Dans un communiqué de presse diffusé le 3 juin 2015, le Parlement européen annonce que la veille, son Président Martin Schulz a décidé de restreindre l'accès libre au Parlement à l’ambassadeur de la Russie auprès de l'UE et à un autre diplomate russe dont l'identité n'a pas été dévoilée. Une décision qui s’inscrit dans le contexte des tensions entre l’UE et la Russie liées au conflit ukrainien.
Cette mesure fait suite à la demande du groupe des Verts du Parlement européen d'ouvrir un débat sur l’interdiction faite par le Kremlin à 89 citoyens européens d'entrer en Russie, considérant qu'il s'agit "d'un coup dur porté aux relations UE-Russie". La Russie avait notifié aux diplomates européens cette liste le 28 mai 2015. Elle a fait l’objet de nombreuses réactions aussitôt après avoir fuité dans la presse. L’eurodéputé Mark Demesmaeker (ECR) avait publié le lendemain sur son compte twitter la lettre que lui avait adressée le gouvernement belge l’informant de sa présence sur cette liste.
La liste comprend notamment un certain nombre d'anciens ou d'actuels parlementaires européens "qui ont critiqué ouvertement le président Vladimir Poutine et la position de la Russie dans le conflit ukrainien", indique l’Agence Europe dans son édition du 2 juin. Parmi eux, se trouvent 17 députés européens, dont l'ancien président du Parlement européen, Jerzy Buzek (PPE), le président du groupe ADLE, Guy Verhofstadt, la présidente de la sous-commission "sécurité et défense", Anna Elzbieta Fotyga, ou encore la co-présidente du groupe Verts/ALE, Rebecca Harms. Plusieurs anciens députés européens sont aussi sanctionnés (par exemple l’ancien co-président du groupe Verts/ALE, Daniel Cohn-Bendit), tout comme l'ancien commissaire à l’élargissement et à la politique européenne de voisinage, Stefan Füle.
Le Parlement européen indique que ses mesures de restriction font également suite au fait que les autorités russes "ont échoué à assurer la transparence de leurs décisions, en conformité avec le droit international et les obligations légales, permettant aux personnes ciblées de se défendre et d'introduire des recours".
Par conséquent, "en attendant la levée de la liste noire", le Parlement européen :