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Traités et Affaires institutionnelles
Commission Juncker – Les réactions des eurodéputés luxembourgeois à l’issue du vote sur la nouvelle Commission européenne
23-10-2014


tageblattLa confirmation par le Parlement européen, le 22 octobre 2014, de la nouvelle Commission européenne présidée par Jean-Claude Juncker n’a pas manqué de faire réagir ses compatriotes députés européens, à commencer par ceux issu du même parti politique, le CSV, affilié au PPE au niveau européen. Des réactions qui ont été systématiquement recueillies par le journaliste Guy Kemp du Tageblatt et publiées dans l'édition du 23 octobre du quotidien luxembourgeois.

L’ancienne commissaire en charge de la Justice et des Droits fondamentaux désormais devenue députée européenne, Viviane Reding (PPE), a ainsi félicité son compatriote "dont l'expérience et la vision pour l'avenir de l'Europe garantiront au Gouvernement Européen une réelle force politique indispensable à la relance économique et sociale de notre Union, […] à la défense de nos intérêts sur la scène internationale, […] au renforcement de nos valeurs fondamentales [et] à la préservation de nos standards européens", a-t-elle écrit sur son compte Facebook. Il s’agit désormais pour la nouvelle Commission de se mettre au travail si elle veut présenter le paquet d'investissement de 300 milliards d'euros avant Noël, a-t-elle par ailleurs confié au Tageblatt.

L’eurodéputé Georges Bach (PPE) a pour sa part estimé que Jean-Claude Juncker avait accordé une oreille attentive aux revendications des Verts au Parlement européen en confiant notamment le portefeuille du Développement durable au premier vice-président de la Commission, a-t-il dit au Tageblatt. Le député européen attend néanmoins que le critère de durabilité soit bel et bien appliqué dans tous les domaines, tout comme le critère social, et il se félicite donc que toutes les propositions de la Commission seront désormais également examinées à l’aune de leur impact social.

Le député européen Frank Engel (PPE) a considéré de son côté que la mise en place de la nouvelle Commission est une réussite, même si la marge de manœuvre de  Jean-Claude Juncker est limitée, rapporte encore le Tageblatt. L’eurodéputé s’interroge néanmoins sur l’organisation de la nouvelle Commission autour de ses vice-présidences, dont il dit espérer qu’il fonctionne, mais qui nécessitera selon lui la volonté de toutes les parties en présence. Par ailleurs, Frank Engel espère que la "Commission politique" voulue par Jean-Claude Juncker restera ferme et ne se soumettra au Conseil.

Pour sa part, Charles Goerens (ALDE), a jugé que Jean-Claude Juncker avait une fois de plus prouvé qu'il était conscient des difficultés politiques auxquelles il était confronté, l’eurodéputé libéral souhaitant au nouveau président de la Commission de l'UE qu'il puisse réaliser ses projets ambitieux, a-t-il répondu au Tageblatt. Il s’agira non seulement d’être capable de mobiliser l'argent nécessaire pour son paquet d’investissement, mais également de développer à nouveau un climat propice à l'investissement. L’eurodéputé s’est encore félicité du "grand honneur" qu’il ressent en tant que Luxembourgeois de voir pour la troisième fois, après Gaston Thorn et Jacques Santer, un compatriote accéder à la présidence de la Commission européenne.

La députée européenne socialiste Mady Delvaux (S&D) a quant à elle confié au Tageblatt avoir "voté sans hésitation pour la nouvelle Commission". Elle rappelle notamment que le groupe S&D au Parlement européen a donné sa confiance en Jean-Claude Juncker pour qu’il fasse tout son possible pour rétablir la croissance. Mady Delvaux s’est également dite satisfaite que la représentation de sa famille politique soit renforcée au sein de la nouvelle Commission. Et d’estimer que les "attentes sont très grandes", et que le risque est donc important que la déception soit grande si ces attentes ne sont pas satisfaites.

Outre son intervention lors de la séance plénière du 22 octobre en amont du vote lors de laquelle il a dénoncé l’absence, dans les priorités de la nouvelle Commission, de l’environnement, le député européen écologiste Claude Turmes (Verts/ALE) a diffusé un communiqué de presse reprenant ses griefs à l’encontre de l’équipe de Jean-Claude Juncker.

Il y critique entre autres la nomination de Maroš Šefčovič, un "défenseur de l’énergie nucléaire", à l’Union de l’énergie et celle de Tibor Navracsics à l’Education, en jugeant que l’ancien ministre hongrois qui "a participé à la censure de la presse", ne devrait pas être désigné. Par ailleurs, Miguel Arias Cañete, le commissaire en charge de l’énergie et du climat, "n’a pas éliminé toute ambiguïté au sujet de possibles conflits d'intérêts en raison de liens familiaux avec les compagnies pétrolières". La nomination de Jonathan Hill, un "ancien lobbyiste des grandes banques anglaises et du centre financier de Londres" comme commissaire chargé du marché financier de l'UE interroge sur sa capacité à freiner le déchaînement des marchés financiers. Selon Claude Turmes, la Commission manque ainsi de trois valeurs fondamentales : la durabilité, la transparence et l’intégrité politique.