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Politique étrangère et de défense
Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, reçoit son homologue lituanien pour une visite de travail dominée par le contexte ukrainien
17-04-2015


Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevicius, et son homologue luxembourgeois, Jean Asselborn, le 17 avril 2015Le ministre des Affaires étrangères de la Lituanie, Linas Linkevicius, était à Luxembourg le 17 avril 2015 pour une visite de travail lors de laquelle il a notamment fait le point sur les relations bilatérales entre les deux pays ainsi que sur l’actualité politique européenne avec son homologue luxembourgeois, Jean Asselborn.

A cette occasion, les deux ministres ont évoqué la situation ukrainienne, comme ils l’ont indiqué lors d’une conférence de presse conjointe en marge de la visite. Dans ce contexte, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, a tenu à souligner que les 28 Etats membres de l’Union européenne (UE), confrontés à la déstabilisation de l’Est de l’Ukraine et à la violation du droit international en Crimée (annexée par la Russie), "restent unis". "Les attentes de l’UE sont claires : les conclusions des accords de Minsk doivent être pleinement respectées, la Russie doit accepter et respecter la souveraineté de l’Ukraine […] et l’Ukraine doit élaborer et  mettre en œuvre les réformes nécessaires", a-t-il dit.

Son homologue lituanien a également insisté sur la nécessité "d’union et de solidarité" de l’UE dans la crise ukrainienne "qui se produit sur notre continent". Linas Linkevicius a souligné dans ce contexte le besoin de "maintenir la pression sur la Russie", via la prolongation des sanctions européennes, jusqu’à ce que les conditions de Minsk soient remplies de manière irréversible. Notant que le sujet n’avait pas été évoqué avec son homologue, Linas Linkevicius a encore insisté sur la possibilité "de faire plus" dans ce contexte, en particulier en jouant "un rôle plus actif dans la fourniture d’informations pour les populations", via une communication stratégique destinée à contrer la "propagande" des médias russes contrôlés par l’Etat et via le soutien des médias indépendants. Le ministre lituanien a enfin exprimé sa gratitude au Luxembourg, "un petit pays mais très capable et prenant une part active" notamment dans les missions de police et les exercices de l’OTAN dans les pays baltes.

Pour ce qui est des affaires strictement européennes, les deux ministres ont insisté tour à tour sur la capacité des petits et des moyens Etats à faire la différence et le besoin pour eux de se montrer solidaires. Jean Asselborn a par ailleurs confirmé sa volonté, dans le contexte de la présidence du Benelux que prendra le Luxembourg en 2016, d’organiser une rencontre devant rassembler à la fois les Etats du Benelux (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg) et les pays baltes (Lituanie, Lettonie et Estonie) qui se tiendrait au Grand-Duché.

Interrogé par un journaliste, Jean Asselborn est finalement revenu sur la question de la Turquie et de la reconnaissance du génocide arménien, alors que le Parlement européen a invité Ankara à reconnaître ce génocide et à normaliser ses relations avec l’Arménie dans une résolution votée le 15 avril 2015. Si le ministre luxembourgeois estime que "nous avons besoin dans l’UE d’une Turquie européenne" et qu’il serait très heureux que ce pays appartienne un jour à l’UE, il souligne avoir "véritablement problème à comprendre pourquoi ce gouvernement turc se sent tellement offensé alors que l’on ne parle pas de la Turquie mais de l’empire ottoman". "Mais je dois accepter que cette sensibilité est très élevée", a-t-il poursuivi, notant que s’il est convaincu que ce gouvernement doit faire ce pas en avant, il aura davantage de chance d’obtenir des résultats en en discutant en privés avec ses homologues turcs plutôt qu’en public.