Le 9 octobre 2014, les ministres de l’Environnement, Carole Dieschbourg, et de la Santé, Lydia Mutsch ont convoqué en urgence une conférence de presse suite à la détection de métazachlore dans les nappes phréatiques du "Schaedhaff" qui sont actuellement utilisées par la SEBES pour pallier provisoirement l’arrêt de la distribution d’eau potable venant du barrage d’Esch-sur Sûre suite à une pollution par pesticides dans la Haute-Sûre qui a eu lieu en septembre.
Suite à cette pollution, les autorités ont voulu détecter plus systématiquement le métazachlore dans les sources d’eau potable, et c’est dans ce cadre de ces recherches que le problème a été découvert au "Schaedhaff" à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Le gouvernement en déduit que "cette substance semble, selon les dernières informations, être extrêmement mobile, se mélanger aisément avec l’eau, se diffuser rapidement et n’être dissous que très lentement dans la nappe phréatique".
D’autres échantillons ont par la suite été analysés sur d’autres sources qui pourraient être concernées comme il y a aussi eu des analyses dans le réseau de la SEBES.
Ces analyses ont montré que les taux-limites fixés par l’UE pour les pesticides - en l’occurrence 100 nanogrammes par litre – ont été dépassés largement. Dans un communiqué, il est dit que "cela signifie que les eaux concernées ne correspondent plus à la définition juridique de l’eau potable". Néanmoins, le gouvernement estime qu’il n’émane des concentrations de métazachlore aucun danger pour la santé de parties plus sensibles de la population comme les enfants en bas âge et celle des mammifères en général. La ministre Lydia Mutsch a précisé que la substance n’avait pas d’impact sur les génotypes des enfants. Les insectes et la flore par contre peuvent être affectés par le métazachlore qui est un pesticide.
Plusieurs mesures ont été décidées.
La première est que les eaux traitées du barrage d’Esch-sur- Sûre, qui satisfont à tous les paramètres de qualité légaux, alimenteront de nouveau le réseau d’eau potable, les résidus de pesticides étant éliminés de manière efficace.
A la demande des syndicats des eaux SES, SER et de la commune de Contern, qui se sont déjà manifestés, les ministres compétents pour l’eau potable ont fixé un règlement d’exception qui déroge de manière limitée dans le temps aux taux-limites européens, qualifiés de "stricts". Ce type de dérogation est prévu dans la directive sur les eaux potables et doit être notifié à la Commission assorti d’un plan d’action qui décrit les mesures qui seront prises pour que les eaux concernées soient ramenées dans la norme prévue. Le taux-limite serait selon les ministres de 3000 nanogrammes par litre, donc 30 fois supérieur à la norme européenne, et serait en vigueur pendant trois ans. Cette nouvelle norme correspondrait à celle en vigueur entre autres en Allemagne et en Belgique.
Par ailleurs, le programme pour mesurer l’impact des pesticides sur d’autres sources et forages phréatiques indispensables à l’approvisionnement en eau potable sera étendu afin qu’un tableau plus général puisse être dressé.