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Agriculture, Viticulture et Développement rural
Agriculture européenne – Le Congrès de la COPA-COGECA met en avant le renouvellement des exploitations familiales et la dimension stratégique du secteur agricole tant pour la sécurité alimentaire que pour la croissance et l’emploi
07-10-2014


copa-cogecaLe 7 octobre 2014 s’est tenu à Bruxelles le Congrès des agriculteurs européens 2014, à l’issue duquel le COPA-COGECA a adopté une déclaration qui souligne "les nombreux bénéfices apportés par les exploitations familiales et les coopératives agricoles de l'Union européenne et la manière dont la nouvelle PAC peut les aider à développer pleinement leur potentiel économique".

Pour rappel : Le COPA (Comité des organisations professionnelles agricoles) se compose de 60 organisations issues des pays de l’Union européenne et de 36 organisations partenaires d’autres pays d’Europe, comme l’Islande, la Norvège, la Suisse et la Turquie. Le COGECA (Comité général de la coopération agricole de l’Union européenne) groupe 35 membres effectifs et 4 membres affiliés de toute l’UE, et compte aussi 36 membres partenaires.

La déclaration adoptée met d’abord en avant "la résistance et la solidité des exploitations familiales face aux crises économiques et aux autres défis auxquels elles sont confrontées", comme par exemple l’embargo russe. Lors du Congrès, il a été question des "outils essentiels" dont ces exploitations familiales ont besoin "pour développer leur potentiel de création d'emplois, de moteur de la croissance économique européenne, de production de denrées alimentaires de qualité, de contribution pour nourrir la planète et de protection de l'environnement."

Le Congrès rappelle plusieurs chiffres et évidences qui sont souvent oubliées : "Le secteur agricole européen emploie quelque 26 millions de personnes". Celles-ci travaillent "principalement dans des exploitations familiales transmises de génération en génération" : Le secteur agricole est "l'épine dorsale des zones rurales européennes". Il "fournit des denrées alimentaires de qualité et produites de manière durable à 500 millions de consommateurs européens". Il préserve en  même temps l'environnement et la biodiversité. "La production agricole de l'UE représente plus de 400 milliards d’euros", rappelle également la déclaration, et que L’UE est "le plus grand exportateur mondial de produits agricoles et alimentaires".é Ces exportations "représentent 3/4 de la balance commerciale nette de l'UE". Dans ce sens, "les secteurs européens de l’agriculture et des forêts contribuent donc largement à la Stratégie UE 2020 de la Commission pour la croissance et l’emploi."

Néanmoins, les exploitations familiales et les coopératives agricoles sont confrontées à des défis toujours plus nombreux que la COPA-COGECA détaille : des prix des intrants élevés, le changement climatique et un risque accru d'événements climatiques extrêmes ainsi que les barrières commerciales. S’y ajoutent à l'heure actuelle des événements politiques internationaux dont les exploitations familiales "ne sont pas responsables", comme la crise en Ukraine, l’embargo russe ou des crises de surproduction, comme dans le secteur laitier. Pourtant, proteste la COPA-COGECA, "bien souvent, les baisses de prix au producteur qui en résultent ne sont pas répercutées sur les consommateurs, ce qui permet aux distributeurs et à d’autres acteurs de la chaîne d’augmenter leurs propres marges et crée des déséquilibres supplémentaires dans la chaîne agro-alimentaire de l'UE." Ce qui est ressenti selon le Lëtzeburger Bauer comme des pratiques de marchés déloyales.

Une des revendications de la COPA-COGECA sont des aides européennes "pour des études de marché afin de trouver de nouveaux débouchés et d'accroître les efforts de promotion pour les exportations."

La déclaration met l’accent sur "les barrières non-tarifaires qui empêchent également l'Union européenne d'exploiter pleinement son potentiel commercial d'exportations agro-alimentaires". Elle dénonce ainsi les barrières phytosanitaires qui empêchent l'entrée de fruits européens sur le marché des États-Unis. Autre problème : "Des réglementations différentes sur l'étiquetage ou le conditionnement peuvent aussi faire augmenter significativement le prix du produit."

La nouvelle PAC est également dans la mire de la COPA-COGECA : elle "pourrait être synonyme de règles moins transparentes et d'une recrudescence des charges administratives qui étranglent les investissements et la compétitivité du secteur."

Il n’y aura pas de renouvellement générationnel dans l’agriculture en général et dans les exploitations familiales en particulier si les exploitations agricoles ne sont pas économiquement viables et rentables, estime la COPA-COGECA.

D’où sa demande que le Conseil, le Parlement européen et la Commission fassent "des exploitations familiales une priorité de leur agenda". , de veiller à leur fournir des outils efficaces et à lever les barrières commerciales. Un agenda qu’ils déclinent ainsi :

  • garantir aux exploitations familiales l'accès aux terres et aux ressources naturelles ;
  • renforcer les investissements dans le secteur ainsi que de la recherche et de l'innovation ;
  • établir des conditions nécessaires pour favoriser la mise en place d'organisations de producteurs telles que les coopératives agricoles, afin notamment de mieux faire face à l'extrême volatilité sur les marchés ;
  • faire bénéficier les agriculteurs d'une formation et d'une éducation appropriées ;
  • attribuer aux jeunes agriculteurs une aide afin qu’ils soient à même de faire face aux difficultés, notamment celles de l'installation ;
  • faire reconnaître pleinement le rôle des coopératives agricoles ;
  • combattre les pratiques déloyales et abusives de la chaîne alimentaire afin que les agriculteurs aient de meilleures chances de tirer un revenu du marché ;
  • traiter les obstacles non tarifaires au commerce et obtenir que les produits porteurs d'indications géographiques soient reconnus dans le monde entier ;
  • contribuer à la lutte contre les contrefaçons de denrées alimentaires et l'agro-piraterie;
  • garantir la nature commune de la nouvelle PAC ainsi que la réduction de la charge administrative ;
  • mettre à disposition des fonds supplémentaires autres que ceux du budget de la PAC en période de crise.

De Letzeburger Bauer, organe hebdomadaire de la Centrale Paysanne LuxembourgeoiseDans son commentaire du congrès, le Lëtzebuerger Bauer, l’organe de la Centrale paysanne, écrit : "L’on a abordé un large éventail de sujets et de problèmes, et l’on a mis clairement en évidence que l’approvisionnement alimentaire est devenu aujourd’hui plus que jamais une question stratégique. Les responsables politiques sont d’autant plus dans l’obligation d’y trouver des réponses adéquates."