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Statistiques - Emploi et politique sociale
Inclusion sociale de la population migrante dans l'UE - Les citoyens de pays non-UE sont deux fois plus susceptibles d'être en risque de pauvreté ou d'exclusion sociale que les nationaux en 2013
21-11-2014


EurostatEn 2013 dans l'UE, près de la moitié (48,7 %) des citoyens extra-communautaires âgés de 18 ans et plus étaient en risque de pauvreté ou d'exclusion sociale, tandis que les niveaux pour les citoyens du pays déclarant, ci-après dénommés “nationaux”, et pour les citoyens d'un autre État membre de l'UE étaient nettement inférieurs (respectivement 22,8 % et 28,1 %).

La tendance était similaire s'agissant du taux de privation matérielle sévère, l'un des trois éléments contribuant à être en risque de pauvreté ou d'exclusion sociale. En 2013 dans l'UE, 1 citoyen d’un pays hors-UE sur 5 (20,7 %) âgé de 18 ans ou plus était en situation de privation matérielle sévère, ce qui signifie que leurs conditions de vie étaient limitées par un manque de ressources, comme par exemple le fait de ne pas être en mesure de régler leurs factures, de chauffer correctement leur logement ou de prendre une semaine de vacances en dehors de leur domicile. Cette proportion s'établissait à 8,9 % pour les nationaux et était encore inférieure pour les citoyens d'un autre État membre de l'UE (7,4 %).

Concernant les conditions de logement, près d'un tiers (32 %) des citoyens extra-communautaires âgés de 18 ans et plus vivaient dans un foyer surpeuplé en 2013 dans l'UE. À titre de comparaison, le taux se situait juste au-dessus de 15 % tant pour les nationaux (15,3 %) que pour les citoyens d'un autre État membre de l'UE (15,6 %).

Ces chiffres proviennent d'une publication d'Eurostat, l'Office statistique de l'Union européenne, avec des données sur une large gamme d’indicateurs relatifs à l’inclusion sociale de la population migrante.

Plus fort risque de pauvreté ou d'exclusion sociale pour les citoyens de pays extracommunautaires en Grèce et en Belgique

Dans tous les États membres de l’UE pour lesquels des données comparables sont disponibles, le taux de risque de pauvreté ou d'exclusion sociale était plus élevé pour les citoyens de pays hors-UE âgés de 18 ans et plus que pour les nationaux. Au moins la moitié des citoyens extra-communautaires âgés de 18 ans et plus était en situation de risque de pauvreté ou d'exclusion sociale en Grèce (72,1 %), en Belgique (68,4 %), en Espagne (59,5 %), en France (55,8 %), en Croatie (53,2 %), au Portugal (51,7 %) et en Slovénie (50,6 %). Les taux les plus faibles ont été enregistrés en République tchèque (30,8 %) ainsi qu'à Malte (31,4 %). Au Luxembourg, 38,4 % des citoyens des pays hors-UE couraient un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale.   

Les taux de risque de pauvreté ou d'exclusion sociale diffèrent les plus entre citoyens de pays hors-UE et nationaux en Belgique, France, Grèce et Espagne

En 2013 dans les États membres pour lesquels des données comparables sont disponibles, les différences les plus marquées entre la part des citoyens extra-communautaires et celle des nationaux âgés de 18 ans et plus étant en risque de pauvreté ou d'exclusion sociale ont été enregistrées en Belgique (68,4 % pour les citoyens non- UE, contre 18,4 % pour les nationaux, soit +50,0 points de pourcentage - pp), suivie de la France (+39,9 pp), de la Grèce (+39,5 pp) et de l'Espagne (+36,2 pp). Au niveau de l'UE, la différence dans le taux de risque de pauvreté ou d'exclusion sociale des citoyens de pays hors-UE (48,7 %) et des nationaux (22,8 %) s'établissait à 25,9 pp en 2013, un chiffre que le Luxembourg dépasse à peine.

Plus de la moitié des citoyens extra-communautaires vivant en Grèce sont en situation de privation matérielle sévère

À l'exception de Malte, la part des citoyens de pays hors-UE âgés de 18 ans et plus étant en situation de privation matérielle sévère est supérieure à celle des nationaux dans tous les États membres de l'UE pour lesquels des données comparables sont disponibles. Les taux s'échelonnaient pour les citoyens extra-communautaires de 56,8 % en Grèce à 3,7 % au Luxembourg, et pour les nationaux de 42,7 % en Bulgarie à 1 % seulement au Luxembourg comme en Suède.

En 2013 parmi les États membres pour lesquels des données comparables sont disponibles, les écarts les plus importants entre la part des citoyens extra-communautaires et celle des nationaux âgés de 18 ans et plus étant en situation de privation matérielle sévère ont été observés en Grèce (56,8 % pour les citoyens non-UE, contre 17,6 % pour les nationaux, soit +39,2 points de pourcentage), suivie de la Belgique (+28,8 pp), du Portugal (+20,9 pp) et de la France (+20,4 pp). À l'inverse, les plus faibles écarts ont été enregistrés à Malte (8,6 % pour les citoyens non-UE, contre 9,1 % pour les nationaux, soit -0,5 point de pourcentage), au Luxembourg (+2,7 pp) et aux Pays- Bas (+3,4 pp). À l'échelle de l'UE, la différence entre le taux de privation matérielle sévère des citoyens de pays hors-UE (20,7 %) et celui des nationaux (8,9 %) était de 11,8 pp en 2013.

Taux de surpeuplement le plus élevé pour les citoyens non-UE en Italie, le plus faible aux Pays-Bas

Dans tous les États membres de l'UE pour lesquels des données comparables sont disponibles, le taux de surpeuplement est nettement plus élevé pour les citoyens de pays extra-communautaires âgés de 18 ans et plus que pour les nationaux et les citoyens d'un autre État membre de l'UE. En Italie (55,7 %), en Croatie (52,4 %) ainsi qu'en Grèce (51,3 %), la majorité des citoyens non-UE vivait dans un foyer surpeuplé en 2013. Cette proportion était de 20,7 % au Luxembourg, inférieure à 10 % aux Pays-Bas (4,6 %), à Chypre (5,5 %) et à Malte (8,6 %).

Parmi les États membres pour lesquels des données comparables sont disponibles, les écarts les plus importants entre la part des citoyens de pays extra-communautaires et des nationaux âgés de 18 ans et plus qui vivaient dans des ménages surpeuplés en 2013 ont été enregistrés en Slovénie (47,8 % pour les citoyens non-UE, contre 13,4 % pour les nationaux, soit +34,4 points de pourcentage), suivie de l'Italie (+33,2 pp), de la Suède (+30,2 pp) et de l'Autriche (+29,6 pp), tandis que les différences les plus faibles ont été relevées en Lettonie (+1,1 pp), aux Pays- Bas (+2,0 pp) et à Chypre (+3,8 pp). Au Luxembourg, cet écart était de 18,9 %. Au niveau de l'UE, l'écart entre le taux de surpeuplement des citoyens de pays hors-UE (32 %) et celui des nationaux (15,3 %) s'établissait à 16,7 pp en 2013.

Quelques explications de termes techniques

Les personnes à risque de pauvreté ou d'exclusion sociale sont affectées par au moins une des trois situations suivantes: risque de pauvreté après transferts sociaux (pauvreté monétaire), privation matérielle sévère, vivant dans des ménages à très faible intensité de travail.

Les personnes en situation de privation matérielle sévère ont des conditions de vie limitées par un manque de ressources et sont confrontées à la privation d'au moins 4 des 9 éléments suivants. Ils ne sont pas en mesure: 1) de payer un loyer, un prêt immobilier ou des factures courantes à temps, 2) de chauffer correctement leur domicile, 3) de faire face à des dépenses imprévues, 4) de consommer de la viande, du poisson ou un équivalent de protéines tous les deux jours, 5) de s'offrir une semaine de vacances en dehors de leur domicile, 6) de posséder une voiture personnelle, 7) un lave-linge , 8) un téléviseur couleur, ou 9) un téléphone (y compris un téléphone portable).

Une personne est considérée vivre dans un foyer surpeuplé si le ménage ne dispose pas d’un minimum de pièces équivalent à: une pièce pour le ménage; une pièce par couple dans le ménage; une pièce pour chaque individu âgé de 18 ans et plus; une pièce par paire d’individus du même sexe âgés entre 12 et 17 ans; une pièce pour chaque individu âgé entre 12 et 17 ans non inclus dans la catégorie précédente; une pièce par paire d’enfants âgés de moins de 12 ans.