Le 18 juin 2014, le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel s’est rendu pour une visite de travail officielle à Berlin. Le renouvellement des institutions européennes après les élections au Parlement européen du 25 mai 2014 a été un des sujets abordés avec la chancelière allemande, Angela Merkel, en amont du Conseil européen des 26 et 27 juin 2014 qui devrait trancher sur la question du président de la Commission européenne que les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE sont censés désigner.
Le communiqué du gouvernement luxembourgeois cite à ce sujet le Premier ministre : "Les grands partis européens se sont positionnés avant les élections européennes en faveur d’un candidat tête de liste pour la présidence de la Commission européenne. Ce principe n’a pas été remis en question au cours de la campagne électorale et ne devrait pas non plus être remis en question maintenant. Jean-Claude Juncker devrait par conséquent être proposé par le Conseil européen comme président de la Commission européenne."
L’agence de presse allemande dpa cite un Xavier Bettel qui insiste sur une décision rapide : "Nous devrons avoir un candidat à la fin de la semaine prochaine, comme nous devrons avoir les priorités (de l’UE, ndlr) pour les prochaines cinq années." Le Premier ministre a mis en garde contre "une crise institutionnelle" dans l’UE et envisagé, le cas échéant, la possibilité que le Conseil européen soit prolongé jusqu’au samedi ou dimanche, en tout cas jusqu’à ce qu’il trouve un accord et prenne une décision. La dpa le cite également quand il se dit "plutôt confiant" que le Conseil européen tranchera en faveur de Jean-Claude Juncker.
Le correspondant du Wort à Berlin, Helmut Uwer, rapporte des propos du Premier ministre selon lesquels la chancelière allemande, Angela Merkel, aurait réitéré son soutien à Jean-Claude Juncker. "Si tout un chacun vote comme nous l’avons annoncé tous les deux, Jean-Claude Juncker sera proposé la semaine prochaine", cite le journaliste. "Si cela ne devait pas se faire et si une crise institutionnelle venait ébranler l’UE, ce serait un échec tel qu’il "donnera aussi raison aux europhobes que l’UE ne fonctionne pas", rapporte-t-il encore.
Xavier Bettel a également estimé selon Helmut Uwer que l’opposition des Premier ministres britannique David Cameron et hongrois Viktor Orban à la désignation de Jean-Claude Juncker ne constituaient pas un obstacle insurmontable. L’UE ne devrait pas céder au chantage de David Cameron et Viktor Orban devrait se rappeler que son parti, le FIDESZ, fait partie du PPE, dont Jean-Claude Juncker était le candidat tête de liste.
Pour le Premier ministre luxembourgeois, l’UE a "besoin du meilleur candidat, quelqu’un qui croit en l’Europe et qui est un Européen convaincu". L’UE doit selon lui s’attaquer au chômage et contribuer à l’amélioration de la situation économique.
Xavier Bettel s’est aussi exprimé sur les intentions de la France et de l’Italie d’assouplir leurs politiques de consolidation budgétaire. Il y est opposé : "les dettes ne devront pas devenir la règle", est-il cité.
Xavier Bettel a également rencontré le maire de Berlin, Klaus Wowereit.