Dans un billet publié le 12 janvier 2016 sur le blog du commissaire en charge de l’économie et la société numérique, Günther Oettinger et Etienne Schneider annoncent pour septembre 2016 l’établissement d’une feuille de route relative à la mise en œuvre des capacités requises dans les domaines du calcul haute performance (ou HPC - High Performance Computing) et du Big Data dans l’UE. En concertation avec d’autres États membres, cette roadmap sera établie par le Luxembourg, l’Espagne, la France et l’Italie dans le cadre d’un projet important d'intérêt européen commun (PIEEC) sur les applications du calcul haute performance et le Big Data tout juste lancé par le Luxembourg.
“L’Europe a une opportunité unique d’agir et d’investir dans le développement et le déploiement de technologies HPC, du Big data et d’applications afin de garantir la compétitivité de sa recherche et de son industrie ", assurent le ministre et le commissaire dans un billet qui s’inscrit dans la droite ligne des annonces faites pendant la Présidence luxembourgeoise du Conseil de l’UE, à l’occasion du European Data Forum qui s’est tenu le 17 novembre 2015.
Etienne Schneider et Günther Oettinger constatent que l’Europe est "en train de prendre du retard tant en ce qui concerne les technologies HPC que le Big data", avec un seul superordinateur parmi le top 10 mondial. "Le risque que nous soyons bloqués ou retardés sur le plan technologique, ou que l’on ne soit privé d’un savoir-faire stratégique est très réel", craignent les auteurs de ce papier qui soulignent l’impact économique et l’importance des applications HPC en termes de sécurité stratégique.
S’ils souhaitent donner à l’Europe les équipements dont elle a besoin en termes de calcul haute performance et de donnée, Etienne Schneider et Günther Oettinger se disent aussi conscients qu’aucun Etat n’est en mesure ou ne se montre désireux de financer seul de tels équipements. Ils plaident par conséquent pour combler l’insuffisance des investissements en soutenant les financements nationaux et régionaux grâce aux mécanismes de financements européens complémentaires.
C’est dans cet esprit que le gouvernement luxembourgeois a lancé avec la France, l’Italie et l’Espagne un projet important d’intérêt européen commun (PIEEC) portant sur les applications utilisant HPC et Big data. Ce projet vise à développer des applications HPC susceptibles de créer une "Smart nation" adaptée à l’environnement luxembourgeois et européen et incluent des domaines comme la mobilité intelligente, la construction intelligente, l’agriculture intelligente ou encore la ville intelligente.
Les projets importants d’intérêt européen commun (PIEEC) sont de grands projets qui apportent une contribution notable à la croissance économique, à l’emploi et à la compétitivité de l’Europe. Ils peuvent réunir le savoir, l’expertise, les ressources publiques et privées et des acteurs économiques de toute l’Europe pour lancer des projets de grande envergure très innovant qui nécessitent des investissements lourds.
Dans leur billet commun, Günther Oettinger et Etienne Schneider saluent le lancement de ce PIEEC sur les HPC comme "un moyen puissant de construire une écosystème européen fort englobant l’ensemble de la chaîne de valeur, du hardware à l’architecture et aux software". Le projet va établir des tests pan-européens de grande envergure qui vont accélérer le déploiement du calcul haute performance par l’industrie européenne et d’applications big data.
C’est dans ce cadre que sera établie pour septembre 2016 une feuille de route relative à la mise en œuvre des capacités requises dans les domaines du calcul haute performance (ou HPC - High Performance Computing) et du Big Data dans l’UE. En concertation avec d’autres États membres, cette roadmap sera établie en commun par le Luxembourg, l’Espagne, la France et l’Italie.
Dans ce contexte, Güther Oettinger annonce par ailleurs le lancement, début 2016, d’une initiative majeure de la Commission européenne concernant le déploiement d’infrastructures informatiques de classe mondiale, tant en termes d’infrastructures HPC que de création d’un "Cloud" où seraient stockées et traitées les données dont la recherche européenne a besoin. Cette initiative intitulée "European Cloud" est elle aussi basée sur l’idée qu’il faut coordonner les instruments financiers pour financer des infrastructures qu’aucun Etat membre ne peut construire seul.