 2009, qui lui avaient donné à l'époque 8 députés.
Le parti de centre-gauche Potami (Rivière), créé il y a quelques mois par un journaliste vedette de télévision, et dont les visées au Parlement européen sont encore peu claires, est crédité de 6 à 7 %, selon les estimations de ce sondage affiné.