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Traités et Affaires institutionnelles
José Manuel Barroso, président sortant de la Commission européenne, tire sa révérence à l’occasion d’une ultime conférence de presse
29-10-2014


Le président sortant de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a tenu le 29 octobre 2014 sa dernière conférence de presse avant de passer le flambeau à son successeur à la tête du collège des commissaires, Jean-Claude Juncker, qui va entrer en fonction dès le 1er novembre 2004.

Ce bref discours fut notamment l’occasion de tirer un bilan de son action à l’issue de deux mandats à la tête de la Commission européenne. Un bilan dont José Manuel Barroso s’est dit "fier".José Manuel Barroso lors de la conférence de presse qui a suivi la dernière réunion du Collège des commissaires qu'il a présidée le 29 octobre 2014 © Union européenne, 2014

"Je crois qu'on peut dire que nous avons assumé les défis, défis sans précédent, qui se sont présentés à l'Europe pendant la dernière décennie et que nous avons donné notre contribution à la réponse de l'Union européenne par des solutions ambitieuses et fortes", a en effet déclaré le président sortant.

"Malgré toutes les difficultés, nous avons été capables de maintenir l'Europe unie et ouverte et je crois aussi que grâce aux nouvelles compétences pour l'Union européenne, et notamment pour la Commission européenne et la Banque Centrale Européenne, nous avons aujourd'hui une Union européenne plus forte, plus à même de répondre aux défis du présent et de l'avenir", a-t-il poursuivi avant de se féliciter du fait que, "malgré toutes les hésitations dans certaines capitales, il a été possible de renforcer institutionnellement l'Union européenne en termes de nouvelles compétences pour la Commission et les institutions communautaires".

Parmi les grands moments qui ont marqué ces dix ans, José Manuel Barroso a souligné le fait que depuis 2004, l’UE a quasiment doublé de taille, passant de 15 à 28 membres et s’est doté d’un nouveau traité, le traité de Lisbonne. Autres avancées relevées par le président sortant de la Commission, "le programme de protection du climat le plus ambitieux au monde" dont s’est doté l’UE, ou encore la réforme "fondamentale" du cadre réglementaire en matière bancaire et économique et la mise en place de l’ESM. José Manuel Barroso fait aussi la somme des investissements injectés dans l’économie européenne, qu’il estime à 1000 milliards d’euros. Et il ne manque pas de souligner que l’UE, plus grande économie au monde, reste le plus grand donateur en matière d’aide au développement.

Petite pointe d’amertume dans un bilan marqué par la satisfaction, José Manuel Barroso a aussi fait part de son regret de ne pas avoir toujours pu bouger assez vite en raison du système de prise de décision très complexe de l’UE. "Je regrette qu’il ait fallu du temps pour mobiliser suffisamment de solidarité quand la solidarité était le plus nécessaire et, au même moment, pour assurer une responsabilité suffisante dans les pays bénéficiaires des aides", a déclaré José Manuel Barroso en assurant que "la Commission a toujours combattu pour plus de solidarité et plus de responsabilité".

Autre ombre au tableau brossé par José Manuel Barroso, la "défiance de citoyens frappés durement par la crise" qui sont "des proies faciles pour l’intolérance et le populisme". Une question qui mérite qu’on y prête attention et qu’on la règle d’urgence selon le président sortant.

José Manuel Barroso estime que deux grandes questions nécessitent une attention spécifique à l’issue de son mandat. Il s’agit tout d’abord de la question sociale, car le sentiment d’injustice ressenti dans certaines parties de l’Europe fait que l’inégalité doit être traitée avec courage au risque d’aggraver sinon la perception négative de l’UE, craint José Manuel Barroso. Il s’agit ensuite de la question de la légitimité et de la responsabilité, qui, pour être réglée, a besoin que le public, les gouvernements, les institutions et la société civile s’approprient le projet européen. Une tâche dans laquelle les médias, auxquels le président sortant s’adressait dans ce dernier discours, ont un important rôle à jouer. Une grande partie de ce court discours aura ainsi été l’occasion de les rappeler à la mission qu’ils partagent avec les leaders politiques au niveau européen et national et qui consiste à "rétablir les faits en ce qui concerne l’UE". Car si José Manuel Barroso dit comprendre la difficulté qu’il y a à lire et traduire la complexité de la construction européenne, il souligne aussi qu’il est arrivé que l’on n’accorde "pas suffisamment d’attention aux faits" au cours de ces années.

José Manuel Barroso a conclu par ses bons vœux à son "bon et vieil ami Jean-Claude Juncker" et à son équipe.