En 2013, plus de 122,6 millions de personnes étaient menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale dans l’UE, soit 24,5 % de la population, contre 24,8 % en 2012 et 23,8% en 2008, selon un communiqué publié le 4 novembre 2014 par Eurostat, l’office statistique de l’Union. Les personnes concernées étaient confrontées à au moins l’une des trois formes d’exclusion suivantes : au risque de pauvreté, à une situation de privation matérielle sévère, ou au fait de vivre dans des ménages à très faible intensité de travail. La réduction du nombre de personnes confrontées dans l’UE au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale est un fer de lance de la stratégie Europe 2020.
En 2012, seuls l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche et la Finlande ont réussi à stabiliser ou à baisser le risque de pauvreté, tout comme les nouveaux Etats membres que sont la Pologne et la Roumanie.
En 2013, leur nombre n’a que guère augmenté : la France, la Belgique et la Slovaquie s’ajoutent à l’Autriche, la Finlande, la Roumanie et la Pologne en ce qui concerne les Etats membres qui ont réussi à stabiliser ou à baisser le risque de pauvreté. Les Pays-Bas (15,9 %) et l’Allemagne (20,3 %), dont le taux a augmenté, ne figurent plus sur cette liste.
Toujours est-il que des progrès plus récents peuvent être relevés. Comparé à l’année 2012, 15 Etats membres ont réussi à diminuer le risque de pauvreté, soit plus de la moitié.
Son résultat positif n’empêche pas la Roumanie (40,4 %) de faire partie, en 2013, du groupe de pays qui affiche les plus fortes proportions de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale, avec la Bulgarie (48 %), a Lettonie (35,1 %), la Hongrie (33,5 %) ainsi que la Grèce (35,7 %), alors que les taux les plus faibles sont affichés par la République tchèque (14,6 % chacun), les Pays-Bas (15,9 %), la Finlande (16 %), la Suède (16,4 %).
Le Luxembourg (19 %) s’est classé moins bien que la France (18,1 %), mais mieux que l’Allemagne (20,3 %) et la Belgique (20,8 %). A signaler que le taux de risque de pauvreté et d’exclusion sociale est passé au Luxembourg entre 2008 et 2013 de 15,5 % à 19 %, un plus de 3,5 points, contre une hausse moyenne dans l’UE de 0,7 %.
Si l'on observe séparément chacun des trois éléments définissant le risque de pauvreté ou d'exclusion sociale, on peut noter que 17 % de la population dans l'UE en 2013 était à risque de pauvreté après prise en compte des transferts sociaux, c'est-à-dire que leur revenu disponible était inférieur au seuil national de risque de pauvreté.
Les taux de risque de pauvreté les plus élevés se situaient en Grèce (23,1 %) et en Roumanie (22,4 %), en Bulgarie (21 %) en Lituanie (20,4 %) et en Espagne (20,4 %), et les plus bas en République tchèque (8,6 %) aux Pays-Bas (10,4 %) ainsi qu'au Danemark, en Slovaquie et en Finlande (environ 12 % chacun). Il convient de noter que le taux de risque de pauvreté est une mesure relative de la pauvreté et que le seuil de pauvreté varie considérablement selon les États membres. Le seuil évolue également dans le temps et, en raison de la crise économique, il a diminué au cours des dernières années dans un certain nombre d'États membres.
Au Luxembourg, le taux de risque de pauvreté monétaire menace 15,9 % de la population après transferts sociaux (15,1 % en 2012), ce qui place le Luxembourg en-dessous de la moyenne de l’UE (16,7 %), mais dans douze pays de l’UE, dont la France et la Belgique, ce risque est moindre.
Dans l'UE en 2013, 9,6 % de la population était en situation de privation matérielle sévère, ce qui signifie que leurs conditions de vie étaient limitées par un manque de ressources, comme par exemple le fait de ne pas être en mesure de régler leurs factures, de chauffer correctement leur logement ou de prendre une semaine de vacances en dehors de leur domicile.
La proportion de personnes en situation de privation matérielle sévère différait fortement selon les États membres. Dans certains pays, cette proportion est inférieure à 5 %, à savoir au Luxembourg et en Suède (1 % chacun), aux Pays-Bas et en Finlande (2 % chacun), au Danemark (3 %) et en Autriche (4 %). Les pays où elle est le plus élevée sont la Bulgarie (43 %), la Roumanie (28 %) et la Hongrie (26 %) et la Lettonie (24 %).
Concernant l'indicateur de faible intensité de travail, 10,7 % de la population âgée de 0 à 59 ans dans l'UE vivait dans des ménages où les adultes avaient utilisé moins de 20 % de leur potentiel total de travail au cours de l'année passée. Les plus fortes proportions de personnes vivant dans des ménages à très faible intensité de travail se situaient en Grèce (18 %), en Croatie (16 %), en Espagne (15 %), en Belgique (14 %) et au Royaume-Uni (13 %), et les plus faibles en Roumanie, au Luxembourg et en République tchèque (autour de 6 % chacun).